TETRADE
DES PL VS GRIEVES
MALADIES DE TQV£.
LE C E RV E AV.
fompo/eedes veille s yobferuations & Prati¬ que des plus fçauans & experts Médecins , tant ‘Dogmatiques que f/ermetiques .
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Par Ioseph dv Chesne fieur de la Violette, Confeiller & Médecin ordinaire du Roy.
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A PARIS, â\£^r Chez G l av de Morel,
ordinaire du Roy, rue S. Iaçoues* à la Fontaine . r M. DG XXV. %
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I O S E P H DV CHESNE
AV LECTEVR DEBONNAIRE S A L V T.
, MY Le fleur, 'vous auef^
\ icy 'vn traîne de quatre 1 maladies les plus grieues ’ de toutes , lequel e fiant ' vtile & neceffiaire tant a raifon de leur grand malignité que pour , la difficulté de leurs caufes occultes g 7* la méthode d’y remedieri qui ordinaire¬ ment g? le plus fouuent na finon bien peu d’effeél félon la doBriné des an¬ ciens Dogmatiques , Il ma femblé bon d employer les forces de mon efirit a le compofer des préceptes tant de l’ef cho¬ ie hippocratique gy* Galejiique , que de
* n
t Hermétique & Spagyrique. le ri igno¬ re pas toutesfiis que ce mien labeur vous pourra de flaire & a plujieurs autres; Mais comme ainfi [oit que fuiuant les dog¬ mes ou opinions de Galien ( ce qui eft af- fefnotoire à vn chacun ) on ne peuttou[ iours guarir tels & fi grands maux qui requièrent vn prompt & fingulier reme- de ; à l'imitation de plujieurs autres per - fonnagesfort do fie s qui des long temps fe font propofé le mefmc butt ïentreprins il y a vingt-fix ou vingt- fept ans de mettre en auant O* de f loyer aujft des remedes qui fuffent vrayement medecinaux , & par le moyen defquels vn vray & ajfeuré Mé¬ decin peut paruenir à [on intention . Car quelle louange ejl-ce a vn homme d'eflre qualifié Médecin s’il no fie point la ma¬ ladie f Et a quoy fer uent tant de raifon - ' némens difiutes en Medecine touchant
les humeurs yComplexions & préceptes de Medecine } fi ce dont eft queftion ri a au~
s
cun bon vfage f "Vous aure% donc en ce mien traitté non des formulaires âereme- des communs ramafjés confiufement tan - tofl d' vn lieu tant ofl d'vn autre, qui pour¬ raient donner tel quel allégement , mats ceux quauec toute la diligence qui m a eflé pofiible ïay premièrement muent é puis fa¬ çonné, & finalement approuué par diuer- fe$ expériences , comme aufiiceux que ïay recueille du tratiail & apprins des propos ou deuis familiers de gens tres-doéles. De farte que fi vous daigne^ appliquer voftre offrit d examiner ces miens remedes Cby- -miqües , qui au demeurant font odieux prefque a tout le monde , 'vous trouuere ^ quils fontajfeurés & certains , 'voire meil¬ leurs que les 'vulgaires . Sçache^f néant- moins & vous perfuade % que nous fai- uons les traces ou les préceptes de ïvne & t autre efcbole , lefiquels vous pourre^Jmi- ter & pratiquer fi bon vous femble , & aufii remarquer la différence des vns, & a iij
6
des autres , principalement en la manier e de préparer les remedes, afin d'efiire ce que iugerc^efre plus certain . Or fi t entend que ceshty no dire labeur 'vous ait efié a- greable, 'vous moccafionnere ^ tant plus a excogiter & mettre en lumière d'autres chofes j qui par aduenture feront plus exp¬ édient es : Au refie s'il y a quelque propos en ce traitté qui fait par trop aigre, foye^ aduerty qu'il sadreffe feulement a deux ou trois cenfeurs mefdifans & iafeurs pleins d'enuie 3 non pas a toute la fefle des Dog¬ matiques dont te fuis difcipleyny aux bons & 'vrais Médecins que k refeéle & ko- nore comme Précepteurs & frere s. A Dieu,
TABLE
DES CHAPITRES.
g p i N i o N des Dogmatiques touchant l’Epilepfie ,fes différences , caufes & fi- gnes, Chapitre premier, page | j
Quelles font les caufes du Itertige ou tournementde tejle , félon l'opinion des Dogmatiques , ch .II, 2$ Vefinitio, caufes, differeces &fignes de 1* apople¬ xie, félon l’opinion des Dogmatiques, ch;. III, 29 V*s caufes & différences de la Paralyfie ,&* dé fit conuenance auec les autres maladies, fuyuant ^opi¬ nion des dogmatiques. Ch, JF, 38
De la ltraye \Anatomie des maladies par la lumière de la nature du grand monde(dont l’homme eft ima¬ ge) & que les femmaires & mines de plufieur s maux , prouiennent prennent leur fource de teintures vitales , & diuerfes exhalai fons , le tout conformémet dl’opinion desherMetiqUesCh.V.44. De la nature différence des fuliginofiteq^ & de leur puiffanteg? efficaçmfe^crtu à engendrer les maladies , Chap.VI, ' 58
Quelles font les racines des maladies , & comment elles dejfloyent leurs fignatures au corps humain, Çhap , VU, éy
a üij
Comment H faut rechercher lesfemind'mies mala¬ dies : & pdr confequent l>ne âifyute hermétique touchant ly epilep fie t VIII. 73
Que les caufès de toutes aéîions confident en trots principes hypoftatiqùes , dont dépendent les racines des maladies ,quand ils tiennent à fe refoudre par la feparationgr exaltation des teintures qui leur font annexées, IX. 80
Que la nature tant Juperieurequ inferieure gouuer- ne toutes chofes par le moyen des efyrits participant de la diurne puijjancc des allions, lefqueües dédions font induëmet attribuées au tempérament des qua - lite^elementaires, X. 51
De l'effence, différence canfes des quatre mala¬ dies fufdites ,auec la refutatio de l’opinion materielle t&grofiierequ en ont les dogmatiques, XI. 115 Méthode que tiennent les dogmatiques en la cure de lEpilepfie, montrant aucuns remedes dont les «Anciens fe feruoienten general és paroxy fines ou acce^de la maladie , XII. 134
Indications particulières du par oxy fine Epileptique, auecla defiription à* aucuns formulaires de remedes * frinsynla boutique des dogmatiques, afimderepri - meria^'tolencekkeluy,XllI. 148
Méthode Pharmaceutique g? Chirurgique, obfer - uée par les Anciens dogmatiques en la cure de l*E- pilepfie i auec quelques deferiptions de remedes* Chap.XIlr. ifo
De quelle méthode les Arabes fi finit firm en U cure de /’ Epilepfiey XV • 202»
Méthode des nouueaux dogmatiques en la cure de i' Epilcpfie , où eji contenue l'cjhte des medicamens procede^de leur efchole , XVI. 20 7
De l'hellebore noir dont comme des autres remedes violents , nullement ou peu corrigeâtes Anciens fi font ferais de fis admirables Vertus prefque contre toutes les plusgriefues maladies , auecla maniéré de leprepdrer3 XVII. 228
D« réunifions & deriuations opérations de chirur¬ gie & des remedes Confortatifs , tant generaux que Jpeciaux des dogmatiques , XVIII. 235
Delà maniéré a extirper la racine deï Epilep fie 3 des remedes propres d cette intention , XIX. 245’ Des eaux minérales jpecifiques à cefle maladie 9 aux¬ quelles les dogmatiques emoyent ordinairement leurs malades , apres qn en Train ils ont efprouué tous leurs remedes de leurs fitculte%t XX. 253 D« indications & obferuations des dogmatiques tant anciens que nomeaux , en la cure du Trèrtige ou tournemcnt de tefie, XXI. 2 6$
Des indications curatiues de l* apoplexie tant gene¬ rales que fpecïales , ycomprins les remedes filon la methodeies dogmatiques , XXII » 2 6 J
U cure de U paralyfie gh de fis efpeces , comme dufii de la droidle adminifiration des remedes filon l'opmion des dogmatiques 9 XXllL 284
Que U lithurgie mechaniqUe des hermétiques ejlde* coulée de l’oeconomie 0* boutique de U nature fie- crette : & de leur procedure en la cure de P Epilepfif 0*de la légitimé préparation d’aucuns remedes , Chap.XXm . 30S
£>« réunifions , démâtions 0* autres intentions curâmes des Hermétiques , comme aufit de leurs confortatifs fpecifiques , Ch* XXV * 330
X)e la préparation fpàgyrique du crâne humain spé¬ cifique a l'Epilepfie , Ch, XXVI . 33^
33e la pleniere refolution 0* confomption du [émi¬ ssaire des maux fufdit s ,41sec P^fage 0 prépara¬ tion des remedes locaux , filon les hermétiques chap.XXVlI, 344
VeP anatomie intérieure 0 Vitale pertu 0 excel¬ lence de certains fils prins des minéraux 0 fpeci~ cifiquesaux maladies fufditè s , C/î. XXVIII. 352» VePanalyfe ou refolutio fpàgyrique du fil marin , e*7* & fon admirable')! ertu d'agir, tant és Végétaux 0 certains metaux>qu au corps humain, XXIX .358 Dr/* fignature interne du hitrïol , 0* de fies diuerfis propriete^à diuers gérés de maladies , XXX. 36$ Ve P Antimoine, Wj. XXXI. 399
Ve l’Or & de C Xrgent, Ch. XXXI!. 431 VeP Xrgenthtf ou mercure, Ch. XXXIII. 4f7 D»rrj;w»ede'£w»'r, ch. XXXI Y 4^4
■ F I N, .
Extrait} du Prmilege du Roy.
PAR grâce 6c Priuilegè du Roy donné à C6mpiegne,ie feptiefme iour de May milfix cens vingt-quatre , feellé du grand feaudecire jaulne: & ligné, Par le Roy, enfonConfcil, Rinovard, Il eft permis à Clavde Morel fon Imprimeur ordinaire , d’imprimer, vendre & diftribuer tant de fois 6c en tels Volumes & chara&eres que ce foit,vn Liure intitulé,7Vnv*de des fins grimes maladies de tout le Cerneau , ou traitté de F Epilepfie , Vertige , apoplexie , & Paralyfie , £rc. ÔC autres œuures de Medecine,de Iofeph du Chef- nefieur de la Violette, Confeiller & Médecin ordinaire de fa Majefté, qu’il a faiéfc traduire de Latin en François,auec defenfes à toutes per- fonnes de quelque qualité & condition qu’ils foient de les imprimer ou faire imprimer en quelque maniéré que ce foit , én vendre ny di¬ ftribuer , d’autres que de ceux qui feront impri¬ mez par ledit Morel ou de fon confentement, pendant le temps 6c efpace de dix ans entiers 3c confecutîfs, à commencer du lour de l’acheue- ment de la première impreflion dudit Liure , à peine de mil liurcs d’amende, & de confiscation des exemplaires qui fe trouueront auoir efté contrefaits : comme il eft plus à plain déclaré en l’original.
^/Çcheué d’imprimer le premier de Inillct
HISTOIRE D’VNE
CERTAINE DAMOISELLE
AFFLIGEE p’VHE EPILEPSIE t^VI
a donné fubjeét à ce prefcne traiété.
N E îeune Dantoîfille aagee feulement dedix-fept à dix-hui6i ans & mariée depuis deux , quoy quelle ' fi*fî tffaë déparent bien dijfi pofezi & non fuie 61 s a aucun malhereditaire pour le bon tempérament de leur race & patent té, <& eufl Trefcu ajfés fainement en fin enfant ce, ri y ayant eu aucune petite herole , rougeolles galles, nygrateües dont les petits enfans ont ac~ couftumé rièfire prefque tous entache%dés km naiffance, a/çauoir quand la nature "voulant confimerfin œuure ,emcriëgy* purge toutes les immondices de la conception % Toute fois eftani paruenuë à lUage riemiron douze ou treize ans 9 & Rature ne pounmt an temps pnps ~ ■ - . ~ • — A
§
* DES MLÂDIES
faire ouverture des laijjeaux efquels le fang menfirualefioit contenu , à caufe de quelque em- pefchement quifetrouuoitparaduentureésco - dmts ou bien es plus nobles parties du corpsyclle acquiji peu à peu Ime mauuaifc couleur 0 la Scelles Cachexie ou maligne humeur tenant acroi- fympto - Jlre elle devint pâlie 0 quant 0 quant fut a fi *^**1™’ faillie de battemens de cœurydouleurs de teftet dck re- difficulté d’haleine yd’cnfleure de ~)ifege blan - ÏTmois c^e4ftre & bide* bref de tous tels autres fÿm- ptomes ou accidens . Quelque peu de temps apres luy furuint aufii la iaumjje avec Inefiéure len¬ te , loire continué 0 quarte. Et non feulement cela y mais tant plus elle croifi en a Age y tant plus efl elle Affligée 0* comme opprimée de plus grands maux , tellement qù enfin elle efl fi cruel¬ lement 0 fi fouuent tourmentée détournement de tejîe croijfans parfuccefiion de temps tque tantofi elle perd non Fouie mais la l'eue 0* U parole ytantofi tout jugement 0 cognoiffance liennent a luy défaillir, 0 cela luy arriue non feulement lney mais dix ou dou^efots chacun iour, le mal s3 augmentant aufii de iour à autre . *4u demeurant 9hor s les P aroxy fines ou acce^ te ' dit eft Affe^gaygy paroifi auoir Fefprit ajfeç, eîaraiK ky eux 90 reprend Inc couleur plusliue .Mai* <puani k maladie ejl fur le point de fermahir eU
DV CERVEAt. . 5'
le fent "tenir à foy ces auanî -coureur s. Pre- ces meremcnt la tefte luy tourne, fon htfagerou- leptique git, elle s e J crie que l’ennemy L’djf aille ,ce qui ar~ riue incontinent , & telaffaut dure l>ne heure entière . On doit icy remarquer quelle n’eut ia~ mais aucun flux mcnjtrual & on A ob/erue qulrne autre fille de moindre auge luy auroit autresf ois fôuuent fait peur. En cette maladie elle a expérimenté le traitement de tous les plus célébrés Médecins de cette prouince U, par le. moyen defquelselle a bien changé cette mauuai- fe humeur en l>ne meilleure habitude de corpsi mais les Irertiges & le plus grand mal qui U tourmente &pour lequel on requiert mon adutss na encores peueflre réprimé nyreftreintpar au* cun art que ce [oit.
L’h istoire de ceflre maladie exaéfce- ment deferite par vn certain Aporie aire* nous fait croire que c’eft plüftoft vne Epi» lepile prouenant des membres inferieurs du corps, qu’vn mal de tefte ayant fa racine propre dans le cerueau. Or iaçoit que par le regard 8c prefence de ladite Damoifelle ainfi mal difpofée, nous euffions paraduen-» ture peu confiderer la chofe auec plus de circonfpe&ion, & promettre vnaduis plus certain voire vn remede plus afleuré à ceus qui l’attendoiêt de nous: qui par infpeâioia
^ U ES . MALADIES
âuoiis accouftumé de faire plufieursremar- questref-certaines & en prefence nous en- qti® de beaucoup de chofèsquiferuent grandement à bien cognoiftre le mal, en- fembie le vray moyen d’y remedier. Car nous obgnoiiïons bien diuerfeschofespar l’ouïe touchant la complexion du malade, les témperamens & le régime ou façon de vïure, mais nous obferuôs par la v eue com- • ment fe fait l’affàut, ce qui eft neceffaire pour-formel* vn droid Iugement. Toutes- foisnous auôs bien ireeognu par l’efcrit fuf* dit où refide le mal, & où gift fec-retement je feminaire/& la racine d’iceluy, quels &cô- bien pernicieux effe&s en procèdent qui en , leur temps excitent l’aflaut Epileptique. D efqùéls deux poinéts il conuient fur tout aüoir bonne & exa&c çognoilTance. Zafource D e-là auiïi nous colligeons que la fourcc
wtirFt ce^e ma^a(üe gift en toute la mafle du te mda »* Çottompuë, gaftée & infectée des la dit. matrice , comme par fuccdîîom iiatutelie tant és malles qu’és femelles. Laquelle maf- f e n’ayant iamais efté purifiée en ladite Da- : moifelle dont eft queftion, de fes impuretés par petites veroles, grat elles de autres e- A monçftqires du corps que nature a deftinez à çeftéifin: Ne plus ne moins que telles pur- slmilitu - gâtions aduiennént tpft ou tard félon la for- de prinfi ce §ç: vertu du baume naturel qui en au- d»Ma- cuns eft plus langpureufe, és autres plus vi- etotefme. gQUreufea connue pnpeut veoir és champs
DV ’ C E R-V E A'V. 5
tnefmes, dont quelques vns font 'plus du moins fertiles &c fterilès que Iesautfè's, ti¬ ret hors de leur fein&pf oduifent desfleurs & frui&SjOres pluftoft, ores plus tard,etafoft plus meurs, tantoft plus cruds félon la force des raÿôs du Soleil qui’regardét cette ferre cy, ou f elle là > direébeinétou indireéfeémëf, benignemèht ou malignement. DcriiëfîKé en noftredite malade les- èmonéfcoireV n’e^ ftans encor 'es ouuerts 'pour la trop grande . ; imbécillité du baume vital; & làmâiïedù ; : fang tardant par tropàfé-purger Hefesim- J puretez naturelles,il ârr-iue qu elles font re¬ tenues trop- long-temps 8r engendrent des Symptômes qui faifilïënt tout le corps vni- uerfellëmént. Ce qifin’eft à admirer. Car fi, comme dit Galien, entre autrçs émon- étoires la nature adeftinéle fluxmëhffcrual pour purger tout le corps, ils’enfuit que la rétention de telles- immondices caufe l’in- ' % J ’f difpofitidn vniuerfellë dé toutlecbfps.-- •>
Il efi donc heeeffaire que tant de Sÿfhpto- «i»
mes fi differens prouiennént tous d'è'cefte pepiniere-demalfiveneneufeo u r ëfide vn'e tëllë^Kcâ^î^ëd^^^é§|»ârtôlLCe4isSiàfi.
-fe: du^angiprincipàlemét^des menftruesne ' ^
pouüans couler au tempsordinairë; do rifle coûts àr cefte fàcùlteW vertu; de rendre le ^ang trëf-pùr, fort rigoureux; Sdpféferuér «le fcfüfé' êbrruptîori dârinàfTe dheelüiyi^Çàf t'MÏmï ^Omme Pëau-çouîâîit^fe conferue en :i©h Buxp^fpëtuë^dOrit-dftUht priuée pour gtad ***f^ft,
„ ‘ • ■' A iij . ■ 11
6 DES MAIADIES
que foit le vaifleau qui la contient, elle Ce putréfié 8c corromp aufîi toft, afçauoir d’autant qu’elle eft fans le mouuement par ' lequel fa vie 8c vigueur eft entretenues em- • blablement le fang arrefté par qbftrudions ne pouuant iouyr defon air& cours libre, auquel confifte fa vie, vient à fe gafter 8c a- mortir là mefme-où fon flux aeftéempef- ché. Caries Médecins Hermétiques pofent Zs/knt fang au corPs du Microcofme , ou petit efila met monde.comme la mer eft colloquée en tout èuMim* le Macrocofmc 8c grand monde, ou bien le et#*' NU en quelque contrée d’iceluy. De-la- quelle fympathie, çomparaifon & analogie entre l’vn 8c l’autre monde, nous auons dif- couru ailleurs plus amplement, 8c en dirons encores d’auantage quand l’occafion s’en prefentera.
popes Le fang doncques ainfî des long-temps "" corrompu en laditeDamoifelle,commença «mÜT dwladouzieftpe ou trêziefme annee de fon du mal âge,à s’introduire és entrailles ou membres Cüfdit. feruans à la nutrition, 8c vue partie de celle corruption 8c contagion infeéfca le foye, la rate, 8c toute i’œçonomie desh ylçeres. voire toutes les parties du corps cirçôupifi- nes. Çarquoy tout eftant peruerti ^beau¬ coup de_ crudités, s’engendrerento^ kj.aq- nifle^ les pâlies conteurs, fieures. &jfinale-
ledit > toujsnemçirt de frequent,
^ prindrent de-là leur ; -origine .& zcçmifô' ment, Orcambigpquepar le fecoui*s& ief
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D V CES.V E A V. 7
remecles de fçauans Médecins elle aitreceu quelque allégement ,toutesfois reftant le feminaire des impuretés qui ont caufé Pin- difpofitiô de tout le corps,ie ne doute point que les cruditésne croiffentiournellement, d’où naiffent en chaque partie diuerfesob- ftru&ios, qui retenans le cours du fang, luy empefehant la iouyffance d’vn air libre, & bouchans le paflage des menftrues,excitent plufieurs accès & font venir en vn jnftant diuers fymptomes. Ce qui donne pluftoft accroiffement au mal & vnemauuaife ha¬ bitude à la malade, qu’il ne la deliure d’au¬ cun fymptome. Car la nature s’efforce bien de pouffer hors lefdites (impuretés, mais icelle ayant moins de forces que la maladie* elle s’augmente pluftoft qu’elle ne \a dimi¬ nue. Car toute matière efmèuèf ainfiquetef- moigne Galien ) eft pire que quand elle eft fans mouuement. C’eft pourquoy outre lesacci- dens des autres membres, le cerueau venant par fucceffion de temps à fe débiliter en mefme maniéré & à fe remplir de fumées, vapeurs 8c exhalaifons qui luy communi¬ quent vne acrimonie plus grande, vne aci¬ dité venimeufe, & vne qualité nitrofulphü- rée,le fimple vertige appeilé des Anciens petite Epilepfîe, fe conuertit & dégénéré en vne conuulfion generale & vniuerfelle de tout le corps auec perte de tous fens 5c deprauation de mouuement , laquelle eft nommée des Anciens Epilepfîe. Néant* A iiij
Galien Hure 3. des lieux indiffo/ts
g. ». E $ ,M Â L A D I E S’
t moins, pelle qu’on’ remarque en ce fubj SblUpfc fe ^oit' Pluftoft aPPelier Epilepfie fympa: fin/*, t tique que idiopathique , à raifon quelle thips. ne procédé pas du cerueattinefine qui de foy n’a aucune corruption, mais de vapeurs acres, acides ôc malignes, ou pluftoft de fiu / mees & exhalaifôs vitriolées& yeneneufes qui s’y font efleuees en grande abondance, Car telles exhalations de qualité maligne; troublent, obfcurciflent & par leur acidité çftreignent & oppriment tellement le cera - peau que par ce moy en la puiftance d’expi-; per & refpirer, fans laquelle î-efprit'animai ne peut aller du cerueau au cœur, ny le vital du cœur au ceruèau,s’aneantit prefquetou- te, le cours de fon air eftant empefehé: d’oà vient que la malade t o mb ê comme demie morte & prefque du tour efteinte.. Mais quand les plus fenfibles nerfs & meniâé ges du cerueau fe. fentent aiguillonnés* poincts, 8c rudemétattaiilcftsde vapeurs'a^ presj malignes &^irulentesi il aduieiit que le cerueau attaqué inopinément & comme
Êarttahifon divin aftaut impétueux, ou bien L.Pacuké, animale bataille &. combat auec la.è-aufe efficiente du mal comme auec fon tingiü* Pnnemy capital;* & par ce moy en fe referre de l'accès çii foy-meimé.3& fembie recourir àfesar? fytUpti. nies pour fe-préferuer dpPbffenfe qu’elid^ peut • recevoir -de la matière tant'bbftruéfck Se qiie; cdrtofiue.. De-là p’rouiennent les ||>a £mes &'mouuemens conuulfifs ,tantqf|
BV C r. R V F, A v-. 9
déplus grade,tantoft de moindre duree, fé¬ lon que la matière halicueufe eft plus ou moins abondante: tantoft plus violenstan- ioft plus modérés, félon que la qualité défi- ga , fî dites exhalaifons eft plus ou moins acre & deL’fjio^ virulente. L’eftomach endure prefque mef- ma*. me mouuement es fanglots, quâd il eft ron¬ gé ou picqué d'acre exhalaifon ou gafté par Viande corrompue & d’eftrange qualité,èu eft greué par exccs de boire ôc de manger comme eferit Galien.
Et telles font les caufes internes & prin¬ cipales , aufquëlles nous auons rapporte cefte maladie en noftre Confultation , füi- üant le commun acquis de noftre fameux Principal & Supérieur D. Car quant aux Caafe< externes , à fçauoir la peur,de laquelle fait êxttmts. mention l’êfcrit qu’on nous a enuoyé.Senv- ' blabîeipent pour le regard du mauuais rc-^ giniede.viure que tiennent ordinairement les filles de telles couleurs pâlies , nous les paftbns fous/ilence , attendu qu’on n’en ,^doit tirer: aucunes j indications curatiues:
•tfeu auffi qu’elles ftefloignent du fuj et, & ne w-y attachent finon en tant qu’vne partie -descaufes antécédentes, a peu quelques- -fois prouenir d’icelles: Iaçoit qu’entre au- *res. caufesda /terreur peut efmouuoir & .
îboubler grandement les efprits,& par con- dhqüenr rendre le cerneau enclin à tels pa- roxyfmes, qui neantmoins fe^refoudenc ? Commepar exemple la peur fém
10 DES MALADILS
fuit au fil toftque l’efperanceeft remifech fon entier. ,
Voicy donc ; ce qu’apres vne diligente méditation & foigneux examen, nous iu-, geons&rdifons, tant de la nature du mal & de fes caufes, que des membres indifpofez : D’ôù nous prendrons en general deuxindi- cations curatiués , l’vne defqifèlles aura pour but le feminaire & la racine de la ma¬ ladie: mais l’autre vifera auxeffeds& pa¬ roxysmes qui en prouiennent.
Mais auant que d’entreprendre ces in¬ tentions curatiués , il nous faut difcourir & parler de l’éffence , r efidence , caufes & gé- neratiènd’vne fi grande, fi occulte. & tant ' horrible maladie,iuiuant l’opinion des Me- decins,tântDogmatiques qu’Hermetiques, afin d’accomplir noftre promeffe. En apres ce mal fi terrible que tous les Médecins -n’eftiment pas qu’on le puifie traittèr & guarir en vingt-cinq ans , nous contraindra de quitter le grand chemin 8c la voye tri— uiale ,v pour fuiure vn certain autr^fèqtier efpineux, fcabreux, & plein de circuits ex- trauagans , par lequel nous pourrions bien -aborder& paruenir plus tard où nous pré¬ tendons, mais auec plus de feureté qu’au¬ tre ment : C’eft à dire qu’il nous faudra ne- ceflairement examiner & confiderer de bien prés toutes les difputes & refolutions, tant des Médecins Dogmatiques que des Philofophes Hermétiques , touchant la na*
T> V CER7EA7. tf
ture de la partie mal difpofée, & les caufes d’vne telle 8c fi grande maladie , afin que la cure & les moyens d’y remedier nous foient plus faciles à trouuer.
Or comme ainfî foit,quecefte maladie eftprochainede plufieurs autres maux , fu- fi* a ^ jets à degenerer en icelle, ou au rebours , Il fera fort conuenable à noftre propos d’en l'aueifi- traitter par mefme moyen , veu principale- um. ment que leur malignité eftfi grande qu’el¬ les ofent bien enuahir la plus forte place de Phonie, 8c fa principale forterefle,à fçauoijr le cerueau,fiege de laraifô& de l’ame. Tel¬ lement que par leur furprinfe ou aflaut non preueu , elles font du tout abbatuës, & nos fens tant intérieurs qu’exterieurs , comme auffi les efprits defenfeurs de noftre vie, en font deftruits , 8c prefque du tout amortis î Dont f enfuit à l’inftant la ruine totale du corps humain , &: vne mort fubite ^inopi¬ née. Ces maux voifinsdefquels nous vou¬ lons parler, outre l’Eplepfie qui eft le prin¬ cipal fuj et du traitté qü’auons entreprins de faire, font les tournemens de. telles com¬ me auant-gardes des autres , les apoplexies &: paralyfies comme arriegardes : Lefquels d’vn aflaut impétueux attaquent le cerueau fiege de tous les fens , delà raifon 8c de l’en¬ tendement humain, ainfî qu’il a efté dit cy deuant.
Mais pour rapporter diftin&ement les opinions des Médecins , de l’vnc & l’autre
££ DES MALADIES
Bfchole : Il faut premièrement examiner» celles des dogmatiques touchant la nature, les différences & caufesde telles maladies;
. Or nous commencerons par l^Epilepfie , icelle nous ayant donné occafio ri d’entre¬ prendre ce traitté,& parlerons de fa natur e, qualité grandeur & cruauté , à raifon def- quelles ch&fês elle areceudiuersnoms.
TETRADE DES
PLVS GRIEVES MAL A-
DI ES DE TOVT LE CERVEAV.
or,
TRAITTE' DE L’EPILEPSIE, Vertige, Apoplexie, & Paralyfie, eompofé des veilles , obferuations &c pratique des plus fçauans& experts Médecins , tant Dogmatiques que Hermétiques.
Chapitre ï.
Opinion des Dogmatiques touchant l’Epileppe9 fes différences 9cdufes gr fignes»
ES Fhilofophes & Médecins^ confiderans la rigueur gran¬ deur de cefte fafeheufe maladie, D'iutfs luy ont impofé diuers noms. Les noms fe Grecs l’ont prefque tous appellée du mot VEfile- commun à’EpiïepJte , à raifon qu’elle en- nahit tellement le cerueau&: les membres
*4 DES MALADIES
qui en dépendent , que leurs fondions ea font du tout empefchées , & principale¬ ment celles du cerueau, lequel en cefte ma¬ ladie femble èftre defpouillé ôç priué de tout mouuement & fentimét. Elle elbnom- mée des Latins- Comitilale , d autant que ce mal auoit accouftumé de faifir ceux qui y eftoient fubie&s, es alfemblees publiques dites Comitia, en confédération dequoy on les remettoit à vn autre iour.Pline l’appelle fornique, Cœlius lunatique, Apulée diuine, jjlppotr, Hippocrate & Trallian facrée , Àriffcote limt* d» probl. i. fed. 30. l’accom'pare à Hercules malfdtri. luy donnant auffi le tiltre d’inuincible. Car Trallian on tient qUe Hercules eftoit melancholi- - que, & pourtant les Anciens ont ils appellé , la maladie comitiale facrée & Herculienne, mais Galien liu. 6. de l’Epidimie veut qu’on l’ait qualifiée du tiltre de facrée & Hercu- lienne, pour ce qu’elle eft fort grande & in-, curable,comme qui diroit plus difficile à ex¬ tirper que n’eftoit la malle de Hercules à extorquer de fes mains. Aretée liurendes caufes & lignes des longues maladies chap. 4» efcrit ce qui s’ejifuit touchant ce mon- ftrueux & terrible genre dé maladie. Son imtafîon eft certes piteufe & fa fin hideufe a veoir, comme ainft fait qu'elle fe termine pefr pente, urine & lafihement devenue naturel. V origine dudit mal eft aufii merueilleux & furpajfi F opinion des hommes : Car aucuns l'efiiment efire enuoyeede la Litne aux hommes me/chans * a raifort de quop
nr Gervïav. r 1$
ils l'appellent mal [acre: mais cenomluy a ejle im¬ posé pour antres confderations a fçauoir d’autant quelle est grande (la coufîume eftant d' appt lier [acre tout ce qui a grandeur ) oupour ce quil ne fi pojjiblea homme de l’ofier mais feulement a Dieu, cud caufe quen tel eflat l'homme femblc eFlre pofi fedé du Diable y ou bien elle a efté ainfi nommée four toutes ces conjideratious enfemble. St non fans bonne raifin veu quilproîlerne fifottdain 1 hom¬ me trefpuijfant Roy de tous les animaux, par le¬ quel toutes chojes deuroient tfire domptées or le defchirefecoueytourmente çfr dejromp d'vn e façon Ji horrible que les afsislans &fpellateurs enfint frappez, de grande fraieur. Dont on peut conclure quen icelle gi&Jècretement quelque chofe de facré & dutin par quoy nos efprits font abbatus.
Gr afin qu’on fçache l’eflence & nature Défini de cefte maladie,tous la definiflent vne con- tin de imffion generale de toutes les parties à\xv^ltie^ corps, non perpétuelle- comme és roidifie- ***• mens de col, mais qui arriue parinterualle de temps, &: ceauec perte de fentiment 8c deprauation de mouuement, ainfî que croit Galien au 3„des parties malades, chap. y.
On la diuife en plufieurs efpeces qui Sestif- prennent leurs différences principalement f*rtmUo du lieu ou gift le mal & de fa grandeur. A raifon de laquelle elle eft tantoft plus gric- ue tantoft plus modérée. Mais au regard de la partie malade, elle eft de trois fortes, la première defquelles prouient de l’jdiopa- thie eu propre indifpofition du cerueau: le*
l6 DÈS MALADIES
deux Autres font fympathiques. Car pte£, que toutes les maladies 6c pareillement FEpilepfie fe font par idiopathie & fympa-* thie. L’idiopathie aduient en deux manie-* r es ou par protopathie,c’éâ à dire, xpiand la caufe de la maladie s’eftengeiidreé en la partie'ià malade, ou bien parintroduétion de la mefme caufe prouenant de chofes ex¬ ternes, corne de quelque excès ou d'air te- petueux fufcité,foit par mauuaifes vapeurs, foit par fumees pernicieufes au cerueau, telles que fé.niblent eftre celle de cornes,
- le parfum de bitume 6c de la pierre precieu- fe dite Agathe, Elle arriue aufti par deute- ropathie c’eft a dire par indifpofition mc- , diate,à fçauoir quand le cerueau eft troublé & vexé par la mauuaife difpofition d'vne autre partie d’où la caufe du mal fe tranfV porte en iceluy, la première racine &fémi- naire demeurant toutesfois en mefme lieu: ce qu’on dit aduenir par metaptofe , la-. " quelle eft de deux fortes félon les dogmati¬ ques: l’vne critique & toufiours Salutaire aumalade,appelleedes Grecs a^^'J’autre fy.mptomatique nommée metaftale, qui eft toujours pernicieuse au patient.
Quant à l’Epilepfie fympathique elle s’en» gendre en deux façons,l’vnequi eft prefque toufiours mortelle,pàr Epigenefe, laquelle quand la caufe efficiente du mal fé trans¬ porte par les veines, arteres 8c nerfs dudit premier feminaire dont elle prend fa four*
ce.
: - D V CERVÉAT 17
èe & qui ne laide de fublifter au cerneau, jL’autre aduient ordinairement par limple communication qui conlifte en genre fem- blable, communauté d’œuure 8c proximité de vaiffeaux. Et voila, toutes les manières d’Epilepfie fympathique 8c idiopathique.
De-là viennent les troi^ diuerfes Epile^plies dont la plus dangereufe eft appellee de Cœlius léthargique, la fécondé furprend l’homme d’vne autre façon,la troifiefme eft ineflée des deuxpremieres.Ou bien comme veulent quelques vns,Cefte maladie idiopa¬ thique le nomme proprement Epilepùe : mais lafympathique eft de deux fortes,Ivne defquelles s’appelle analeplie qui prouient de la mauuaife difpofition du ventricule. Et l’autre Cataliplie caufée par le venin delà matrice,ou des Hypochondres, ou de quel- queautr e partie mal difpofée. Par les lignes precedcns Uous auôns recognu 8c donné à entendre que ladite Damoifelle eftoit affli¬ gée de celle derniere efpecé. M'aisii y a en- corcs d’autres indices 8c terribles fympto- mes qui ont prefque touliours accouftumé d’accompagner celle horrible maladie def- **$$*£* quels Aretée fait vne éxa&e defcription.
Or(dit ilj pendatVaffaut de cefte maladie } l'horm ***** gift perdus de [es ses , a les mains retirées par l’efte- duè des nerfs , quat aux tabes elles font non feulcmei èfiart tes y tuais aujft iettées & agitées ça & la* fin col eft eourbéy fatefte tournée & torft diuerfiment9 sar aucwesfois elle fi courbe pe plu* ne moins
qu’vn arc,d jf avoir quad fes mâchoires touchent à fa poiftnnepar fois elle fe renuerfefur les ejpaulesa la maniéré de ceux qu'on lire violemment par Us cheveux, fe mouvant tantofi vers l'vne tantofi vers l’autre efpavle. Ainfi les pauures malades ouvrent la bouche d'vn merveilleux baailkment, l'ont fei- che, tirent la langue filon pue qu’elle efi en danger 9U de recevoir vnt grieueplaye, ou d’efire totale¬ ment couppèe, quelquefois leurs dens s'entrecho¬ quent par conuulfion, leurs y eux font renverfés, les paupières s’ ouvrent avec frequente palpitation. j Que s’ils veulent parfo is cligner les yeux , Us pau¬ pières ne fe ferment pas, mais on voit par oifire fous j
icelles U blanc des jeux, ils fe refrongnent comme s’ils e fiaient provoqués À courroux, leur sioues fort rouges tremblent > ils ferment quelquesfois leurs leur es en pointe , par fois elle s' ejlargijfent , mais obliquement , a feaueir quand elles s’ efiendent en¬ viron les dens a la femblance d’vn qui voudrait ri¬ re, Les Canaux du col s’ enflent ?tls perdent lapa- rôle comme ceux qu'on efirangle, quoy que vous les appclliez. a trefhaut cri, ils ri entendent point» la voix d'ictux riefi que gemiffemens &foufpirs, leur refpiration efi ftmblable a la fuffocation de ceux qu’on efiranglent avec vne hard , Au com¬ mencement t agitation des arteres efivehemente» fiudaine & courte, mais fur la fin elle efi grande, tardive & languiffatne . T)’ avantage fils efeument par la bouche ainfi qu’vne mer agitée de grande tempe fie, a feauoir quand ils reviennent d leur bon fes drfe releuéuAu furplus incontinét que la mala « dit fies a quittés 3 ils Je fentes avoir les mébrts deki~
i)V CERYEÀV; ï?
les, le cerneau peftnt , eftans aujJUafihes, Idnguif- fans, patte s , & éfionnez, ils font triées & honteux d’auoir cfté faifïs d’vne telle maladie.
Les médecins diuifent les -caufes d’vne fi Ceupesit grande & horrible maladie en externes ou lfe&fs primitiues,&internes3à fçauoir anteçeden^ J^euse tes & coniôintes. Ce mal s’engendre le plus f9ïtei. foùuét d’aliment corrompu félon l’opinicn de Galien Aphorif. a. comment. 4ji &râu_f, des parties malades chap. 6. 8c ailleurs il efcrit ces propos : New auons il y a iÀ long¬ temps veu quelques vns attaintts & faijis de son - mlfion comitiale pour la mamaife difpofition de leur efiomac : ayans ou mal digéré la viande on prias beaucoup de vin trop pur , ou se- fans outre mefure addonnez. au plaiftr vé¬ nérien. Aüincenne eft de mefme opinion au L,s *** i. 8c,z. traitté. Les caufes (dit il) qui excitent uirM* l’Epilepfic font [ouuentes fois aidées & fécondées par caufes extrinfeques*- telles que f ont l'vfage immo¬ déré ou l'excès du manger & du boire , la rep letton caufant T appétit de vomir-* la longue demeure an Soleil > r incontinence , f exercice prins fur la rr- pletiont & ce qui débilité le cœur par crainte. L e perfum de bitume, d’Agathe, de corne de jget;ds cerf,Vodeur du foye rofty d’vn cheureau3le- tetr- v die foye quand on Iemange,& plufîeurs au- A»"®- *•' - très chofes dôc Aëtiusfait métiô,font mifes en mefme rang que iefdites caufes externes.
En outre, les Dogmatiques n’ont pas via Les *» mefme fentiment des caufes internes, ny touchant la maniéré de la génération dudit
B ij ■ ; '
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l'O L & S M A t AD ÉI £
. mal. Car aucuns eftiment qu ii prêtaient Aijferen- d’vne humeur cralfe laquelle eft prefque «ma», toufiours froide & obftru&iue, Les Mede- *b*nt cins experts allèguent beaucoup de chofes fj Zj>tUj>' au contraire rapportans celle maladie à vne **e- caufe pluftoft fpirituelle que corporelle* pluftoft fubtile que cralfe.Car la fubtile ge« neration & refolution d’icelle maladie3tef- moignent que la matière eft fubtile & en petite quantité: eftant impoffible que cela , aduienne par efpaifleur de matière. Cal 4 toutes cliofes efpailfes femeuuétaùec diffi- ; culte félon le commun iugcment de tous . f lesMedecins3maisGalien qui tiét la premie- . re opinion , fie fert du mefme argumét pour confirmer fa creance par laquelle il attri¬ bue ledit mal àl’eîpaifteur3c’eftau3.des par- J ties malades,, quand il dit , Il eft ettidentqut cefte maladie ne procédé point d'aridité &vacna~ lion mais dû vne humeur toufiours craffe , par ce qu’elle s’engendre & refont Juhitement. Car il eft . Certain que ia foudaine obftruction des pallages ne prouient finon ? d’vne «hu¬ meur cralfe &vifqueufie3 les Médecins ont - prefque tous mefme opinion, s’eftâns per- füadez que celle maladie a pour caufe vne humeur craffe &gluante, Hippocrate l’en- Gal i ie ^g^ant ainlï au liure d e la maladie' fiâcSrée;
U metbo. eomme aulli Galien en plufieurs endroits? thap. x. 8c Paul liure 3. chap. 13. Qui plus eft le liure z. mefme Galien au quatriefme des parties ma^es P^knt ijç lalethargie, apoplexie
‘D'V CERVEAU.’ tï
êz Epilepfie, dit que la froidure & vne humeur ejpaijfe ou toute vtfejueufe, font eaufes de ces mit 7.je u maladies : Semblablement au i, Aphorif. hile noire chap. 45. il efcrit ees paroles. Car la rada- chaP- ^ t die Comitiale efr aucunement voifine de celle
appelle Apoplexie t veu quvne mefme partie çhap.i. jèuffre en Ivne & vautre , & que toutes deux ont ’ pourcaufe vne mefme humeur. Il elle eft auffi I o- pinion de plufieurs modernes , & iceux grands perfpnnages. Mais la fubite refolur* tion 8c prompte génération d’icelle mala- die,renuerfent cefte pithanoiogie. A raifon dequoyplufieurs autres Dogmatiques fort célébrés , fùiuent l'opinion contraire, ainft que nous auons dit cy deftus. Quant à moy certes ie foufcry volontiers à leur opinion: pour laquelle confirmer, & adioufter quel¬ que chofe aux raifons d’iceux, en attendant
que nous déclarions incontinent plus au
long, & plus clairement noftre creance, à fçauoir quand nous produirons amplement ce qu’en croient auffi les Hermétiques. Refatatlp Nous demanderons finalement icy vne detopinii feule chofe, à ceux qui mettent la çaufe de trrenee. l'Epilepfie en vne matière craife & corpo¬ relle , dont s’engendre auffi l’Apoplexie, comme ils fouftiennent : Indui&s & perfuadez par cefte groffiérë opinion de Galien , que cefte maladie pjouient tôuf- jqurs d’vne humeur crafte , à raifon qifeile Lacaufc s’engendre & refout fubitement: Nous léur Ve l'Epi* ferons (dije) cefte demande. Si l’efpeffèur tyfiî B îij
I
21 DES MALA D TES.
de la matière, &robftru&ionfoudaineelî:
^^.neeelïàfire pour fubitement engendrer & tmecraf refoudre l’Epifepfie, comme ils veulent,
(e. d’où vient que f Apoplexie ne finit auffi fouda.in quelle a commencé, eftant notoire que Ton afiaut eft précipité, mais quelle ne celle pas en fi peu de temps , 6c qu’ elle ne fe termine linon auec difficulté , où apres vn long-temps, voire fouuentefois par la rfiort mefine. Car fi des humeurs cralîes, pituites
çrielles* contribuent- à- lagene-. -J ration de l’Epilepfie y Pourquoy la gour- mandife^lv £age imrnod eré du vin excellent j 6c halitueux, lincôtinence 6c coït trop fre- i- quent, la peur 6c terreur, les exhalaifonsôc vapeurs de certaines chofes fiifilites, appré¬ hendées par les narines & flairées, font el¬ les mifes au nombre des cailles externes qu'ils approuuent 6ç recoiuent | Çes caufes çonfiftent elles Suffi envne matière çralïe, à ce , iepi’ejlies , puifient,. . engendrer lobftru- étion qui caufe la maladie? Maisaucon- ' traire , >le . boire ’6c le manger font contenus Aans^’efiomac pn leur matière erpaifie, rien -ne s’en tranfporte au cerneau , linon des jexhalaifons 6c vapeurs fiibtiles. Le mefme le peut auffi dire des mauuaifes v -pfie^rs, qu’on perçoit feulement parleurs .exhalations, 6c par ce moyen fufeitent la maladie, non par leur matière cr alle. Quant . jîtjux paufes in ternes j aflauoir les anteceden- . * tes &rcoffioin<ies: Nous, auo ns j à allez de-
DV CERVEAV. *5
monftré en l’Epilepfie dont i’ay parlé cy de- uant, qu’elle eft pluftoft fympathique que idioparilique. Ge qui eftant ainfi, faut il L* que.fa caufe efficiente prouenant de l’indil- l'EP* ~ pofition.du ventricule, ou de la matrice, ou bien de quelque autre membre inferieur" monte aucerueaupour y exciter la maladie?
Que fi ladite caufe eft efpaiffe, comment s’y pourra elle efleuer, fi ce n’eft par fubtiles vapeurs & exhalaiforis, veu que le propre d’vne matière crafle & corporelle, eft piuf- toft de defcendre que de monter ? Qui exa¬ minera deuëment & entendra bien Galien mefme, trouuera qu’il parle Comme nous ;en plufieurs lieux. Pour exemple, au 5. des parties malades chap.y, efcriuant dePEpi- lepfie naiflant de i’eftomac, il met en auant l’exemple d’vn Grammairien qui deüenoit Epileptique toutes & qualités fois qu’il dogmatizoit , meditoit , & fe mettoit en cholerciraais telles nialadies.d’efprit fe peu¬ vent elles attribuer à vne humeur crafle & pefantc, qui tend naturellement en bas? .A mefme fin peut-on femblablement alléguer vn autre pafiage de Galien, où il produit l’exemple A’ vn certain -garçon ,: lequel ap- perçeuoit fenliblement monter peu à peu de faiambe à faxuiflè, àrdeia çuifle à la hâ- . che, puis au cqI, & finaleinenp. ep fiqn cer- ueau vnè vapeur qui l’alîbupilToit il profon¬ dément, qu’itne pouuoit pas mefme fentir»
M efiiçndre. il, y a encpres^jexemple dqÿ . 1 ^ iij
5,4 DES MALADIES
morfure d’vri fcorpion, combien toutcsfoîs que Aetius a obferué, & annoté cpie ceftë efpece d’Epilepfie aduenoitpeufomieht. >' Mais oyons Aretée proférant cés paroles, touchant Faccez Epileptique. Il furuient ( dit il )'a quelques •uns, commette eant par tous lèi nerfsofloignez du cerneau qui attirent le chef forts la puijfance & obsyjjànce du mal. Pourtant les plus grands doigts des pieds &des mains fe retirent ils y dont s enfument la douleur , T eftorin entent t & tremblement, qui ajfaillent aujfi le chef quand le mal s'yefhantgliffePa enuahy. Dabohdantpar ci tnefme moyen fèfait vn fin efilaitant , comme s'ils cfioient frappez auec bois ou pierre, & apres quils fi font retenez de terre, ils tiennent des propos tels que fi on les auoit batusà limpourucu.Votla certes comment font trompez ceux que cettemnladie co - nienee kfurprendre Quant a ceux aufqusls elle efi familière & ; ordinaire y incontinent que leur doigt, ou quelque autre partie en ejl premièrement affaillieyilS appellent kùurficours, ceux qui font prefens & proches deux , & par expérience pre- mfent tefiat mifirable ou ils tomberont , prians aüjp qu'on contraigne \ redrejfe & addrèjfe les membres doit le mal prendfa four ce: , & qui plus é&, eux itièfmes tiiôeiit ffi retirent leuïsmembrec indifpofez , çorntpe i ils en de&ournoient la mada à die. £ t s'aidant dinjî eux mefmes dis note ont au a cunesfaisjàninea cpgnotBm drf ait entendre leur dite maladie. '
:: Ce .peu de ;raifons fuffirâ pour monftrér Uûéc comBren^ràndc abfuréit éôri' f'àr p p or*
pv cerveav. t M te la caufe de l’Epileplie a vne matière cra 1- te 8c pituiteufe:Et cobien elle eft differente 8c euoignce de celle qui engendre £Apo- plexie, quoy que Fopinioi} de Galien loiç contraire.
Ch a p. 1 1.
Quelles font les caufes du 1/erùge ou tour - nément de tefie, félon Topinion des mefmss Dogmatiques.
Mais afin que la vérité de noftre pro¬ pos foit plus euidente, qui oferà diré que les tournemés de tefte, appeliez des an¬ ciens petites Epilepfies, naiffent de telles humeurs craffes , pituiteufes &: froides?
Si nous regardons aux caufes externes Caufes qui les fufcitét, elles feront trouuées pref- que femblables à celles que nous auons dit ge. ' ' pouuoir contribuer à la génération de l’E- pilepfie } telles que font la gourmandife, l’yurongnerie 8c autres chofes femblables, qui font monter des vapeurs &' fumées au cerueau. Cela adulent , di6b .Galien (parlant GatyJes des premières caufes du vertige) principale- f^olaJes ment apres quon a le cerueauefchauffe.foit de la ch*p.%, chaleur du folcil, foit d'ailleurs), ou bien remply de y quelque exhalaifon chaude & vaporeufe , 8c .Aetius a mefme fentiment. Ceux (dit il J dont ' (es exsremcs ordinaires [ont retenus & empcfchcz?
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ï6 - T > Ê S MALADIES
umhentfacilewent en ceïle maladie : laquelle cft attffi çausée par cruditez, ardeurs continuelles & yurongneries. Le mefme authcur, au cditfe jnencement du 7. chap. du mefme îiure, ef- crit'&rapported‘,Archigenes^:Pbffiijio- nius ces paroles , par vapeurs chaudes & acres qui ont monté au cerneau^ y abiatent ielprit ;f
animal , (ont premièrement caujez quelques ef- blouijjemens & sbupiditez. ' '
Toutes ces raifons deuëment examinées, on trouuera que tels vertiges procèdent des feules vapeurs, qui fe. font efleuées aü ceruèaù. ‘
Zi s an- Quant aux caufes antécédentes, & cou- -M tecedentes ioihëtes de cefte maladie,voicy ce que Ga- ^îphorif lien efcxit des antecedentes : Le vertige (dit 3 cornai O^pro nient d vne hnmtur ejrneue dans le corps
d'vn ejpritgrojjier. Le mefme Galien Aphorif. y. comment. ji. parlant de 1 a çauie çpnioin- éfce : .Les, vertiges f dit-il) (uruiennent à caufc ' dvn efprit vaporeux qui s'ejmeut ès parties ,c$M ( cerneau d'vn moimernent depraué, Touchant ' les vertiges fÿmpathiques , & leurs caufes fe qui s’engendrent parLaeorrefpondance des J
parties inferieures, ledit. Gai iêp en diucts \fe ■ Iieux,faifant mention d’icelles, les rapporte toutes à des fumées, vapeurs,SC:fubtifes'ex~ halaifons. Cequ'on peutrepiarquer en fon commentaire 3fe fur le 3. liur evlcs Aphprif- >rnes, 8c au 3^ des parties malades chap ^ 'Anime»- X)e • mefriie «^iniqg. , ont g£fcé Auinceriné, "tthé f * ^r^a^us ^ autres , és eferits defquels pp
BV CERVEAV. IJ
verra que toutes les caufes des tour nemens de telle, fe doiuent pluftoft rapporter à des apb*rifi. fumées halitueufes, vaporeufes & pleines cor». 3. d'efprits, qu'à des humeurs cralFes & pitui- teufes,foit qu'icelles vapeurs halitueufes & fuligineufes refident au cerueau , ou bien qu'elles s’y foiét trafportéesd’ailleuts.Car quand vne fumée puante 8c fuligineufeviét à monter par les veines art er es, és membra¬ nes ou tayes qui contiennent 8c couurent la eeruelle, l’efprit animal y engendre des flatuohtez vaçoreufes, dont il efl entière¬ ment opprimé 8c fuffoqüé. Que fi elle efl: contrainte de fe retirer és nerfs optiques, elle y füfcite des tournoy emens & vertiges.
Par ainfiPEpilepfiefexloitauflï attribuer à telles 8c mefmes caufes : veu que Galien mefme auliu. appellé IntroduElionoule Mé¬ decin, a efcrit que les esblomlfemens 8c ver¬ tiges font maladies prochaines dumalca- - duque, qui prouiehnent de mefmes caufes,
& font leur refidenjçe en mefme lieu, àfça- uoir au cerueau. Cela eflant ainfi,il s'enfuit quel'Epilepfie &: l'Apoplexie n’ont pas vne mefme caufe. Ce que Galien a toutesfois fie& fouftenu au lieu fuf-allegué , comme ainfl fApapltl foit que félon la commune opiniomdu *te»ont mefme Galien 8c prefque de tous Mede- cins, l’Apoplexie prédfon origine d’vne pi- tuite froide, vifqueüfe, efpailfe, ou bien de G*l aph l melancholie, veu auffi que nous auons fuf- «.»»*. fifamment demonftré , que les racines des PauUi"‘
*§ JD E S MALADIE
tournemens de telle qjirfont petites Epi- leplies,ont vne nature bien differente.Mais puifque nous Tommes reuenus à parler de l’Apoplexie, qui au iugement de Galien a- uoiline de bien prés T Epilepfie , ainli que nous auons dit cy deuant, Toit au re¬ gard de Ton liege , *ou des Tes caufes, ainli qu’en. effeCt nous voyons beaucoup d’Epi- leptiques tomber en Apoplexie,& récipro¬ quement plusieurs Apoplectiques élire fouuet aflaillis d’Epilepfie, &compliçation de maux , dont s’enfuiuent ordinairement la mort , Il nous faut particulièrement, &c exactement confîderer la nature, le liege & les caufes^d’vnefi horrible maladie. Gom¬ me ainli foit que nous voyons la principale . fbrtereffe de l’homme, à fcauoir le cerueau, en eftre attaquée & enuahie non moins vi- uement , ains plus cruellement & rude- mét que de i’Êpileplie: attedu qu’en vn mo¬ ment tous les fens viennent à défaillir, & fouuentesfois la mort à fuceeder :oupour le moins la maladie fe change en vne refo- lution,& comme en vn amortiffement de la moitié de noftre corps, ou mefme de toutes Tes parties.
Celle exaCte perquifition & examen qu’auons entreprins de faire, touchant vne t£jle maladie, nous fera par aduenture voir jilüs clairement ce qu’il y a d’occulte & ca¬ ché és eau Tes de lEpilepfie, & par ce moyen nous pourrons apporter vn plus fondain ôc
B V CERVEAV. . 2.9
leur femede à ces deux maladies les plus grièues, & plus horribles de toutes. -
C h a p. il L
DefinitiQnjdufc s^differences & jignesdel’A - poplexie3felon F opinion des Dogmatiques,
Ce s t e maladie eft appellée des Latins Etygnîo-* fideration & eftônnement , mais les giedant* Grecs l’ont nommée Apoplexie , d’autant que ceux qui en font détenus, femblent a- tioir efté touchez 8c frappez du Ciel , ou bien à raifon qu’ils' tombent fubitement, Cœlim comme d’vn coup &batture mortelle, ie litt- x ^s diray en peu de paroles quel fentiment les mfUaiSi Dogmatiques ont de fa nature, différence, refidence &caufes. L’apoplexie n’eft autre Defaitii/ chofe qu’vne foudaine priuationde moi £- del’apo- uement & de fentiment, 8c par confequent ftlex,e- de toutes les facultez animales. Ainfilano- n^af- ment Galien,Paul, Aëtius, Àuincenne,Cel- fe,&prefquetous'lesMedecins,tantanciës 10.2. que modernes,exprimans par tel nom la na- -ApUri turé d’icelle. Or ceux aufquels furuiennent ,
cefte maladie, tombent par fois foudaine- met fans qu’aucuns lignes, ou autres indices tés.cdjh ayent précédé : Et comme s’ils auoient efté li». 3 chap ^foudroyez, gifent tellement efperdus & *7» priués de mouuement, fens & entendemét, ce quelquefois auec beaucoup de fiente»
30 DÉS MALADIES
qu’eftans appeliez, ils ne refpondent, voire ne Tentent point, qtioy qu’on les tire parles cheueux, ou qu’on lespjque d’vn aiguillon. C’eft pourquoy on dit q*c cefte Apoplexie eft la plus grieue & aétuelle des quatre for- î*jt**i' tes e%ue^es on la diuife. Il efchet aucune- ‘ fois que quelques lignes font concurrence &precedent,€ômme les pefaiïteurs & dou¬ leurs de tefte, les vertiges, efblouïïTemens, deprauation de îugement & de toutes les ; facultez animales, tremblement de corps vniuerfel, grincement de dens, y oix trem¬ blante & interrompue , vn profond fom- meil & grande lafcheté , palpitation de membres, & principalement de leures, ar- reft des veines iugulaires, vne memeilleufe & extrefme froidure d’extremitez ,1’vrine ? aul. lia. trouble, obfcure & pourprée, touchant 3.«om 18. quoy voyez Paul &Àuincenne,dans lequel x j vous pourrez iemblablemeiit apprendre traittéy. par quels lignes l’Apoplexie différé de la léthargie, fuffocation de matrice,, lîncope, exftafe melancholique , Epileplîe, bref de pareils inaux voilîns de PApoplexie. fitgtde Sçachans donc & nous eftant notoire VAfoflt* par difcours precedent, que le cerueaa m,t‘ mal difpofé eft le lieu où relide l’Apople¬ xie, laquelle deftruit entièrement la faculté animale, ç’eft à dire qu’en tonte Apople^ xie, le fens &le mouuement fe perdent, 8c que les autres fonctions animales y font du tout abolies (defcription qui eft prime des
DV C E RVE A V. ' jf
feuls fymptomes ) Voyons maintenant quelle eft celle indifpofition , qui par vii âffaut fi foudain 8c inopiné,peut de foy pre¬ mièrement arrefter en vn inftant la diftri- bution, cours, influence 8c pénétration de l’efprit animal es nerfs deftinez au mouue- ment & fentiment. Et par cemoyen,em- pefcher toutes les plus belles fondions de lame. Outre ce, il faut confiderer fi c’eft vne inefme maladie que l’Epilepfie , tant au regard de fon fiege,qu’à raifon de fes cau- fes, comme eftimeGalieniou bien fi ce font deux diuerfes maladies qui toutesfois s’en¬ tretiennent, ou font voifines entre elles.
S’il eft ainfi d’où, ie vous prie, naiftra la différence qui fe trouue entrel’vne& l’au¬ tre maladie, n’y ayant en l’Epilepfie qu’vu mouuement depraué, auec concuffion 8c torture de membres, mais en T Apoplexie le corps vniuerfel efiaiit priué de tout mou- uement & fentiment ? Ioinéfc que l’Apople» xie dégénéré , & fe termine fouûent en Pa- ralyfie, ce qui n’arriue iamais à l’Epilepfie, commeNtous les Grecs, 8c autres Médecins fort célébrés fondez fut 1’experience ordi¬ nairement vnanimement confefle, horfinis vnfeulAuincenne. ~ |
Pour refoudre cefte queftion con£or jnê-l-Dijfereaï ment à l’opinion de plufieurs Dogmâtî-V* Ar¬ ques, ils eftiment qu’en l’Apoplexie ,Vob^0f>leic,f ftruélion des ventricules 8c paflàges du cer- %^ie °5 neau eft parfaire, complétés ôc entier ëj
DES MALADIES
Parquoy le cours 8c flux de l’efprit animal es nerfs, eft totalement arreflé, 8c le corps par confequét deflitué de tout fens & mou- tlement. Mais en î’Epilepfie , ils. croient qu’il y a feulement quelque obftruéKon laquelle ne comprend pas enfemble tousT les ventricules du fccruéau , ains feulement quelques vns, lefquèls ont bien la vertil d’efteindre le fentiment, mais ne peuuent .finon deprauer le mouuement, &ce pour la idiuerflté des nerfs, dont aucuns feruent na¬ turellement à fentir, les autres à fe mou- ti'oir. Et voilà la différence que mettent les Dogmatiques entre ces deux maladies dé¬ plorables. Or fl nous reprenons 8c confî- derons de prés noftre difcours precedent touchant les caufes de l’Epilepfie , nous trouuerôs que ce mal ne proüient pas tàt de la quantité obftrudiue des humeurs ou va¬ peurs efpaifles} que d’vrie certaine qualité maligne 8c venimeufe diredemeht contrai- . re 8c pernicieufe au cerueau. Ce que nous recognoiflons facilement parla morfure du fcorpion qui caufe l’Epilepfîe, 8c par beau- coup d’autres tefmoignages qu’on pourroit icy alléguer : De' forte qu’on peut inferer dé-là que l’Epilepfie corromp 8c galle d’a- uantage toute la fu b fiance du cerueau;' qu’elle ne trouble les fens, 8c partant qu’ê¬ tre ces deux maladies il y a bien autre diffé¬ rence qu’on ne dit. Ce qui fera clairement expliqué, quand nous déduirons* l’opinio»
DV CEPvV | A V. 35 -
H es Hermétiques. Mais, pour retourner à _ ^ l’Apoplexie , & rechercher exactement les çaùfes d’yne fi foudaihe priuation deféns p{<,W(S & mouuement,, nous confirmerons noftre ApcpU propos precedent, a fçauoir, 'que c’eft ce 8iq*ts. qui empefche l’efprit animal de pafferçs parties nerueufes, 8c en ofte la communica¬ tion a tous les membres: que Tindifpofî- tion caufant vn tel empefchement, eft aulli la feule /Çaufe & racine de tous lefdits fym> pt ornes*, en confequence dequoy nous di¬ rons que c’eft rpbftruCtion de laquelle nous auons jà fait mention , ou quelque coarÇtation & referrement des conduits &: ventricules du cerneau, parquoy iïeftemV pefché de diftr'ibuer les efprits animaux au coeur, ou d’en receuoir les elprits vitaux quil réuoye puis apres aux parties nerueu¬ fes. Car file cerueau eft priué de lafacülté Vitale à caufe de ?eftreciflemenî 8ç obftru- .Ction des veines du col & des artères Caro¬ tides , alors iceiuy eftant comme amôrty, enfeuely , ou remply de tenebres, n’a aucu¬ ne force pour ellargir Sc difperlcr fes ef- prits animaux aux parties nerueufes, 8c exercer fes fonctions par tout le corps. Car il ne peut rien effectuer fans vie, c’eft à dire, „ eftant priué de l’efprit vital, par l’accès Au¬ quel il eft animé & réduit à l’exercice de fes fonctions particulières, qui font energies fécondés. Car fi la vie qu’il communique au êérueaulüy manque , les fécondés èneréU?
Ç
34' pi s MAI ADI ES défaillent auffi neceffairement, & font pria uées de leür propre mouuemènt. Ce qu’dn peut remarquer es fyncopes & fufroeations de matrice, ou principalement le cœurcft enuahy,non le cerneau. Car prefque toutes les facultez du eerueau n’agifîènt 4cy, ne plus né moins que fi elles eftoiét anéanties;
& les corps priuez de tout fensdc mouue- ment, à peu prés comme en l’Apoplexie : à icauoir, d’autant que le cœur efta'nt oppri - .me , refpr-it vital defaut aaceruedu. Ainfi les Afïyriens, félon que tefmoigne Alexan- -, dreBenoiftliu.io.cliap.de rApoplcxic,font tôbçr en maladie prefque femblable, ceux dont ils veulent circoncire le prépuce, leur fierrans. les. veines du col dcdu^golter, & par Ge-tmeyén les rendam comme Apoplectfc- ? ' qués,:fansaueunmouuemenr,ny'fentiment . pour leur ofter tout fenriment.de douleur’. JÉufques icy nous auons fuffifainment parlé de la caufe formelle de 1’ Apop:lexre,cerchôs Caufes Sc voyons maintenant fi' nous pourrons partie» trouuer les caufes particulieres.de l’obflxu- f obtint J^*on coarctation fufdite. I celles caufes
tul»1*' :'C°.n6 ext ernes & internes, les externes font Zttfx» vn excès de froidure eftreignant, referrants ' imtt» & comme congelant le cerneau, y ne chas- . leur exeefiîue qui le liquéfié & difibut, vn eftourdiflêméf de téfte, procédant de quel¬ que cheute ou coup, ôc telles autres caufes externes qui excitent les internes. Car, afin que netts,cejoinçnci9n$ par l’obflru&ion.
•BV C E RT E AT.‘
qui engendre pluftoiï 8c plus fouüuènt- 1-A-- ^g( -n - poplexie, quedacoarcfcation 8c re-ferremétî tern(im elle prouient, on des Humeurs contenues es yaiffisaux du cerneau, à fçaüoir és veines 8c artères que praduifenr les iügulaires 8è c.irotideSjC’efl: à dire afloupiflantesj d'u bierf ( des humeurs- difperfées hors lefdits vaille* aux.- L’obftrucèion née des humeurs cor> te¬ nues, dans.l es vaïiTeaux'j fe forme efuïfttcf ils font- rempHs.euitre mefûre, dViïe huMlèur oix..râng.efpais.&melaneholiquë^dohhcer4 raines inflammations de cerueaû prennent Comml leur origine comme veut Galien, telles qHie A(hor. les phlegmons* qui és parties charnues s^cn- 4*. ». flamment pat trop grande;qûanc«ré de lUng* redondant hors les vaifleauxi-oü-yicroiflant eh abondance. X^acdcfangefpandues veir- tricules du cerneau, les. remplk,dontsïeh- gen dre l’o b ftr uéiio n, qut p ri Ue le cor ps de mouuemem&fcririmcnti-Quçll'èïlçft'fâir [ dedans les ^Etéjcesyl’efppîf vital en- eft.giàl.
pefehéde monte r.âii:cerueau,fans:leqüêhle cerneau ne petit continuer fes fondions 8c asâjiensq, maishéft contraânârde les cdlFer .quand ii-vienriâiluy defaiilir, ainE qü’ihia ^iléidkjcydelTus. - . : . , . n;: ..
; Telles. Tout lès paufes de ladite ©bftru- 1 <%iqn~ iLescaufesexternes delà ,co ar éfca^io a
ontn^Fiiïeorigine,maisle referrémerft des arteres carotides , empefèhent fefpritvitai démonter au cerneau quand il y a fuffoca- rion. Toit qu’elle fe face auec les mains, ou G ij
36 D £ S iM' ALABIE3
par le moyen dyne fe!ard,foit qu’elle pro- uienne de quelque vapeur rempliiTant ces pai'CieSi fiPiume il adUient ordinairement en ja fulfocatiou de matrice , a d^autres caui jfes-& raifcns quenous-difFerons à expliquer en.vn.auî&eliéu. C oirac âinfî fiütqtPon les doiue requérir de. P e fclioie Herme tique .
V q$&l ds@c îescaufeskntérnes &Panteee-- dénïfis4e Papoplex^dontPecerueatï-eiï af- jquilbgnclmis les canaux & pâlla- gesj4ii§êluyàproduifenr i mefrrre les caufes ^ çOftipinâres de là maladie.*. . '
- : : il y a; ênçorjés d^mr^:;cau£es internes plus- i efloignées,. telles que ionida difpofttidn:& inclination. nat^refie. à^cesmalj'foir acqui- 0s"Jpoit.. heru4irainesrr JGommei en ceux qui
ÿ&éiÇem qjilontia téfte greffe & ample, &
' f>àr edd'eqénc/fufceptibte de beaucoup plüs ; de yâpeûriiqujéltfi ne peut cuire nydillïpei.% Jbf %t auffi quelques ; çzaùæ externes qui pMod&ifent, préparent; 6c difpofent les in¬ ternes à cernai, telle qu’eft la gouritiandife, OÜiebQire&.m%erexceiEf,lVfagedeyian- d4s-fjrprd.esidÇ vâporeufesl L^ncoht&éncêjla nature Sc propriété des lieux^-climats* comme suffi ladaifoni qui fcontiibüHbéau- çoup â cela,.veü qaeiH^lïippoerkcêVV^' telle maladie s’engendrcî^Ius fâbiPèmêirit en byuer , rquesdurant Péïté. 'Et ïmôtt temps, elle fe procrée fans nulle difficulté, les Yiéiües^ens y eftaàsfat c&t&
BV CE R VE AV. _ ' 37
jne dit le mefme Hippocrate Aphorif. 5,1. du ïf liurè des Aphorif. ëç au 6. Aphorif. 57. il . efcrit , qu’elle s’entendre principalement depuis, quarante: îuki ifà. foixante ans: D e- quoy la raifon eft, qu’alors lés deuxpips ef- pailfes de toutes humeurs abondét fur tout an corps; Dont à caufe de leur commune efpailfeur, naiifent les Ap o pi extës dr;(5o n- uulflons, fuiuàntle dire de Galiefiaphorf comment.
s
.î t.1 .m
gne que
toutes ièàtHalâd$ë§ _ „ , . . .
qiïtieft impoffible de guarir Mne forte Apoplexie^ & rfefipâf facile de remédie? d vne faible- & tant fi^iWf fermine fôkiient en Pdrdtyfte. D'olt fe pè&t 'colliger y 'efiïeW cÛh dé 'ctfe^aladie eft
ifop&rÉdèdi (fffî-drffiêjffîePqlpdp 'Ægnêid-ht'ces ur^ByYk^Addïd^ïnWdiine Apèplêxiei n eftfîKàn rûremént cfrkbïdfÂiiïnd» quelle rhénact dedpdrt prochaine. S’il efchet
qü>ë9ë^èMdlïéüJadiereidédes;^’ëfflejdüs fbuu&m âuec la re|d!utioîl dujperdufion dè-^ëelqhë nfeîhhir-ëîi Ckitë cufedôhc ri’elt paà pâlfd^ëpâ^f^feifférf| e-e!H^Mn£e- mènt d’yn mal vniberfei errrae maladie par» ricqliê ré°3 -rd2> ht bF m6tis: tiôt
pareiilëinétdure^ëMuéthofê e^hâlla^ :
• h «moq'sutU 7‘nibns ahfiJiiînëmoîim.om j1- -oTqoltfufh ^ sfhcL'ru jftom^nHOffioHi anîM :;eâylsi ed ÿiïb msr. : -i/rt-jd ah rtobisfrhq 33 ük dii1' :-rr*3-'
■ 5 ibmoni-lbï nv .i^iÊqshsmibqoiq; â < m fiez.
Cha^ IIII. ,
0« il eft pdvlé des éunfcr& différences de U Pardlÿfie 5 & de fit convenance duec les 'vidutres MMadiesffujmnt £opwfnde),pog- ■' ‘ manques. . i — . :
rqueles' Grecs appellent paralyfië, eft J^^^erpret éq 4^1 kàt|ns',i rejpJbtjô» d£s ■r,n~ “ nerfs. ■• •• • . --r -
' ‘Ai ùtt<sè. q pr çepte ~nkladie>: cçgMsaedit Âiiin’cen ne duycbrf' £ ^^^d^çfccj^ti^^'Vvsie. propre., l’autre id*fie' coimùupte. ( dit-il^ayyre fi-
-En. ,0.ef5j4ÿç|is^^j..e efi ifnelv ..
’ r? f r
Tardyfte pcllans parfaite, celle qui priue de fens & *ftfo |qQ.uqîem|p,t, vne . ouf plufieurs- parties du "cotP-s>1l’vn. ou Jautrq,,cofté, oiqquaftjd la
amor^ç^eguis ia^f iufqu^ux f^jfieds* JVlais jl n y ^ priuqtiou qpgidufeul
fe’ÇftfeJc^^^éPVAappei-r ÏÇAtng fxfff^rAhîS^àêfi^9^^iPS^
le mouxîement eftant aneânty fans perte de fentiment, cefte maladie peut effare propre¬ ment dite Paralyfie. Mais file mouuement
demeure- en^er, mec priuati0n de fenti-
ment, à 'proprement parler, vn tel membre
DV C ERV ï AT. -
ne peut eftre nommé Paralytique &diftbut, mais infenfible, oupriué defens.
Or comment eft poffible que le momie- Quefto, ment défaille quelques Fois, fans perte de fentiment: veu que tout ner f tant dur foit il, eft participant d’attouchement fenfitif?
Galien refout tref-bien celle queftion, er- Solution^ criuant, que la nature departiftle fens 8c Gahë. mouucnxent à certaines parties , comme entre autres , aux yeux 8c à la langue par diuers nerfs: les communique aux' au¬ tres, par vn me fine nerf.Cela eftant pèfé,on entendra facilement , que quand lès feuis nerfs du mouuement font endommagez, le feul mouuement aufti vient à fe 'depraucr fans aucune perte de fens, 8c au contraire. '■ Mais quand le mouuement .& fentiment - ' pro.uieb.ent de mefraes âerfs,on;nc compréd pas tant aifément,ft l’vn d’iceux fe'peùtfâû- ' ^
îement efteindre, l’autre demeurant en fon entier. N eantmoints,. comme ainfi foit que - l’ expérience nous demonftre allez, que ce- o*”
la peut aduenir, 8c aduient fouuentesfoft: /
Il faut mettre en auant les raifons de ce dou¬ te 8c en defpefcher la folution. Noiis affer- Autre fh. nions donc que le mouuement peut quel- quesfois eftre aboly , fans perte-de-fetiti- *
^ ment, mais nullement le fens, fans prime- _ tion de mouuement. v
Car lî iaparàlylie n?eft tref-grieuç ,:eh- tiere &;parfai&e; elfe peut bienempefeher le mouuement , mais non le fentiment, à ; - ' C iij
49 E> ES MALADIES
caufe que le mouuemét a befoin d’vnc pîu§ grande quantité d ’efprits animaux, pour - exercer fés allions. Mais le fentiment, com¬ me, cel’uy quipatit, &n’âgit point, n’ên re- qUierépcas beaucoup. Que n la maladie eft g ràh de , a ffe rm i e , & f or t enracinée au corps:
- alors on voit l’abolition de Tvn & de l’autre > enfembic : l’efprit animal ne polluant efhre departy eô telle & û petite quantité, qu’il en faut pour efmouuoir le fens. llcft donc certain, qu’en la paraly fie pàrfaiéte y tous deux Çë: perdenr : Mais en f imparfaite ôç jncomplette,iVn oül’autrepeut relier.
L’engourdillëment , appelle .des Grecs:
, ' elt vne maladie quia conue-
c<mue nâiice r aüec cefte paralyfie . incomplète , nanceg/ d’autâîir/qu’en icelle , le fens Scle mouue- Jffirence mentnqe s’aùeahtiffent pas entièrement, Vourdtffe- Itîafe fôntJengourdis èc hebetez. Cela veut ment Galien 4. Jiuré, touchant les caulès dei deUp*. fymptomes, quand il dit , au commence- valjjîe. met que (i les nerfs deüiénent flupides,puis < viennentà perdre tout Cens & mouuemcnt , on appelle cela paralyfie, ou dillblution de nerfs, dont il appert que la paraly fie ne dif- 4 ' fererde rengourdifement, qu’au regard dé
fafeule’ grandeur, carceffc le prorome , ôc . ^ ' auantp courreur delà paralyfie.
pèc/de ' Ü y à encores vne autre paralyfie, ainfi faralyjîe. dite, par Catacbrefe ou abufiuement j la¬ quelle n’eft autre chofe qu?vne mollifîcatid &imbecillité,fcominei quand quelqu’vn ne
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peut dreflèr fa verge, nousle pouuons bien nommer paralytique, non' pour aucun de¬ faut qui foit en l’ëfprit ou faculté, mais en la partie fufceptible , de laquelle paralyfie il n’eft icy queftioni non plus que de celle qu’on appelle paralyfie , & qui aduient, ou par coupure de nerfs, ou par luxation 8c diflocation des vertèbres du col , ou bien d’humeurs contenues aü-poulmon,dont Hippocrate fait mention, feétioni. de l’Ë- pidimie en ceftc femme- là quifut perclufe de fa main droicte, 8c de;fa iambe gauche, fans nulle alteration d’entendement, ily de vifage, 8c ce par vne toux. - !
Celle e& da grande affinité 8c focieté, qu’il y aentre telles maladies : principale¬ ment entre l’apoplexie 8c ' là paralyfie , à ïçauoir, quand vne foibie apoplexie fc ter¬ mine en paralyfie: Voiîaaûffi Ce qu’onnom- me propremènr paraplexieibù tout le corps eft îaifî depuis le fommet de la telle • iuf- qu’au bout despieds , ou feulement la moi¬ tié du cops,quralors eft dite hemiplexie,ou hémiplégie , comme tefmoig'ne le mefmc Galien pro. 3. comm. z6i Mais çelle-la eft beaucoup pire que celle Oy'f laquelle dé¬ tient- vn feul des coïtez4, ou vne feule partie" ducorps, comme vne ôreillë,lâ langue, vne macho ire, vnerrïainjvnecuhîejVndespieds, dont ii faut rechercher , & confiderer exa¬ ctement les caufes tant externes qif inter¬ nes, afin de fçauoit fi i’indifpofitionptouiét S
*2 DIS M Al A B I-'E’S/
\^u cefucau, ou bien de ï’èfpmedu d.osjd’ou les nerfs preneur leur fource. Que fi iefdits membres principaux font exempts de celle niauuaife difpofirion ôc maladie. Il conuiét s enquérir b la caufe ne gift point en qucic que nerf particuliertque fi elle y refide, fau- c •draveoir fi elle a (on fiege par tout fon efte- . due, ou .bien en quelque partie qui foit, ou jle commehcemeiit, ou le milieu . ou fextre- ■Ràgt rfiitdd’ieeluy .Or pour bié cofnécer lacure,
1} faut appliquer le reinede à la racine 8c ÀMtob- fqm’ce du mal non ailleurs, car quand le . ftrmr çcrueau, fontaine &;fource de l’efpritanf* cs?t' mal, oü quand!5 efpine mo.uëlleufe , par la- ~ ;
. quéliè fortentsii^ s’efpàndehcau corps les - nbrfr^edie^âîtî^ouueniejiti&fentiitient, "quand (df^ejfceSî parties .font offenfées & gafle.es, elles ont befoinde rmnede , non la partie du]bute.iPour exèmpl c, file mouue- ,-menr .de quelque partie du vifage efl perdu,
. om cberchera la caufe & origine du mal és premières yertebrer de l’qfpine , fi lefeul . ifbptimént efl j^ftpint , le mal prouienr :du trôifiefme accouplement des nerfs. Si la ùnefme 'partfe.de laface eftdilToute auecla . - moitié, du corps , foit dexrrei foit feneflre, :ie lepriieau ^atira iembîablêment:, &iera indïfpofé.par, la’mefmepartie. Si routes.lés
-i<5i jCQiniiiëRC;eiTjent .*• de l’éfpine fera : auffî -
:4è»3rt$>. P'jmsr ;nr: rdinru j'-yuotnpf?
DV Cerveav.' 45
Us' doit cercher en toute l’efpine, ains feu^ , . lenaent errquelquepartie d’icelleycommefi vne feule des cuilles eft ddlfoute, la caufe en ^aew* fera rapportée feulement aux reins & non ttctuhe » plus haut. Si l’efpinëeftindifpbfeêtouteà trauer s, toutes .les parties du corps ; pat\rpti . attendu que leurs nerfs en dépendent. Si el¬ le eft'' rrauailleé feuiëment ën partie, quei- qü@^ëûtbië-dt£ corps en fecéura auflv de 1 ineommodi ré : Qui en voudra fçàuoir d’a- uanrage, voie. Galien^ & fur muül’exemple paçtiçulier , qu’il.appbi'tede.îVâufanias Sy¬ rie nft lequel s’èftarit, bielle i le, commen.ee- nfëftt du dos par vne cheute, a.uoit. perdu deux doigts en la main gauche. Or pour bié & feurement comprendre . toutes, ces ohofts, il eft neceflaire qu’on fçacheëxâ- âjêMerft’ faire l'anatomm ou drft^étiph, afin ,
qü_e^&^ë%bÿènrqnjpxîHîebëf^ïf,^’du éf pttqé^pf ocëdefit tthis les BérFsauec leurs diftrlBiitiôhs :eaf ^pa&Bès., E>àïis le mefmc îes}nter. AÜèfeeîfr, -fë peùuent auiîi veoirles câüfes i^éMfes^ftfëxtitent ‘partictxBëïefnehf îël pâîal5îfi¥i<%r^léspeut;fëpiMpSleffîen1:'cô^ gî^ifttë pSr^î^rdïfeom^J ^ftcredent ;què
^onli^èit^qbQ.charM’^opïéxie. C^fte Leux. fidê nfiii^péroëe^^è ^uelffl%&ufeb^terneT *?«**?• ctmnkfftê'fa^è’S^fegtfiféâd iiti?jçt,d?troD g^*sftwa^,‘oSfifef^<æ:'aiàfe'î|trè£ âefrdq&i&M&m coup, oii
'sS35 :v; yêT. e î»li3iaàiia 3b£>i£f U
Qu il efï en feigne que Uhrdye anatomie des maladies fe doit apprendre par U lumière de - : Unature du grand Monde , (dont l'homme N ejl image yy e fiant aufit demonfiré que les f; plu fiettn maux ,
zl proviennent & prennent leur founë de étd^rfes exh attifons : le tom tonjhrmémenrû fpptmQn desHer-
J\ .d
*%. X a ï s.' j’py prcfcntpme.nt murpaurer, JVX & fe plaindre de nous les Herméti¬ ques , à râ{fo i ■ s d edu fions
& foufteno^pM de ample¬ ment le par îatiques, .quant aia.
nature 3 dift eaufesulcs maladi£S
fufdires , les iaüfans de fi loing & fi long temps en arriéré , Pour finalement les'
contefite-rV q^dUfoienr^d^eptis que-pay propiis aflîgpé premjfr, .ftegré d3honr
. hèiyr.aux dogmatiques qomj^à-mes apr çeftres , çç. Pefchole eLe£qqels4e ’fifis né, <Sc dçpip i aÿjreççp nonla puifopce dekfeg*
le laiéb deïeurs mammelles , pay protefte
BV ÇERVEAV. . 4/
de iamais n'abandonner iè party d’Afcle- pias, ains de demeurer toujours fon qour- riffon, ne fuiuant autre dourine que celle qui eft vrayement ancienne. Et combien que i’adhere fcmbîablement aux opinions' des Hermétiques ^ on ne doit pourtant eftimcr que i’enfreigne & viole mon fer- ;ment:; Car le tout bien conftdere^on trou¬ vera qu'elles different de la fecte dés Dog¬ matiques , pluftôft aux paroles qu’au fens. Alors cognoiftrez vous, ô Hermétiques, que ie fuisamateur de voftre bien* quand i’auray fous paroles claires 8c par vue ex¬ plication méthodique à inféré 8c ençhaffé vosprecieuxioyaux , rubis , diamans 8c ef- meraudes en l’or des Dogmatiques , leur donnant par ce moyen vn luftre fpecieux, & Faifànt voir combien tout vray difciple d’Afçlepias ou Efculape , doit pluftôft ad¬ mirer que reietter & blafmer vos rnyfteres, quoy que plus obfçurs & occultes que ceux deCeres. Et jaçoit auffi qu’ils foient de£ crits aüeç trop de confuflon 8c peu d’ordre: ce qüi peut eftreaduenu par l’ignorance 8c malice d’aucuns vos fe<ftateurs, ie voudrois bien que par ce mien traitté familier vos perles &: ioyaux ft clairs ne paminflènt au deuânt des boeufs & pourceaux , qui par leur emiie & langue mefdifante ont accou- ftmné de les fouiller: Car mon difcours ne s’addreffe point à eux. Mais 1 vtilité publi- que doit piuftoft venir en confidcrarion»
DES M AL ADIES
qu’vne telle 8c fifale conculcation Æe pour¬ ceaux. Preftez donc àttenriüemeht l’oreille aceluy qui débat voftre caufe,& parlé pour vous. 1
Certes , l’homme n’eft pas dans éaufé & L’hommt contre raîfon , appelle micro cofthe ou tfivnm '-.pétjf monde: Car tout Ce qui' eft> contenu ‘oupetit ' & difperfé- ça & là dans le circuit du grand. monde, monde ,cftfommairement compris.aü mî- crocofme comme eil vri abbregé,felon qué Grégoire de lSfàzianzeiie efcrit en ces ter¬ mes, au commencement du liür e de la créa¬ tion dePhoMme (ce que nous aùo4spareih Iement remarqué ailleurs) à fçaüoir , que Dieu a faiéb l’homme apres le refte dés creat-ures , pour y reprefentef comme en quelque tableau racourcy , tout ce qu’il audit Creé'dt difperfé auparauant. Ce mien, propos ne s’eftend;point-iufqu’au monde intellcétuel 8c celefte qui fe t-rouue auffi en cet abbregé, mais ieparle feulement de l’e- lemêfitaire , comme de celuy qui nous eft prochain & coiïtigu, félon qu’il eft diuifé en deux régions j l’vné fup erreur e,Tautre' inferieure. Laquelle diüifionconùient auffi «m au Corps humain * de forte que la tefte eft la mawen i haute région, maisles parties vitales , 8c gl»if$eU‘ defiinees à la nutrition, comme plus baffes mnmres font ap p eil é e s ,1 a r e gi o n, o u globe inferieur de l’eau &de la terre.Or tour ainfi qu’és en¬ trailles de la terre, l'efficace des rayonsfo- laires,& la chaleur propre & natutelle^dela
^ dY cerveav. ■ 47’
terre' mefmë excitent plufieurs fortes d’ex- kalaifons, & vapeurs qui donnent Lettre aux corps des mixtes imparfaits , eûtanf qu’elles engendrent diuers foulphres, bi¬ tumes, fçis 8c liqueurs, ou nàercuf es: fëm- blàblement aittfî qu’au monde élémentaire,- comme dedans leur contenant , fe voient tât de chofes fi. differentes, quife procréent de leurs matrices,à.caüje de la chaleur, tant du foleil que delà terre, 8c aufli de l’inftué- ce des aftres. De mefmë lecorps humain eftant" compofé de parties contenantes 8c contenues, corne nous auons éferit ailleurs, celles qui font plus folides, ligamenteufes' 8c charnues ou plus molles, comparées aux elèmens/y tiennent lieu, 8c font offices do lieux & matrices: entant quelles contien¬ ne t les principes hypoftariques,& plufieurs autres fubftances de corps tant fixes qué volatiles, & les effiences tant materielles que (pirituelles. Lefquelles fubftances font nommées parties contenùës efdites matri¬ ces. Dont aucuns font impetueufes, 8c flot¬ tent ça 8c là : les autresfiumeétent , les au¬ tres s’expirent. Les fubftances contenues, impetueufes font nos efprits tant naturels, vitaux §c animaux (qui font tref-ptirs, fort Amples , 8c plus aërez de tous) que les im¬ purs,^ ceux qui parodient autjîr certaine qualité maligne. Les Humeftantes font nos .humeùcs_n^ur elles, tant vtiles qu’inutiles ôc excrementçufeSj celles qui s’expirqatiou
Des fl¬ irta turcs internes deschofct.
Les ef¬ prits.
L es hu-.
.meters.
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48 ; DES MALADIES • • ,
2L« «*Ü>4 exhalent, font les exhalaifons tant feches laifins. qu’humides, dont celles cy s’appellent va-i peurs, les autres fe nomment fumées. - L’exhalaifon fumeufe eftant vue fumee ' ' extrai&e .du fec 8c aride, chaude, feiche, le-
géré & fubtile , tend toufiours en haut, de / comme, ainfi foit qu’elle ait vne nature fui- ' phurée & ignée, elle s’enflâme,& par con- fequent s’etnbrafe & brufle foudainement.
Au contraire la vapeur ou humidité fluide.
; allant de naturcrare, mercuriale dcaqueu- ^
fc. Si priuée de fa froide qualité par cha¬ leur externe^ elle vient à monter en l’air, 8c s'y congele par froidure,' elle eft contrainte, de reprendre fa première nature,c’efl à dire de Çe-refoùdre, & de ret’oürner en nature. /.
■ ' d’eau.' - . ■ -
O f comme nous voyons au grand monde telles vapeurs & exhalaifons efleuees, tant , par la chaleur du Soleil & influence des, a- lires, que par la chaleur propre & interne Utiettèi de la terre, fournir dematiere à des meteov d» grand res, ou corps imparfaitement meflez fl di- ' : monde, qers 8c merueilleux, tat en la région de l’air cu’é.s entrailles de la terre mefmc: principa¬ lement les nues 8c plnyes, grefles, neiges, glaces & vents s’ engendrer de vapeurs mer¬ curiales, froides, humides 8c de nature a-è queufe-,mais des fulphurccs,chaudcs 8c fei- ches, s’en former les efclairs,tônerres,feux celeftes, foudres 8c tels autres météores ar- den$ ; Demefme au petit inonde, c’cftadi- ' reau
D V C E'Rt E AV. 4^
ïc aü corps humain , femblables & méfmes vapeurs 8c exhalaifôns feruent de matière pour former plufieurs 8c diùers meteores: dont procèdent manifeftement tant de maladies d diuerfes 8c horribles, tantoft mercuriales, froides 8c humides, tantoft fulphurées, chaudes 8c feicheë,quifonttel- les non en forme ne accidet,mais en fübftâ- ce, ceft a dire en vertu edèntielle, tant au ventre inferieur que dans le fuperieur (ceft à dire dans! le cerueau) , parties qui fe rapportent & côrrefpondent aux entrailles de la terre & à la région de l air.
■Et combien que telles vapeurs dr exha- laifons , voire les maladies 8c fymptomes mcrueilleuxqui enprauiennét, foient fon¬ dées fur quelques raifons naturelles, toute¬ fois les caufes de tels mauxexcedent fou- uentesfoisla Capacité de noftre êiitendemét (comme nous auons dit en parlant de lapo- plexié ) 8c leurs foqrces eftans occultes 8c diuines' , doiuent eftte recherchées plus haut. C’eft icy qu’il faut recognoiftr e la foi- n^a blefte de noftre iugem'ent , pour coritëm- qnüquz pler 8c admirer la toute puiiTan.ee , proui- chofede dence , fagefte de Dieu. Car iceluy nous enuoye tantoft les pluies, tantoft les grelles,
8c excite par fois desmaladies qui n admet- 'tiiuslU-;. tenr aucun remede, à fin que leurs caufes nous foient incognüës 8c caChees , quoy que nous les recherchions fort ftudieüfe- ment. Déquoy luy mefme rend tef- D
DES MALADIES moignage,difant ainfi.Si vous cheminez eu mes ordonances,ie vous enuoy eray la pluie Lwtïqut en fa'faifon ; Mais fi vous im m’efcoutez 3.6. Deu- point, ie mettray fur vous la heure, morta- stroname, peftiléce & gr atelles, dont on ne pour- :
ra eftre guary, ie rendray auflî le Ciel com¬ me fer, & la terre comme airain.
Mais fans voler £ haut, il nous fuffitde chercher les raifons naturelles, & de con- fiderer la nature des fubftançes fpirituelles, c’eft à fçauoir de celles qui agiuent impe- tueufement, qui humectent &qui s’efcou- lent, lefquelles gifent fecretemét én noftre corps, 8c y font racines tant de bien que de AvAts- mal,ilnous conuiendraenfairel’anatomie, mtevitale pluftoft au dedans qu’à l'exterieur, félon la dtimHiuy manière, accouftumée. A Tefclârciftement les mal*- ^ecluo7 feruira grandement ceque nous a- djeS' uons efcrit en noftre traître, touchant les fignatures internes des chofes: Comme auf- ' £ l’exemple du vin, 8c de noftre fang que
nous auons confecutiuement anatomizés^ pour le grand, rapport 8c çonuenance qüi le trouue entre iceux. Car comme levege- tatif prins de l’animal, fe côuertit en fenfitif par diuerfe conco6tion, ce qu’on peut re- - mar quer au pain & au vin, lefquels le chan¬ gent en fang,‘& le fang enfemence, donr„ s’engendre l’homme; ain£ la liqueur miné¬ rale attirée 8c fuccée par les racines des plantes 8c végétaux deuient vegetable, puis final emens fe eenuemt en la fùbftance de
. Î>Y CERVÊAV.' 5Z'
l’homme, qui vit de tels animaux : D e forte, qu’à raifon de la liqueur, foulphre & fel mi¬ néraux, il s’engendre dès maladies mercu¬ riales, ou fulplmrée.£ ou falées. On peut . ^ fcmblablement veoir en l’homme desfels • "
füccrins nourrilfans, des Tels nitreux, amers acres, purgatifs &mondifiaiis , d’autres ma- '• rins , conferuans ne plus ne moins que le bruine, d’aüt-res de gemme, d’âiitre alumi¬ ne ux^pô tiques Sc adftringeans, d’autres èn« - fin vitriolez,acides,efimns,excitans l’appe- tit, &.auànçans la concoÈlion, On trouué encore^ au corps humain plufieurs fortes d’autres liqueursrdont les vnes font douces, les autres ameres,falées,adftringentes,pon- tiques, acides & autres femblables , félon leur diüerfe mixtion & quantité. Au mefnié corps fe voient aufli autant 4’efpeces de bi¬ tumes, petreoles, grailles, refines, gommes, t et fiah larmes,& tels autres foulphres, que des fufi- fkus*.. dites liqueurs ou fels. Desquels foulphres, . aucuns font odoriferans & récréatifs, . les autres puants 8c irifeétans, lés autres affou- pifians, les autrès anodins & addouciflans, les autres feptiques, arfenicaùx 3c peftilen* cleux,les autres vitaux 8c falutaires. A l’exa¬ cte confideratibn defqüeïles çhofes , il eft requis plus de temps que n’èîage la forme de ce trait, té.
Par cela voit-on comment tous nos 裻 prits, tant purs & aërez qu’impurs , font cô tenus dans les veines 8c arter es du corps* ï> ij
DES MALADIES
&■ en quelle maniéré y refident toutes les li¬ queurs de noftre corps, Toit vtiles 8c pro¬ pres à la noufritüré. Toit inutiles 8c excre- menteufés, d’où prouiennent toutes exha- ; laifons<&: vapeurs feiches & humides, qui . font comprifes au mefme corps auecies au¬ tres, 8c luy caufent fouuentesfois du tour- ment.Comment en fin telles fubftances ont vne nature de fel, fulphurée, mercuriale, ÔC par confequent métallique & vegetable. Dont les plus douces, bénignes &conuena- blés à noftrènature, fe conuertiiTent dedans le foye en fang : duquel la plus fimple 8c plus pure partie tranfportée par les veines dans la coneauité droite du cœur, 8c y eftat fubtilifée 8c circulée en quinte elîence par la chaleur viuifîante d’iceïuy , s’efpand en- tout le corps par les artères, afin de nour¬ rir tous les membres, comme auili eftant - deuenuë plus fpirituelle& celefte, elle fert tionl*' * tous ^es fens, 8c à l’entendement : mais les purauec autres plus impur es & excrementeufes,font (impur, particulièrement referuées en leurs places, iufques a ce quelles en foient euacuées par' les emonâoires propres & deftinez à pur¬ ger le Corps : C’eftàlçauoirles vnspartrâf- pirations halitueufes, les autres par Tueurs, les autres plus crafles 8c impures en s atta¬ chant à lapeau: aueclefquelles s’expire 8c s’euanouït quelque partie, tant denosef- prits que de noftre chaleur naturelle, voire «quelque peu de l’humeur radicale > 8c du
DV . CE RV1ÀV. $$
tref-precieux neébar denoftrevie. Silana- cure faicfc cefte euaporation ou refolütioh peu à peu & lentement, comme à la chaleur modérée du Bain marie, nous paruènons en fin aifément iufques à la vieillefle.Si au con¬ traire relie exhalaifon & diflblution s’expi¬ re foudain,& comme par chaleur ardente& liquidante auec efmotions de corps violen¬ tes, perturbations d’efprit, 8c douleurs ve- hementes: De-là s’enfuiuent & découlent lès lipothymies, ou pafmoifons, &c lesfyn- copes , fymptomes fort prochains de là mort. .
Mais Ci telles exhaiaifons ordinaires' 8é Sturee^ excrementeufes font retenues au corps, & desm*~ emp efehées d’en fortir, ou par humeur vi- la^ies- tieufe de eorps,nu par mauuaïs tempera- ment,ou par foibleffe d âge, ou par froidure de temps ôc de lieu: Elles fufçitent'au corps vn nombre infiny de maladies.
S emblablement la detention de l’air vni- uerfel contenu fécretemét en noftre corps,
& l’enuironnant de forte qu’il ne peut li¬ brement infpirernyexpirer (operationqui appartient proprement à la vigueur natu¬ relle, exerçant toufiours telles fondions par le mouuement du cœur & des arrêtés) cet air di-je empefché,foit par la peau trop dure & peutranfpirable, ou par la froidure exceffiue de l’air extérieur, foit par telle au¬ tre caufe, engendre pluiieurs fortes de ma¬ ladies tref-grieues. Ce que font mefmeles
U DES maladies
yaifleaux trop pleins' 6c les feces ou tartres des humeurs , quand, les vaifleaux en- font ..Emplis 3c boucliez , retàrdans & arreftans par ce moyen les Eurippes,'c’eft à dire le flux & reflux ordinaires des efprits: Dont Te procréent, çorrqmp entrée enflamment dfo uerfes . exhalaifons ëe.fumécs, qui efmeuuét les çaufos externes depliîfieurs maladies griefs fymptQrnes : c’eft à fçauoir des fiéu- . res, in .'^aminations internes,cachexic,maux de cœur, indifpofition de matrice afloupif- fânte , 6e infinis autres' maux femblables. Or il faut remarquer & noter que toutes les yupçûrs , fumées , exhalaifons , matieres fuligineufes qui s’engendrent chacun iour fin noftre çorps , & d’ou nalffent en nous, comme au grand monde-tant.de meteores Ci diuers, foit froids,foit chauds^c flamboyas, Jiumides quXeçs-,f eiTemblent &c participent à la nature desfucs Scfubftances mercuria- ' les, fulphurées Sc falées, dont ilsfortent <5c s’exhalent, de forte que le ruifleau eft nc-r çeffairement femblable afafource. Car les plus modérées, bénignes: &,vtiles vapeurs, procèdent toujours de.inercures , ou li¬ queurs bonnes &!onablcs, comme de fan g pur, lequel jeft purifié 6c. feparé de toute humeur. fuperilpë &icQrrompue ,. crue ou brûlée, acre - ou «faléc, & qui eft bien cuit, & addoucy par lu douce & bénigne chaleur 1 ,de n-oftre bain narureî. •• >.sf|
- Vi«é.cerueaU'.;&vle$ nerfs cftans remplis d&
BV CERVEAV. JJ
telles vapeurs douces & bénignes, comme auili d’autres de bonne nourriture, excitées par le mqyencfieelle chaleur naturelle : 8c aucunement cohdenfées efdites parties , les _
cfprits animaux qui auparauant eftoient ^ 9ent. vigilans & aétifs, commencent à s’abbàttre fa 6c appefantir quelque peu, 8c les membres femmeil . qui eftoient auparauant traûaillés viennét àfe repofer, & perdre peu àpeule mouue- ment 8c fentiment, à fçauoir par l’accès d’vn doux fommeil &. agréable repos, ac¬ compagnez de fonges auili très doux& fort plaifans. .
Mais' au contraire fi les~ vapeurs fe font euaporçes de liqueurs mercuriales . & de telles humeurs indigeftes, crues ou malignes, le dormir en fera plus fafcheux 8c /né des profond, e fiant accompagne de fonges nei- /»»£«. geux, glaciaux 8c pluuicux. Ce qui eft pro¬ pre au tempérament pituiteux dcphlegma- ' tique, oüremply d’humidités mercuriales.
Quant aux vapeufsÜes bilieux, oude ceüx qui ont lè fang .chaud, du font participons : de nitré fouphreux, elles aiToupiront moins " le cerueau,les'fonges,’oüphantofmes qu’el- les cauferont n’cliant que vaines apparen¬ ces , ou reprefentations d’embrafémens, corufçations, guerres, furies. Comme auffi les exhalaifons des melancholiquesn’amë- • neront qu’vn tréf-fafchëur fommeil /& re^ prefenteronr par fonges desdeferts, cime- . ' .
tierés,fepulcres,efpouuantemens,terreurs, '■ D iiij
j6 des maladies
fôufpir's > larmes &. autres chofes fem-
blables.
Tels Tout les effets des vapeurs ôc exha- laifons, la diuerfité defquels prouicnt de la . diuerfe nature & temperamens des hom¬ mes. Mais les vapeurs qui par chaleur ex- ceffiue ôc vehemente,s’engendrent de fang, ou d’humeurs vicieufes, fuperflues & non naturelles, mais eftranges,ou accidentelles, produifent non feulement au c.erueau, mais auÜÏ és autres parties,des effects bien différons, à fçauoir. mauuais & maladifs; principalement quand elles font trop long¬ temps retenues dedans le corps, ou belles n'en .peuuent nullement fortir, & fe refou- - dfë‘bndiffiper,parlespbres &fubtilscon- ' ; idüits du corps. : _* .
Ges chofes foient dites touchant.les'pre- mieres fortes & différences .d’exhalaifons, qui font liqueurs mercuriales dans le corps humain.Çar-elIes. s’expirent premièrement, <Sc quant toutes : autres, comme on peurveoir es dilliliations artiHcielks. S’enluiuent les fumées, ou eaux de, vie plus chaudes, ^fei- ehes, <k fpirir.u elles qui rapportent la natu¬ re du' plus beniug &,ddüx foulphre.de no,- ft^e {ang, & qui s’exhaians par. chaleur tem¬ pérée, donnent àjias efprits vue tref bonne Xjfc'fo ie d’fort agréable îqqurf iture.Si telles Jfuinées l'exhala - fëjit .cha0ees,.&, cpntfaintes, de iÇrtir'^par tîonies chaleur ..accident elle ^"V.ehenientejXqit f u foKÎphres. dehors,. Compaq, paç quelque" mouuemenr
DV .CERVEAU $T
trop violent, foit au dedans comme par quelque intempérie trop chaude ou ardeür faéureufe, nofdits efprits s’enaigriflent & deuiennent plus arides, voir e plus propres à s’enflammer, 8c par confequent reprefen- tent des veilles, refueries & fonges pleins d’inquietudeJe tout félon la nature & qua¬ lité differ été, qu’ils ontdediuers degrezda chaleurs, de diuers temperamens^& pro-
frietez d’humeurs ; foit mefme qu’icelles umées qui s’euaporent foient mercuriales, ou fulphurées , ou tartarées. Car les vnes font plus fubtiles & fpirituelles, les autres plus crades & condensées : lefquelles fpfci- tent au corps diuerfes maladies, félon la dif nerflté de leurdite condition. •
Les exhalaifons aqueufes 8c mercuriales font plus efpaifles & moins fpirituelles que les fumées chaudes & venteufes , àraifon qu elles participent d’auantage au foulphre vifqueux 8c gluant de noftre fang. Mais les fumées ou exhalaifons, qui. par chaleur du fécond degré fortent d’vn fang temperé 8c louable, ont quelque communauté & pro¬ ximité auec leiang fubtil [ 8c vital de nos arteres. Qucfi; ces vapeurs, s’èfleuent d vn- fang corrompu 8c trop chapd : attendu qu’elles font preflées de chaleur excefliue, les meilleures ..§c,plus vtiles exhalaifons viennent à s’euanouïr. Les autres s’emparas .dhme nature fulphurée & inflammable, 8c eflas paruenues és concauitez du cœur fuf*r
5$' DES MALADIES - - . .
citetvnefiéureoôtinuëquiçroift&decroift:
à mefure que telle exhalaifon eft plus bu moins maligne, ou bien plus prompte, ou plustardiuc à fc refoudre.
Quand aux exhalai fons qui forrent d hu- tneurs excrementeufes, comme de la lie & ' tartre ne nôttfc CGïpS, & éft lotit chaflées'- plus hnpetueüfçmét, elles caufent aullî plu¬ sieurs fortes de maladies & fymptoilies^ félon la diuerfe nature de leur efpece.
\ vi. - ;.y
ÎD e ld ndtüYe & différences des ftil'tginùfiîe^ ’ & de leur puifjante &* efficacieùje ~ïer*
. tu d engendrer les maUdies.
1^ refte maintenant que noiïs parlions dç lia quatriefme & derniere efp«çed’exha- laifonvà fçauoir des fuliginolirez qu’ô peut nommer plus ' proprement Sublimations:
[ ’ d’autant qu’ëliés s’efleuèrit en exhalaifons fëichès &-arides : comme le nom d’euapo- ratiqn le peut deuëment attribuer aux ex~q f halaifons mercuriales, vapeurs & fumées, à
iraifon qu’eftans d’vne nature plus liquide, elles fe peuuérit auffi euaporer plus fâcile- Natttfe ment. Mais lés füliginofîtés n’ay ans prefque â'sfuligi. point d’humeur mercuriale , ny dé liqueur oncfcuéufe, font èn partie douées d’vne na¬ ttée plüs:--{a|ée-iSivbiatîlé';;'&ont vne'niaâé-
D V CÏRVE AX 19
re de foulphre plus crade, efpais, 8c puant, eu partie auffi elles participent à certaine exhalaifon vifqueufe qui fournit là matié-
re gluante pour former feulement celte
fublimation qu’on appelle fuliginoflté. La»- quelle eftat du tout priuée de toute liqueur alimenteufe, recreaiiue, anodyne & fami¬ lier e à rioftre nature, ne produit : en noltre corps , linon desrfeminaires & racines de maux. Neantmoinsdn met celle différence Ltsdijft- ' entre icelles,àfçauoir que les vnes font plus *■*»<?*• dangereufes que les autres, félon la condi¬ tion dë l’humeur 8c de la matière fulphurée, pu . tartarée , naturelle' ou non naturelle, apportent plus ou moins d’incommodité 8c nuifance.Or la chaleur qui prep-arent telles fuliginofît ez q elt : né cèltair ement du qua- triefmedegré,c eft à diretref-violéte, com¬ me celle qui confumme de efpuiferousdes efprits humides & mercuriaux , voire les plus fubtils fouphres des corps. Gàf ainfi / voit on des fuliginofitez s’engendrer de toùtes fortes de bois,’ à fçauoir, le feu ayant premièrement attiré à foy \ 8c comme en- glouty prefque toute l’humeur mercuriale 8c huileufe. T . q.
Or defdites fuliginolîtés (comme nous expérimentons iournellement ) aucune# font plus fubtiles , iesautf és plus erafles & efpaifles : Lés vnes font d’vne nature Sc füb- , fiance plus falée , qui les rend plus acres : ies autres d’vne falphurée, qui les rend plus
6 O DES MAI AD Ii S
capables d inflammation . Telle diuerfîté paroift an bois de chefne &c defapin : Car celuyde ckéfiic & de foufteak participent d’aaantage à la nature du Tel, mais celuy de fapin à celle dufouphretQue fl nous apper- ceuôs cela au grad monde,Il eft certain que la me fine chofe fe faidfc au microcofine, les - bois de chefne , de foufteau &:de fapin' y , eftansfecreçemét contenus en fubftace non ; en forme, lefquelsexcités par noftrechar- leur immodérée, fe mettent finalement en -âcfciô, fufcitâs aufîîdiuerfes fuliginofltésou ~ fiiy es qui fe fublimét en dmeirs lieux 8c s’at- Zeun tachét à diuers membres, d’où naiflent plu-
«jfecls. fleurs fortes de maladies, telles que font les melancholies,manies:priricipalemct quand elles font montées en la région aerienne du microcofine , eJélt à dire , au cerneau: où fengendret tels me t eor e smic r oc o fin i q u e s , ardens & ignés, ne plus ne moins qu'au ma¬ crocofine les corufcations , foudres, ef- clairs, dmerfes eometes?& antres fembla- bles fe font de leurs exhalaifons propres. Mais fl telles fuliginofirés ont dedans le cer- il ueau vne vertu & nature femblable à celle du napelle , de l’aconit, de l’orpin , ou ar.- feniCjfî elles y font tranfportées elles y pro- fuiront des maladies peftilentieH.es , 8c en quelque autre partie extérieure , des antrax & charbons, . Que fl eftans fubiimées elles Rattachent aux membranes de la poitrine, elles canferont cefte efpece.de pleureflc
fi V C ÉRV E A V. 6t
non vulgaire, qui furuicnt en cet endrçit d’vn flux de fangpeftilentiel. Ou bien fi par force naturelle elles font chaflees auecles ^■excreinens es parties inferieures du corps, elles engendreront és inteftins ceflre efpece dé dyfenterie qui eft pelHlentieMe,* exulce- rans l>inteflin,& y empreignant vne qualité du tout venimeufe & fphaceleufe , ne plus ne moins que fi vn médicament feptique & Canftique y eftoit adhérant. Ce'n’eft pas que telles fuliginofitez participent feules a- celle eftrange & mauuaife qualité fans au¬ tres parties du fang, car elles font accompa- . gnées'de malignes impuretez tant mercu¬ riales que fulphurées,qui augmentent, em- pirentjbeaucoup, oumefmefont multiplier la maladie. Tout ainfi qu’en la pefte le ve¬ nin qui l’engendre ou le foulphre arfenical enflammé, ne faille pas feulement le cœur, mais s’efpand par tout le corps, & y fufeite vne fiéuré peftilentieufepar ardeur & mali¬ gnité duquel, les deux autres fubftances cô- tenuës dans le cœur % à fçauoir le fel 8c la li¬ queur mercuriale s’enflamment, efmeuuér & corrompent l’vne aüec l’autre , & eftans corrompues font paroiftre peu à peu les forces de leur venin. Car des humeurs mer¬ curiales corrompues, & qui tafehent de fe purger par les emonéloires,nailFent és par¬ ties de$' emonétoires & glandes des tu- meurs, bubons & apoftemespeftilentieux. Mais desfuliginolltez de efprits de fek fep-
Dis MAtADI ES
tiques, félon qu’ils gifent en diueirs Ïieuxj s’en leuent par tout diuers charbons Vau¬ tres. Car comme ainftfoitque telles fuligi-" nofitez font mefme arfenicales, elies'n’ont ; pas feulement/la nature d’vnfeî juefacre, mais auffi ^rfei$ical,de forte qu’elles ne font moindre ou moins grieue efcharre, quedî quelque cauftique ou feptique trèfiiiole&t eftoit affiché fur là peàu.
CH A P;- VIL
OÙ il sjl tnonfiré plus clairement , quelles font les racines des maladies & comment elles defploient leurs fignatures au corps humain .
"T t-oila les diuerfes fubftahoes des exha- ' V laifons ou euaporations qui font en noi ftre fang & es autres fucs.& humeurs con- I tenus dans noftre corps , où ellesfont nai4 >; . ftre plufieurs fortes demaladiés quan&elles
fortent des limites de leur tempérament.;; : On les appelle caufes de maladies, nori pour ce qu’elles font feulement vapeurs ilmpleSj exhalaifons , fumées 8c fuligimffi- | tez de nature ae’rée 8c fpirituelle,ou de qua^. lire chaude, froide, humide 8c feche, ce qui Zts m- eft plus confiderable, mais à caufe qu’elles prt(Jîon$. fonc remplies. d’efprits venteux, impe- tU€UXJ turbulents 3,falfugineux, pontiquesy
BV CERVIAV., 6$
àcres,acides,mordicas & veneneax,fulphu-yjwf^.^ rez, nitreux, puants,^ narcotiques, peftilen- tieux, arfenieaux, antimoniaques & "autres caufes ies de tel genre, qui s’exhalent &: expir ent des tn*Udiest diuerfes liqueurs, foulphres, fels, feces 8c tartres de noftre corps, dont s’engendrent 8c prenenc accroifTement tant de maladies 8c îymptomesjfoit que cela aduienne , & fe face par le propre mouuement& action de la chaleur naturelle ou accidentelle, foit par quelque au treananiere occulte.
le ne veux pas toutesfois-attribuef géné¬ ralement toutes les caufesde toutes mala¬ dies à telles exhalaifons & vapeurs, mais i’oferay bien rapporter Ia'plufpart d’icelles, tant font puiflans, admirables 8c variables, les effeéts de tels ef’prits, quand ils trouuent & rencontrent vnlubjeét propre 8c çonue- nable , & qui plus eft , i’aduouë que b eau- coup de maladies prouiennent d’vne intem- perie iimple 8c conioindte auec vne Humeur foit pituiteufe, foit bilieufe&melanchoii- que,feules ou méfiées, naturelle ou non na¬ turelle , i’appelle humeurs naturelles, cel¬ les qui font contenues enla maffe du fang,
8c diftinguées eh vray fang, en pituite, bile 8c melancholie : la différence defquels fé¬ lon, les Hermétiques, ne cofiftepasenqua- litez froides, chaudes humides, & feiçhes, anatartïe mais en ce que le fang contient dres fub- Herme~ r fiances mercuriales , fulphurées <5^falées,à Xîmt»rs saifon defquelles on diftingue les parties ou umettrf
^4 ï> t S MALADIES
le contenu d’iceluÿ, ce qui paroift au laidj eu le petit laid refpond &fé rapporte au' mercure, le beurre au foulphfe, le fô'urma- gc au Tel ou tartre. ; f
Nous àuons jà fusallegüé l’exemple de la , comparâifon âufang & du vin: où nous a- uons demonftré par raifons bien eUidentes’ combien grande analogie , proportion & affinité il y a entre iceux. Cancomme le vin s’efclaircit & raffied en Tes tonneaux, a'inff | Specïdle noftre fang comprins en Tes veines, quitte anatomie & delaifté fes exeremeiSs. On tire du vin dstfang l'eau de vie par chaleur modérée: de mefme la chaleur temperée & naturelle du cœur- fait diftillèr du fâng vne eau de vie, àfça- , uoirl’efprit vital: dont reipritanimalpréd fon origine, 8& qui fe parfaid par circula- . tion au bain marie naturel âU cetueaU, né plus ne moins que par le moyen du bain marie artificiel, on extraid de l’eau de vie l’efprit de vin, lequel eft beaucoup plus fubtil qu’icelle eau de vie, carvnegoutte d’iceluy verfée en terre,s’efuanouït pluftoft en l’air qu’elle n’y eft pâruenuë. Ainfi l’ef¬ prit animal furpafte de beaucoup enfubti- lité le vital contenu és arteres. Or quand nous entreprenons de faire telles extra¬ dions, aflauoir de l’efprit de- vin , qui eft l-’ame d’iceluy, on voit vne grande quantité de phlegme,inutile & de nulle vertu,qui.re- fide au fond apres la diftillation 6c extra¬ dion des efprits. De mefme^ outre l’efprit
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bu eau de vie de la nature Humaine, on trou* ùe femblablcment au fang vne grande qua¬ lité de phjegme , aiTauoir cTHumeur pitui- teufe,aullî du tout inutile. D’auantageou- Seroj;t£ tre le phlegme extrait par diftillatiô, ilpa- iu(angi rbift aüvin certaine lie jaune ou rouge,plei- ne de foùlphre 8c de Falpetre, mediocremét volatile: Ce qu’on recognoift mefme-au fang,quand on ehtréprendde le diftiller : & c’eft ce qui peut eftre proprement comparé à la bile que la nature f epare du fang: atten< J*
du que l’vne & l’autre lie â vne fubftance du fang. tout nitrofulphurée, ou remplie denitre 8c de foùlphre. Si vous acheuezl’entiere ana¬ tomie du vin, vous pourrez encores apper- çeuoir beaucoup de cefte lie liquide , dont l'operateur pourra faire vn vinaigre, qui reflemblera fort bien à la melanenolie na¬ turelle, acide & pontique,laquelle defeend & refide au fond du fang: de laquelle marie- re,la nature exprime 8c parfaiét fonvinai- gre,aflauoir l’humeur melancholique. D’a¬ bondant, apres l’extra&ion du vinaigre en forme liquide , il refte vnè certaine lie ou tartre fi acre, noir, & ardent à caufe des fels vitriolez qu’il contient, que fi vous endet¬ tez tant foit peu en l’eaUjelle s’enaigrit tou¬ te à l’inftant. Ce qui fe peut auffi remarquer en l’anatomie du fang par l’anaiogiede l’vn & de l’autre; Car la lie d’vn tel vinaigre fe MtUn* rapporte ace qu’on appelle bile noire 8c a- dufte : Ce n’efl: pas qu’elle deuienne telle
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Cè , »B« MALADIES,
par adùftion, comme efcriuent plülieurs, mais par la feparationdesfubftancesmèr-, curiales & fulphuréestle meflange defquel- lesfaifoit que les , féls demeur oient aupar- àuant tempérés en leur eftat & office : lef- quels eftans feuls & feparés, viennent à' s’aiguifer & cfleuer, Il y a grande àbondan-- de tels Tels vitriolez en plulieurs végétaux, dpnt nous fournies alimentez, & defquels s’engendre le fang,ma is principalement au , vin, la mer e duquel, alîauoir la vigne,attire les efprits métalliques de., la' terre , ôc s’e« repaift; plus que nul autre vegetable. Pour¬ tant dit on que Baccbus aime les rAonts 8c lieux pierreux5&s’ypkift.Çe qui n’aduienî point à b eaucoup. d’an très végétaux:, qui plus eft , Ê vous -©liez, le phlegmedu vin&r le cuifez:& recuifez à feu mefrne trefuiolét,'. û ne pourrez vous- damais ramener à celle nature faliugineufe,linon que par aduantu- re il ait retenu en foy quelque partie de fel, laquelle apres l’euaporation de l’humeur liquide, rende plus acre le corps reliant, & fort plus mordicant. Nos pblegmes ou hu¬ meurs n’ont en foy riendefallugineuxpar- adulîion : Car il eilimpoffiblede donner ce qq’oilt ne polTede pas: :8c laqualifé n’engen¬ dre point la iubltance, domine i’ay dit ail¬ leurs. Au furplus le vinaigrier conuoiteux de , gain, calcine à force de feu les lies car- treqles defpouïllées d’humeur quelconque, §c préparé ses cendres dites. esi fran çois
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cendrés grandies. Se ce en quelquelidu efç ar - çé, de peut qu’il n empuantiflè infe-éte les maifons de leurs vôifirîs, ouïes yillfisipat telks'liespleinesd yrîfoulphre taptimpur: & Ci pua fît . On fait; de c es cendres. lefelde tartre, 8c dudit fel ynefuùie: d’ie.eÙes aufït ia it-oii des lexiues-, de pludeilrs Faupirs pro¬ pres &<vtiles âncttoyê-r.diuérfeS çhofes. La mefnie operation Ce fait pareillement au fang; és- dernieres de plus arides iic-s,<lûquei y a des foulphr es qj|i*mefma à petit.féu ren¬ dent; ; y ne odeur ,.ff puante péndcieulèÿ qü’ils fuffirôient pour infeéier tout vu pais* s’ils y eftbient au ffi a^ond ans qu e 1 es lies de v in*) O r; conte tels foulphres & felsfe tfou». ” uent ésHeS dit vin : ’àiniirçhôfes femblaMes fo nt contenues aU . citr e,: p Pire, ceru oife, de autres tels fereüu^ges^ aliments, defqueis pjrenans rto/jhe nourriture* ôtnçftrq fangfa. fubflancfj il eft refnply & infedbé defem- blables ehofesiCAbt.ôiites lies & fejçcreraens pleins idÇcïartfe^fqrïj efpais^.pup^lîqndanee de nietçures , lbplpJsre-s.-.ddifekfïq^if ipe peut- difeerner & v'eoit feparémenfi lino# Upc fs-: que le vin e^raffis,; Ef |§f j.es-fuj>ftan?- Cotte, çpmparjéesrauxnuna^çspitni)^U-- fes,bilieufes Sc meiancfmliques*;& iceUes outf e nàturèjquidëreenden^ defe-lpparefit de la maife du fapg, Leur , pituite tagrqft <luHf_ei,:tÿ.ptpftrrFaiée>: -feurappqEte^
foulpltre^ftreus. Lapaefin^
68 LES M A L A î> I B S
cholic douée de qualitez aceteufes 8c poii*
tiques, reprefente la nature du fei vitriolé #
8c alumineux : lefquels font corne feux ter- reftres,oppofez aux feusf fulphurez,aërez& celeftes , en forte qu’il eft impoffible d’en extraire vne eau de vieoar aucun artifice ' que ce foit. Que s’il enfort premièrement quelque chofe , c’eft yiî phlegme n’ayant prcfque aucun gouft, par lequel il eft corri- Zali- gé 8c comme reftreinch Eftant feparé d’ice- future- iüy , il acquiert vne telle acrimonie , tpi’il ‘ fiant ft- peut brifer&difToudrelesrocherSjVoire lès fatéejt plus maflifs & folides métaux. Par fembia-' ; uwt f et raifon, il faut conclure quel’humeur faraifirt ifiélancho&que defpouïliée de fon propre Uutma- phlegme reçoit vne telle afpreté&âcrimo- 'x /- Ugntté- nie quelle- ne femble plus naturelle, âins qutre^oire contre nacure:fufcitat-au corps humain des fymptoméS les plus violents,1 griefs 8c pernicieux de tous. Car elle zp- proche de la nature de l’eau forte compofee de vitrioljd’alun 8c de falpetre; dot il enfuit àuffi les effeéfcs: veu qu’elle excite tâtoft des appétits, tantoft vne faim canine ou rage, t quand apiaftee dans l’eftomac,elle s’irrite 8c j y caufe dutoùrmét,tantoft cefte melancho- lie qui pour l’inflammation des hypocon- dr es, l’humeur eftant fublimce, fe nomme hypocondriaque : par laquelle l’entende¬ ment eft' troublé & fe fouruoye : tantoft l’humeur efleué par afcenfion, tantoft ab- baiflé par dçfc èrite , & fait cognéiftrepar
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diucrs effe&s prodigieux & admirables.
Lefquels ne doiuent pas eftre attribuez à la Teicher elfe ,humidité, froidure ou chaleur, mais à toutes les eaufes aufquell estomaq¬ uons çy delius rapporté telles maladies, cov me peut çognoiftre par les exemples mis
en auant. De forte que i’ofe inferer delà (et Ga\ qui Toit dit fans offenfer G al ien, ny Tes. illu.- liuredes ftres feéfateur s) que celle humeur melan- cholique à laquelle on tlonne larate pour rece&acle, eft induëmcnt comparée à la lie ia’~atur\ de vin 8c d’huile. Car telle humeur ne s’effc i9i.fac , jamais trouuée feparémét en la raté : iîa nâ- cba 9. ai* ture n’ayant deftiné à celle humeur âu-/«J»^ d» çun referuoir en la rate, ainfi qu’aupres du temïtr*' foye elle a ordonné le fiel à la bile, afin que j”*”*/^* par fon defbordement en Tint eftin jeun , la de- Unit, faculté expulfiue fuft prouoquée comme thodedt par aloé ou rhabarbe cholagogue àrepur- remed. ger chacun iour le corps humain demau- uaifes humeurs & d’excremens trop efpais. n.e p Mais elle n’a pas ainfi pouriieu àla ratp :.en Vemtn- laquelle quoy qu’il s’engendre vn vinaigre &ùttde fanguin de nature non îiquide,mais tèrre-^ ftre { fentes parler delà ittelacholie naturel-» - ?* ' Itj II n’ya toutefois rie d’efpais,ny excremë- ' f* ™
teux qui occupe quelque lieü particulier en icelle: ains il s’efpad par tout fon corps l^)ô- gieux, afinqu’eftât imbudecefte humeur a^. eide & acre corne leuain, ilparuienne àvne nature rare & fpongieufe , ainfi quéneus voyons aduenir au pîfin , lequel eftantfer*
E iij
7'0 DES M A EA D I E S
mérité ÿrsîatccnuêV ^deuient'piùs legep& fpô ngi«üx;^ÆU qu’autremenfc ri féromplus nialÈ ;&i peferoit • ilairaritage s’il rfy auoit .ppdjar: dé Ifeuam. -Or tout ainfiagpeieyinai- -gfce,ne;îfelpeut faire; fans priuaao.n-& fopa-, fanonde refpritquéefti’elTénce du, vin voj. i^rié^ipfeuréE^ijnCTpurialetddqai’iLs'en- -f v,I' aâgÊk:p qui rau pif rcriléifiàitnirëceriumi £eî vl . x. ^rmoniac, volatile j& acte, àuec lequel il efttpu ûams£çar^mQCïkconiomô^r0.d6t **>1 \ ilia téoèaïLyîreicjaaMte & force Mesiàutre " rs-Kv ^ae fncxiif&i&^ re-
wh ,(V fout itaisipft. & piuftoft les, chofesphisdu- yes, fc-qur ont'.vîiesFèbffàiicé plus terme Si Tu?** fôlide^iÆàntû’ft cojageieifcelles- qui xmv vn> TTT. ", çoqxsnp.to^dnoÊ &%ifis-ifpkttirel>^ommq; j&uliuré no.us?uqoiis demonfee. ailleurs:' Bemfefme d&figùdx suffi: eft il çertain'^âejl’effeiice.plm&dùiicç turhtfo x gzibewgne y ,çâkptDprémier.ément'diiîàpéq *J*\ £ en: août e: corps ridmmeûx;.mélatn.càdliquc ' s^ne&aigrit utôqmerit 'dcfopfolrfiefmes
-ttînv -, faciâcez^rieie^ân^^efoortfomdéiiJ&jfei-- *fe %-a-, v, ci^kçxttfàfesfefeaijjjQtCp iiplus' effiea4ieüfei 3$ atwe'' qufoiieâprea; fmafej^nuenadbimi. Qrnuiîd ÀeClui"\ Mimeun iUÊlansWHqifomelp^tijtteiquai meumt- • llgéeïOKEfiç .^ciÆéîBffièrÉ, aso'ltaWDqi^éïï.élclI . :**tât*Ur htaasâiirjgar; çüeiê&ipEÏperi&irpnié'c de s.auK *U*‘ rod|t£r^3©6aiîiluixic zsê^bbdieuil’m&ïnomk <paeim3»ùs?dd^e^rfand«ri icèUd,'|amm|:eeur..j . ’ ^a^retip^ ifî^iplsçjsàjribcâi pirçaf»<i’y4xe i&mtue terrfiftricqpâç icaj<âhgt%«fc aduftioris înai a duiqefliru^ doeêEtaiG^çà; armamac^ a’©'1<i>7
«il , fubtil 8c acre, voire acide & vitriolé, -qu’elle contient en Ton diffout,& qui tient lieu de fauffe,prouoquant la faim & excitât l’apetit : comme aulE d’vn feu naturel doue dvne propriété admirable, lequel cuit, di¬ géré, deuore, confume &'exerce en vn mo¬ ment telles autres fonétions,que nut autre feu ne pourroit effectuer par là feulé qualité 8c force de fa chaleur, durant mefme vh long efpaee de temps-. * 1 *
Tant s’enffaut donc que telle mclahèîÂf- lie fe dôiue appeller lie, & foit la plus* em¬ paille 8c terreftre de toutes humeurs, telle qu’on nous la dcfcrit (fans expérience- qui ta faeeparoiftre telle en la rate) , qu’au-coiï- traire la bile ayant fon fiegè & réceptacle au fiel ioignant i'e cre&x du foy e, doit féfti- bler vne humeur beaucoup plus 'efpâiflfe,
- entant 'qu’élle retient l’habitude d’vn fél-ni- treux,tartare,huileux,vif^ueux 8c tresmaf- hf, 8c que non feulement ellofe condenfe promptemét par là chaleitr exterhédüfêit, mais auiîTpar trop grande châleitr $u$oÿ'e ellefe congelé' 8c endurcit •préfqüfe: toute en conf ftencedetartré;réffembknt à^^iî- loux,& petites pierres noires. Ce que nulle " expérience ' ife fte fmoigne prouenir dê rrïe- lancholie qui fqit eh la rate; laquêiLë r àbe -neântmoins- ëftant {>ar fois remph^â’ôfe- ftru'étions^onrs’engendre- les dur et es y la èaüfer<§e4.da ne s*en dbitattr ibuéi fimpieh -menrà'd’hQmëur meîançhqiique ; i tjsq^à
, \- ' E «i|
Jt DES MALADIES y
plufieurs autres meflanges d’impuretez, Sc autres humeurs tartrepfes , defquelles fe forment telles durerez au fioye mefme,& autres entrailles. Maishous auons par trop . finglé en haute mer, il eft temps de caller le voile,& de fonner la retraite.
^ Toutesfois il nous eftoit neceftaire de préméditer ces chofes auec diligence, & les expliquer au long , pour donner tant mieux à entendre , quelle différence il y a entreles Hermétiques & Dogmatiques , à examiner la nature des parties,&aifignerles caufesde l’Epilepfie, vertige, apoplexie §c paraly fie. Et afin mefriie de concilier & accorder l’v- ne & l’autre fedle,!! faire fe pouuoit , où s’il nous eftoit impoffible de les faire confentir en tout & par tout,de rapporter fidèlement les raifons que l’yn& l’autre party met en auant fin ce fubjet : Et dôner par ce moyen oceaiion ux dodfces fuiuans vn droit iugc- ment , de iugeç drpiçt.ement laquelle des j deux opinions eft la rphis faine v afin que le tout fe rapporte & tourne au commun a'd- uancementdc la médecine , en debatant la çaufe, &foull:enant le party des Dogmati- j qçtes : nous auons ja furafammênt déduit & enfeigné félon la plus commune opinion d’içe.ùx , comment l’Epilepfie a fon fiege au çerueau , & quelles font fescaufes , à fça- üoir yfie humeur pituiteufe , c.rafFe & oh- fito&uie : telle qù’on dit eftre. la eaufe de Iag>ojilçxiç , qui ffelonFopinion de- Galien
T>V CERVEAV, 7*
qpe nous auons promue eftre telle par beau¬ coup de partages tirés de fes efcrits ) a mef- rne lîege & caufe que l’Epilepfie n’ep
différé finon à raifon du plus & du moins* C’eft à fçauoir, qp'en l’apoplexie la matière boufehe tous les partages du cerueauvni- uerfeîlement , mais qu’en l’epilepfie elle occupe feulemët quelques ventricules par¬ ticuliers. Or il nous faut monftrer en peu de paroles, quelle opinion çn ont les Her¬ métiques.
Ch ap. VIII, ..
Comment il faut rechercher les Jêminatres des maladies : Et par confequent, hne dîfpute Hermétique touchant CEpilepjte. '
Pqv r. commencer par la partie malade ehl'Epileprte : Les Dogmatiques (com¬ me ileftdit cy dertus ) afferment que c’-eff le cerueau. Les Hermétiques aucontrairç ont vn bien autre fcntimenc touchant la natu¬ re ik les propriétez du lieu que plusieurs P eripat étiques, iefquclstafchent d’accom¬ moder les feiences Mathématiques aux çhofes naturelles : Car les Hermétiques tiennét que les £lemens,matriçesjchamps, -ventricules, minières, font lieux non oifffs, mais doüe? de leurs proprietez qui donnent vie de nourriture aux chofes qu’ils con^ienr
Ndture itsele . KtCJîS.
ncnt , c'eft adiré, aux femeriçcs , dont fina* Içmentils produifent des fruits qu’ils tien- ncnt cachés en leurs entrailles .Autant dôe qu’il yTà de vetrfeules, mines,forges marri- ‘ ces où ciemens participâfis aux proprietez des fcmences vitales, autat delieux ont auf- fi les maladies.- Ett dures femênees ayant la -fâ qui té d’ entretenir la fauté , contiennent - àulîi en foy lès racines d«s maladies. Car il èft tref-certain que lafanté & îa maladie, ont vn mefmefubjeét, tellement que fvne eft chaflee par l’autre conformément à la ■s , réglé des contraires. Telle efïïeurconcep-, tiôn touçhantlelrèufqft conùéhaBTiTl’art - de médecine Sc à la cùtérnefme. Orladif-, T%£énce quffêVrouuè'eiitre lèfdits lièuxfCo- J; fôfç en fubMîité , fpiritùalité , efpaiilèur,_ coagulation, i^ie & faculté; l Ati-teftê, félon - , la différence & conuenance des chofes/ihÿ p ijfèreee'*MïjiÜ iWërfîté'-aif îiéuPGa-rTe-fr^ ne ^outry, ces lieux. la pièrre moftëj &priü*éë#ofprifŸitÆ, “fdnt dits: êftré:ièn la terré 'bîèrîiiut'reniOÙt qùe l’arbr é,;ay'àut'fes 'racines & éhëueüxllî- . chez enicéllél#enh irlneèdmnÿe d?vnema.
; tuic-e fa^ n o oÿrktil éi dëmb !àfe$éiïqn'it certain
TüfqifâH tèîUps pf effxjduqilêl d^tndèbf'îës : e :repüllufé^fcns dnnu^les^dè^nWiiellèSîgê'
‘ -tidift,Têravdit y MreèidndlifÇeMéëlcôftiÿ- ■ üWq&é léfÿhofésTpfd|tèW3À$feâ: âü 'êorpsffc ^iï^nftrénCl^diferëfii^^tstié-uic^fe
BV € E R V E A VS _ 7[
pierre concréee enîa vefcie ou.es peins, paè {es tupheaux des poda^riques-és ioin&ures,
-mais principalement es mucila^es^ou con- fifte la vigueur des efprits &teinclures de fels. nriuÂz :
Or les lieuxdes anaîadies fe necherchent,^”'*'^ & cogrioiirent par le paoym des fehs, confiderant l’analogie des' cofps, les plüsr facilement,lesautres moins,'onles iz- tùus du eognoift facilement à. ladtipn bleflee, aux- muâtes. excremens -, à foipece »& fituation de lai douleur , l’enflure &: autres iymptomes &
Agnes -proaenans des proprieiez desmala-' dies. Ainfl nous apperçeuons quêles efprits. arsenicaux. Sc corrcrjtfs fe font iiiAnués és membranes, artère, veines, 3c mufcles, der la poidtrine , & y ont- fourny ' la- matière à* vue ; -pif urèfîe peftiientfêHe : ;ce (que nous - comprenons aifément par-la toux, douleur , , poignante, fubîte defaiUance de'forces, êc par de -craebat-fàngiântdc iroueuxî Onidef- couture aufli par cç niefme moy eruquetelsr fais -arfenieaux:fQnt,és intefHns,par lady- , iviît.erie peftileîitielle qu’ils y Jufcitent: paf'ifildefirid’exeïementej^ ledit ifelarfeni- ealrongèant çefcHfq^iâbbatanr'foüdairi les, forpeççténdafljj «tes èxcrémensnoir s, ppâts*;
3c boueuXx^oiïér^s^noddsdmileursfort goeugs;,-d©îgMgçs trenciiânfceSiL: - f
O e onapr end£a£ i]em ent fansaucuns fi~ gnejâ- H? iieuiJdP'iquelques-.aHtrds râalafliest y qùedê- malade mefmc peut auflidemoÂfes:. ...
' j6 DKS MAIAOIîS
Telle qu’efHa podagre ou goutte aux pieds, les efcrouëlics,le chancre, & tous les autres piaux vïfiblc's.
Et combien que les racines chancreufes
pouflenr leurs fruiéfcs,tantoft en la face, tan, toft en la poi&rine: d’autant que ces par, j ries font remplies, & fe nourrirent d’vn fag ■ . tref-fubtil & de Tels volatiles. Ou iaçoït /que> les refoiutions eferoüelleufes foient portées aucol&y croilïent, àraifon qu’el¬ les y rencontrent des petites glandes , & des veines abondantes en liqueurs mercuriales, ajumineùfes & aroniques propres à leur gé¬ nération. finalement encores que les tein, cures podagriques envoient leurs" fruïch mucilagineux és ioinéfcures, néantmoins les mines &: racines de telles maladies, quoy qu’elles foient auilî manifeftes, fontirTen-. itblés,& demeurent cachées. Et combien qu’o jipperçoitre leurs fruits quand ilsT&t meurs, les lieux toutesfois d’oà& par ou iis font venus, n’apparoilîet en aucune maniè¬ re que ce Toit , mais font entièrement ca¬ chés; de forte que les fontaines & fources de tels frui&sTe doiuent recercher ailleurs, qu es endroi&s où elles produifent leurs ef¬ fets, & leurs tein&ures ou impreflions.
Xfs tieyx Quant aux lieux des maladies celeftes& ^^' fpirituelies , iis font tref-difficiles à coi TititUt 's gnoiftre: & & doiuent rechercher parvne ÿtfttrlu- méthode bien autre. Car telles maladies, tj[m. $uf enfemble àüec leurs tein&ures vitales fe
DV cérVeaÿ. . _
dîffipent toutes en dilîblution, ainfi qu'on peut veoir és raereores & générations du *
globe fuperieur. Auffi eft il certain qu'au globe fuperieur du miçrocofme , s’en¬ gendrent tels météores, a fçauoir i’apople- xie &l’Epilepfiç vrayes, dont ilnousîaut icy difcourir. Car les lieux de ces maladies font occultes, & leurs femencesfoar cele- ftes & fpirituelles , entant que comme vn foudre, elles abbatent <k deftruifent en yn inftant les elemens vitaux du corps, vniuer- fëî. Or eft il certain que l’Epilephe & Apo¬ plexie font des meteores femblables au microcofme, dont il s’enfuit que leurs lieux font fpirituels &du tout inuifîbles, puif- L * TMii> que les tein&ures celeftes&iemencesfpi- rituejles , ne font vif blement contenues en, quelques certains lieux, comme font les corps. Car foit que tellesfemences refident au cerneau, foit au ventricule, ou en toutle pancréas, matrice, menftruë,maÇe du fang, ou autre partie du corps, on ne les peut co- gnoiftre par analopfmes. La confideration des parties offenfees font aullipeu confde- rables^ Parquoy au lieu des ueges corpo¬ rels , il faut chercher les elemens, qui par certaine puiflànce & maniéré fpirituelle, contiennent notoirement les tein&ures fpirituelleS^non comme la pierre eft pofée es reins où en lavefcie, ou bien les impu¬ terez fuligirieufes dans les entrai!] es: mais tout ainfi que les cfpritsmineraux fc font
*8 B £ S MALADIES
potentiellement cachez és eiemens , qu| produifent leurs efte&s en temps oportun. Erreur de. „ On peut colliger dé i à combien fort fe
G<tli*n trompe Galien, quand en confider-ationdg ^Ufubtde ^ la foîidtion animale depraüée, ilcollo- ïtpiUpjil que le fiege de i’epilepfîe(dont nous parlons icy particulfereniétlau Cerneau, voire mef- -nVe au ventricule pofteriéur d’iccluy. Car pourquoÿ met il le feminair e de la maladie pluftoft en céfté partie qu’au coeur , vendue les fonéHohs dii cœur font autant , Voire plus pefuerties que celles dü cerneau? De- :quoy rendent plus que fufEfant tefmoigna- ge les grands batemenS de cœur, les pouls ■ defreiglez, les fyncdpes efloufantes, &les
pafmoifonsi Commé au fia la grande luicle ; en laquelle le cœur fontaine de nolire-vie/ fe fentant oppfeffé, &içô danger de p erdre la vie,âdemble Si appelle à foy dd taures ' parafes forces dei efprits pour feprefeèueiy .defendreySc auffi rembarrer fon très cruel -cnnemy,d’où naiffeftt s’ên'faiuentiesfe- , -couifes & côuuîfions de la tefte,du c ol,d ia- - phragme, des bras, mains, & pieds, pluftoft -que de cefte obftrudlion imaginaire du cer* ueau, & de la corrolion de fes, menyngéS. .Et ce non fans caufe, attendu qu-’o n peut ..
-taille ou imagination , comme auffi la me* moire, demeurent en leur entier, fans eftrc nullement endommagées. Qui pluyell 1»
sy.CBRVEA^ 7?
feu ë & l’ouïe perfïftent en leur intégrité, ainfi qu'on a fouuent remarqué & obferué én cefte Damoife/le, pour laquelle nous a-, uons ordonné leconfcil fufait, félon l’aduis' qui nous en a efté baillé par efcrit. sPar cefte ©bferùàtion les Hermétiques peuuencdé- monftrer qu’en quelques Epilepftes, le cœur eft premièrement Sc de foy indifpcfé. , ihaisle cerueau par fympathie. Car en tou¬ te maladie du corps, cefte partie n’ëft pas premièrement ôc immédiatement mal dif- pofée, dont' les actions font faines apres la nailîance du mal. Or en quelques Epi! ep4 fies, tp.ntoft l’imagination & la mémoire, cantoft la y eue, fonctions du cerueau, de¬ meurent entier es la maladie eftant formée, en icelles donc le cerueau n’eft pas indifpo- ce etr- fé le premier. Dont il s’enfuit qu’il faut au- ut a» n*fl c une s fois cher ch erle'fî ege princip al de l’ E- pilcpfie ailleurs qu’au çerueau,ou qu’o'nne l’y doit pas toufiours colloquer. Car com- me ainfi loit que la maladie aftaiîlantî’hom- pae tout à coup le profter ne foudainement, il eft vray femblable que, tels aftàuts -prc- uiennent auffitoft; du cœur que du cerneau— Püifque la fource de vie gift au cœur, con¬ tre iaquelle fe font cuidément tels aflàuts.
Voila quel eft le fentiment & opinion des Hermétiques touchant l’Epilepfte, Sc autres maladies aftrales, la partie indifpo- fée, le fiege, minière. & lieu d’où elles s’en¬ gendrent.
ib DES MALADIES
Ç H A ïi IX.
Qtie les cdufes de toutes aftions confftent en trou principes byfojldtiquesi dont dépendît ' les racines des maladies quand ils henpcnt d fe re foudre par la feparatton & exalta - f/071 des temclures qui leur, font annexées t
J.i mefouuient qü’èn debàtaiit la câufedes Hermétiques, i’ay commencé par certain ne fentence du vénérable ancien Hippocra¬ tes, ayant dit que nous eftions compofez de parties contenantes, de contenues & impe- tueufés. Par lequel difcours , i ay voulu prouuer 6c demonftrer certainement que les Hermétiques attribuent lés caufes de jyo'tipta- toutes les actions de noftre corps, foitbon- ' ttitnt ne$ foit mauuaifes & deprauées pluftoftà éliem certaines natures & lubftances emcacieu- fes, ,aftrales,fpirituelles, douées de toutes fortes dé faueurs,odeurs, couleurs & autres vertus qu’on peut trouuer,non en apparen¬ ce, mais vrayement es trois principes hy- poftatiques de toutes ehofes naturelles,*, fçauoir des vegetaux,mineraux & animaux, c’eft à dire au lel, fouîphre&mercuré,piuf-_ toft qu’aux (impies qualitez de chaleur, froidure, humidité & (iccité, ou à vne tem- pcrie,foit (imple,foit conioinde auec quel® que
V CRRVEAV. . fl
que matière ainfi que croit & enfëignela plufpart des Dogmatiques : touchant la¬ quelle opinion quoy quenousayôs ja tenu quelque propos ailleurs j le fubjet rteant- moins mérité d’eftrereprins en padànc.
Car les Dogmatiques enfeignent que l-’irU temperie froide du chaude s’engendre en nous, de la reilcodtfë dès humeurs froides 6ç chaudes ou des alimehs froids oü chauds.- Mais les Hermétiques tout au rebours^ diferit que ce font non des qüalitéz, mais certaines fübftances 8c matières bien ou mal tempérées, participantes des qualitez efHcacieufes de faueürs, odeurs &c. qu’ils appellent racines du teintures feminalesj 8c qui aucunesfdis font cachées és feuls corps fpiritiiels , ri’ay ans préfque aucune quantité ny impuretez corporelles. Autres- fois produifent beaucoup d’impur etez, foie continuellement 8c fans intermiffioii, foit par interualle. Dont par là rencontre de ces fübftances du acides, du acres, ou des vian¬ des qui participent à céfte nature s’erigen- dre l’acidité ou aérithoniè qui bleftènt les actions félon la dourine dés Hermétiques. A quoy ils àdiouftéht que la maladie ne peut demeurer riÿ reftèr au corps s’il n’y a cjuelqué malignité , ou quelque faculté doiiéed’vne tein&ure fe-minaie 8c fpir ituel- -le en l’vfage des aliments froids ou chauds. Laquelle faculté, à leur dire eft & fe trou- tic tdüfiours es viandes acres. Calées, acides.
Si StfS MA LAD J BS
&poiurées.
Vouloir donc attribuer la caufe de l'api petit infatiable dés viandes qui fe doit plu£ toft nommer appétit de chien que faim, à l’intemperie froide contraignant, chaffant,
G ah. & refoudant la chaleur , comme font en jtp ho. piufîeurs lieux Galien, Paul, Aëtius. &rAuin-- i* cenne, ce feroit chofe inepte & fans raifon. T*u}UutÇç.$ pourquoy aüffi es mefmes lieux, lef- Æti»*1' 4its Autheurs font contraints parv ne me- jns) cha. ditation plus profonde d’en rapporter la i.Amnt, caufe aux corruptions des humeurs acides,
*3 ’tr- foit qu’elles foient phlegmatiques, ©u me-
C&tifts'd* lancholiques. Ce que les Hermétiques at- . la faim tribuent plus véritablement, proprement, wfktMm êc certainement à certaine acidité proûo- " quant la faim,ou à des qfprits vitriolez in-? iatial^eSÿleCqucis^^i^is; ■■
gez par exakation>dêUorènt foüdain & bri- ■ fent en y ri moment tput eeqtfil ya, non feulement de viandes molles, mais auffi de très dures,c'omme auili les os,pierres& mé¬ taux pîus.folides. On tient qu’en l’eftomac de l’autruche digérant le fer, y a quantité de ces efprits. La raifon defqqelîes forces, rie doit eftre fimptement adîugcç à l’acidité entant que froide ^d’autre qualité, mais entant que remplîederteIsofprits affamans, , elle eft accompagnée & efiadgricçde feisjar?. moniaques&yitriolez,corrpnfsdeiçurnar ture. Car fans iceux nulle aciditç, froidure
<>U chaleur ne pourrait fui&re à ceftê;Opea«
êv CER'YE A ri 83
Bon: toute telle force confiftant és feuls efprits ioinéi: à l’acidité & contenue en icel¬ le. Et afin que leS plus hebetez ignorahS, 8c peu exercez és diiTolutioiis admirables des corps naturels,puiiTent aitec plus de facilité comprendre ces chofes. Nous mettrons en auant l’exemple de l’eau forte,laqueile con- C*ufe iê tenant en foy. tels efprits nitreux, acides 8c l* facltlte vitriolez: tandis qu’elle les i:etieht,ï’argeht, ou quelque autre metâil qùe cefoiteneft diffipé 8c diflout.. Mais en telle ébullition, par laquelle fe diflout le metail,comme ain- Îî foit qu’on y voie s’exhaler & èuanouir beaucoup d’efprits rouges comme feu, qui àuparauarit,eftoient cachez &oififs eh l’eaù forte , 8c par la vertu defquels font dif- fouts écdhhpez les corps métalliques. Si a- près telle ébullition & diflolutioh de me- tailjvous Voulez mettre en vfage la mefine eau forte deftituée de fes efprits , 8c eh dif- foudre vii autre metail, ce fera en vain, car encores qu’elle retienne fon acrimonie 8c fauepr precedente, eftant neantmoiris def- ppuïlléc de tels efprits deuorâs 8c cotrofifsj ' elle rie peut plus dilfoudre ny feparer aucu- iie choTCé le me fuis feruy de cet exemple* d’autant que c’eft chofe notoire prefque à tout le monde, principalement aux orfeu- res, 8t dont on peut apprendre à quoy il co¬ rnent rapporter la caule d’viie fi grande cor- rofion & afpreté mordicante.On peur ail ez tccognoifire combien^ grand trauaîl 8c in*
F ij
DES MALADIES
duftrîe font requis es diftillacions pour re¬ tenir les efprits fur tout des fels ,. efquelÿ confiftent la vertu & l’adion principale, ObseBie. Mais par adUanture quelqu’vn rrf obiedera que nos Corps font exempts de tels fels vi- f triolez & nitreux, d’où font diftillées, & ex-, traites les eaux fortes& royales,mais ie puis affermer véritablement que de noftr ervrine pleine de fels nitreux, armoniaqu es 8c vi¬ triolez , fe tirent des difîbluans fi forts 8c efficacieux, que fi ont ne prend foigneufe- ment garde à gouuerner 8c donner le feu, comme aufli à y bien adapter vn récipient, conuenable, 8c le plonger en eau froide, les efprits s’exhaîans en forme de nuage, ef- chauffe 8c prefle tellement le vaifleau, qui les reçoit que fouuentesfois il febrife en mille pièces, non fans mener vn bruit pr ef. que aufli grand 8c efclattant qu’vne har- quebüzade. Lefquels efprits eftans retenus, bien extraits & reduids en eau, diflotident l’argent & l’or aufli efficacieüfement 8c promptement que les eaux appellées forte* 8c royales. *
Ce font là les efprits âtrfquels feuïs lés Hermétiques donnent la vertu de produire tous tçls effeds, 8c de la matière defquels ils Aum J a&eurenf que beaucoup de maladies s’en- ®bk£Um gendrent en nous. Mais les Dogmatiques B «s* s’efçrieront coritf e cela,qü’en cefte maniéré mât* fut lesHermetiques ne mettent aucune diffé¬ rence entre la maladie 8c ù, caufe, tomme fi
B V es K Vf AV.
c’eftoit vne mefrne chofe, ce qui ne fe peut jfouftenir qu’auec grande abfurdité. O utre ce ils adioufteront qu ils ont apprins de ce grand perfonnage Hippocrate, quel’hom- me eft compote de parties contenantes, contenues & impetueufes,& que les intem¬ péries des contenues ( qu’ils appellent hu¬ meurs) font caufes des maladies: mais que les dèffauts des parties contenantes foni'les maladies mefmes, ôc que les effeéfcs des fÿm- ptomes paroiffent en l’effort Ôc agitation des efprits. Or parlans ainfi, ils ne confi- derent pas ce que leur peuuent repartir les- Hermetiques du liure d’iceluy Hippocra¬ te touchant les efprits, ou il eferit que tou¬ tes maladies procèdent immédiatement des vents ou efprits. Auquel lieu il apport^ pour exemple non feulement l’EpiJepfîe,
• mais aulli l’hy dropifie & les fiépresdLà mef- »e aufïi ilprouue ôc fouftieîit par plufieurs raifons Ôc obferuatiQS que toutes débilités, defordres Sc aneantiffemens d’a&ions, pro- uiennent des Forces ôc imprefïions vitales desefprits. Ce qu’èftant ainfi, comment les Dogmatiques peuuent ils attribuer les ma¬ ladies aux parties contenues, ou aux corps grofïiers & immobiles, pluftofl qu’aux ef~ , prits mobiles i veu que corne il a efté dit cy deuât, les a&ions en font premièrement ÔC principalementdeprauées, & qu’à eux feuls conuiët propremétle nô de maladie? Car ce 3 qui offéfe immedhtemët les aébiôs, fe doit F iij
$6 DES MALADIES
appeller maladie. Or eft il que les avions ; eolfidé. ^ow prochainement bleflces par des efprits
ratLn iti raalings, parquoy on les doit appeller ma*
efpüts. ladies. D’auatage, deux choïes/ont à confî- '
derer es efprits, à fçauoir l’qfprit ainfl nom¬ mé Amplement , qui eft caufe de la fanté ou de la maladie, pu bien la bonne ou mauuai- N fe difpqfltiqnde l’efprit qui s’appelle fanté ou maladie , à raifon dequoy l’efprit mef- me doit eftremateriellement & impropre¬ ment' dit maladie, mais la mauuaife difpofî- tion d’iceluy fe doit proprement"& formel- . lement nommer ainfl ; Gomme par exem¬ ple quand nous difons que lafiéureeftvne chaleur enflammée au cœur , ladite chaleur n’eft pas proprement & formellement la fléure,maiç l'intempérie & excès de chaleur ✓ eîf la fleure me fine : en conflderation de- quqy la fleure peut çftre definie en deux ma- - , nieres, à fçauoir matériellement & formel- ' lement ainfl que parlent les, efcholestma- teriellement, comme, la heure eftvnecha- ■ leur enflammée an cœur : formellement, comme, la fleure eftvne chaude intempérie du cœur, ou c’eft vn excez d’efprits fuipku-.
, rez , enflammez au cœur comme veulent phié&io. lçs Hermétiques. Mais quelqu vn obieété- ra que la maladie ne peut reflder és efprits, veu que félon la derermination des Dogma¬ tiques, la maladie eft feulement: attach ée aux parties du corps , à cela on refppndra que quand rrpus âïsôs que. noftre.corpseft .
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DV CERVIAV. -S.7
copofé de parties côtenuës & contenantes,
& chacun mébre de deux , à fçauoir efpaiffc .
& fubtile: d’efpaiffe, tels qùe soties os, vei¬ nes, mufcies, vifçeres: & de fubtile comme d’vnefprit vaporeux: C’êftpourquoy quid on dit que la maladie giftés efprits,on affer- rae aufll qu’elle effe fttuée és membres & parties de l’animal.
Mais en vain nous arreftons nous aux noms & appellations, negligeans la recher¬ che des chofes & la cognoiflance des diffé¬ rences: Or ic n’ay pas intention de tenir le party ny de l’vnejny de l’autre fe£te,' mais pour monftrer la différence qui eft entre icelles, & propofer enfemble le moyen de les accorder, qui eft ce que i’ay entrepris, le diray feulement que les Dogmatiques di- ftingu eni fort bien, &auec bônes & folides raifons les caufes des maladies, d’âuec les maladies mefeies & leurs fymptomes, cô* me n’eftant vne mefme chofe, félon que la caufe& l’effed: ne peuuent eftre vne mefme chofe , ains different elFentiellement,ou en définition effentielle. Et au contraire que J* les Hermétiques efcriuént que ces trois' chofes ne different point en genre, ou par" ^eia mAm définition effentielle > mais feulement par udie «frf- accident : à fçauoir, d’ autant que Tvn eft 'utcstün a&uellement maladie autr e"i'eft par puif-^ ie- •&”**■ fance. Âinfî qu’il n’ÿ a aucune différence entre le foulphre ardent :& celuy qùinel’eft pas, entre le fruift métrf Srïe crud au regard F iiij
8$ DES MALADIES
de Jep£ caufe & définition eflentielle. Maiç à râifon que Tvn eft a&uellement enflam¬ me &: meur, l’autre non, mais toutefois Te peut enflammer & meurlr. Que fi Ariftotç au premier de fa Metaphyfîque réfuté les Megarfens qui nioient qu’il y euft aucune cfiofe en puiflance,mais afFerinoient cel^ feul eftre quelque cKofe quiauoitexiften- ce ou eftoit actuellement : De.pefme félon îU'onTugementjlesHermetiquçs-peuuent.^ boindroict réfuté^ plùfieurs Dogmatiques eft ce ’quiîs ne veulent pas appeller mala¬ die la caufe du maf* pour autant, qu’icelle caufe n’eft pas actuellement maladie. Mais qü’ay-pdit? Voila prefque toute l’efcholc des Dogmatiques qui" murmure eftant fur le: poindî de fe bander & efleuer contre moya à caiife que ie. femble trop quuerte- ment fauorifér le party des îdèrmetiques. Mais Te Vous pr’ie(mg$ amis)d’auoir vn peu de p.atieriee,ne vous enaigr iflaiisp oint çpn- tremoy fi foudain.Reprefentez vous que ie fay içy l’office d*vn Orateur ou. Xduocat,
. auquel il conuient demonftrer çe qui eft iu- ûe &/equitabîe, yoirê defendre icy ïufte- • ment . h caufe des Hermétiques , ,commp * yoUsTçauez.que pour defendre & fpufïenir ;îi y bilrp iç'p’ay r.iep q.bpis qui m’ait Tembld: deuoiy ffre’ailogui; fepis çn.auajp.Gar at-. tendd:.q^ié3ypusfay^T|y'e le chemin,! voiis;^ <te|è ^üî^re^ppb^i^dfj ceftp confrpyer'ü^l ‘ que y ous enfgïÊiez, vn tant.plus. . equita--
D y CE S. V E A Y.
^le 8c droicfc iugement, tous luges fùiuans I’equité, diront que yous me deuez pluftoft. reputer digne de louante & gloire, que de- ftre reprins & vitupéré. Mais pour retour¬ ner au propos d’où noftre difçours s’eftoit détourné, aduouons qu’il y a des femences, racines & principes de chofes inférez en. nousylefquels venans às’exhalter en temps oportun,produifent aéhiellemét des fruits de leur efpece , à fçauoir des. maladies & fymptom.es. Et félon cefte maxime les Her-' metiques diront que noftre corps contient en foy des racines, femences, impuretez ni- trofulphurées-, fiéureufes ou mercuriales,, vitriolées & épileptiques qui n’apparoiÇ: fent point,lefqueîI es venans à s’enflammer,,, feparer & exalter en temps commode, peu-„ uent produire dés effeéfcs Heureux & epilep- tiques,tant au cœur que dedans- le cerneau, comme des roidiftemenSjfriïTpns, chaleurs: outre napure ou inflammations, cheute fou- . daine,mouuemens conuulfifs,diftraétion de bouche & de face, & autres tels fymp tomes _ tant Heureux qu’qpiIeptiques-«L.es Hçrjxiéti-jpdUfo qijes peuuent auffi bien que les Dogmati-^^-' ques appelIer cesraçines caiifesanteceden-.:?,4/^JWt t es .des maladies,d:fçauoir dë^fiéur es&dça^ epftçpfîesj! Lefguelles Racines feront, .açilï^ mafadjes ;& •^înptomes^de’maladies quand;.*
ront leurs fruits, mais iî notts paftoij|,p|u^ , qutre, ôc attribuons lé' nom de maladie à tes "
5>© LFS MALADÏFS
jÊaufes antecedentes, nulle abfurditéne s’en enfuiura: Car quand les racines & feminai- î'és de maqxgifans feerecement au corps ne s’efmeuuent point, ils donnent des reiaf,
. cjies plus courts tatoft aux fleures , tantoft plus longs aux epiiepfles.Maïs s’exaltans,ils jproduifent leurs paroxy fines. De forteqn’v- ne rnefme chofe eft Jnaladie 3c caufe de ma¬ ladie. f our le moins il faut aduoiier que le mal ou indifpôfition gift potentiellement en telle racine, ne plusne moins que le chié $c la chenille font par puiflfançe en la fe- ménee dn chien & de la chenille. p’auantà- ge nous afleurons qu’és intermiilrons de ûé~ ?
Lires & epilepfleSjCeluy cy ou celüy là cft' tourmenté de telle ou autre flçure,ou bien tràüaillé d’vne epilepfle: quoy que les pa- roxyfmes ou alfauts ne paroiffent point; Mais quiofera nier cela veu que Galien ihefme voulant impofer nom à. la dy fente- ' fié, doubte s’il la doit ainfl nommer, quand, lés intèftins.commenCent à eftre exulcçrez, -..pendant lequel temps les adfcions ne font pas encor ejs offenfées; ou lors qu’icelles a- &ions font jà deprauées T Au r efte nous de¬ meurons trop long temps attachez à î’ef- corce,arrachohs auffi le noiau,& voyons ce qüe croient les Hermétiques, 6c quelle ou çombie l différence il y a entre icéu*1 les Dogmatiques, touchant les caufes de [ ççs quatre maladies dont nous traitons.
pv CERVÎAV. çi
Ch ap. X.
Que la nature tant fuperieure qu’inferieure gouuerne toutes chofes par le moyen des tjprits participant de la diuine putffance des a ffiions, le jqueüe s affilons font indue? ment attribuées au tempérament des qua? lite^ élémentaires.
Afin que nous commencions pari epi?
lepfie,en debatant la caufe des Dogma¬ tiques , nous auons jà efté contraints de montrer qu’ils n’eftoient pas d’accord en¬ tre eux touchant les caufes principales de ces maladies, attendu que quelques vnsd’i-, ceux réputés mefme pour Coryphées des Médecins, les attribuent à des fubftance^ froides, crades, pituiteufes &terreftres,les autres à des fumeufes & fpiritu.elles. Nous auons femblablement affez vérifié, que l’h- pinian dé ceux qui les adjugent à vue ma¬ tière crafle & terrienne, eft: fort grodiere, tellement qu’il n'eftjà befoin de répétition,, ny d’autre preuue.
Ceux entre les Dogmatiques qui rapor- tent ces maladies à des caufes halitueufes & fpirituelTes, à fçaüoir à quelques vapeurs 8c fumeès, & icettes acres & malignes, fess¬ aient bien dire quelque çhofe à propos»
3* P ES MALADIES
mais non afléz, v eu qu’ils paflent fous filen-
pe l’origine & racine 'de l’acrimonie & ma¬ lignité de tels efprits, & ne font aucune mé-, tion des efprits qui les aiguifent&: animent, en forte que fans iceux elles n auroient au¬ cun pouuoir. Lequel fiience nous a donné occafion de faire ce difcours d’vue longue fuitte pour manifefier que toute puilfance <5c adion procèdent feulement de tels e{- ‘prits , principalement la faculté de diiibu- ! dre & de coaguler, & que ceux-là fe trom¬ pent qui s’arreftent aux froides ou chaudes •qualités externes pour produire tels effe&s. ! -Audi qui plus eft, fi le lieu & le temps nous s permettoient de conioindre la medecine - celefte auec la terreftre (ce que nous :àuons remis à vn autre lieu) Nous ferions^ veoir que telles chaleurs & froidures n’ont la faculté d’agir que quand elles font ac- Cau/es ♦compagnées de ces efprits. Ce que tefmoi- ies im- gnent affez les froids efprits de Saturne,qui prenions par finiftres afpeéh refroidiifent tellement ctlefits. . fes rayons du Soleil pour, ardents qu’ils foient, ôc l’air entier, qu’aucunesfois ils k . font congeler au milieu mefme- de l’efté. .Les froids afpeéts des efprits des pléiades, nous rendent le mefme tefmoignage par h
λerte des frui&s dé la terre qu’ils geient par eurs froidures: quand au mois d’Auril &en- uiron le commencement dùmoisde May,
He Soleil efiant au fîgne du Taureau &prp-. tçhe rafpieéldes Pleiades,ils corrompent SC
BV C E R V E À V.
répriment tellement la chaleur folaire des rayons, qu’au lieu d vne chaleur fort tem- perée,toutes chofes frillbnnent &gelent|de: froidure.
Nous voyons au contraire que quand le S oleil eft au ligne du Ly on & en fon exalta¬ tion, au près de la martiale 8c ardante ca¬ nicule, les rayons du Soleil auec tout l’air1 deuienhent plus ardens : ~8c toutesfois ils font fouuent hebetez,allbupis & prefque efteinéb par les froidureux efprits de Satur¬ ne , comme l’experience nous'afaiét veoir en noftre France durant les années prece¬ dentes quand Saturne lîtué au ligne de la Vierge, eftoit bien prés de la canicule. Ceux là fe fourüoiét encore.s plus, qui définirent les vertus des vents par la feule chaleur ou froidure. Ainli le vent de midyappefantit 8c remplit le-cerueau, non pour ce qu’il eft humide SC chaud, mais'd’autant qu’il a par¬ ticulièrement certaine vertu opiatique luy prouenant d’efprits alfoupilïans. A raifort dequoy Hippocrate appelle ledit vent af- foiblilïant , aflbupilTant & dilïolutif ou allachilTant. Audi le vent de bize ne caufe Qualités pas la gelée ny la glace entant qu’il eft froid dti vêts. 8C fec, àfpre & mordant, mais à caufe que fes proprietez font vitriolées, aceteufçs ou berbèriféesjfuiuantle tefmoignage du mef- me Hippocrate. Et tels font les efPeéfcsfpi- tituels que produit touliours l’influencé des aftres cçleftes és chofes d’icy bas: les ef*
§ 4- ' îlîS MALADIES
pries defquels font ft abondamment efpâfl en toutes chofes, que le dire du Poëte eft tref-veritable ; à fçauoir que Jupiter remplit c{e(l tout.) Maif il faut doter que la faculté efleri- ejutfacttl- tieîle des Peripateticiehs, propre à chacune tetjjUtd' fubftàdce èc qu’ils mettent au predicament e‘ de la lubftance, eft appellée des Heirmetü qïies efprits, & iccux àÿans Pindüftrie de Ouire,dilfoudre,mouuoir,fentir &c:au ven- tricule, cœur, cerueau 8c es autres parties*
( lefquels efprits ils nomment fbbftances, dé forte qu’eh cet efîdroit l’opinion del’vne ÔC l’autre fe<9te eft peü differente, èar cefte iri-i duftrie eft la mefme pftiftançe effentielfe^ qu’Ariftôte 8c les autres Philofôphes font eonftftet eri toutes éhôfes, & dont procès dent' toutes actions. Car comète c’eft l’amé : . qui regarde,&: tout esfois n’apperçoit point les couleurs, finonpar certains organes dot elle fe fert,à fçauoir par la prunelle de l’œil: laquelle eftarit gaftée, ou tout Porgane dé l’ûeiijl’homfne lie peut veoif,quoÿque l’eni tiere faculté de Veoir tefte en l’ame : Àinft la nature ne produit rien-dù tout;; finon par ks efprits qui demeurent cachez és femen- ces des choies. Tels efprits font Comme irf- ftruniens fan? lefquels les fémehees font inutiles à la propagation. Car- ftl’efprit y iéf à s’exhaler de quelque femeuce que ce fait* elle deuient toute fterile. Parquoy lors que les Hermétiques dient, que ces efprits Ont Pinduftrie de fe former des corps, 8c leurs 5
nv cervea v » . 9;
âttribuerit coures avions, ils n’en excluent pas toute sfois la nature qui eft vrie vertu di¬ urne, inferée és chofes naturelles: Mdis par métonymie ou tranfport de nom, ils don¬ nent à l’inftrument ce qu'on doit propre- ment rapporter à l ouurier qui eft k na¬ ture.
Ceperidant,il faut remarquer que ce mot E(prit , fe prend diuerfement , 8c X plufieurs lignifications differentes : obferuation qui eft tres-necefTaire pour euiter toute ambi¬ guité; Car il y a certains efprits ténans le milieu entre la nature corporelle & l’incor¬ porelle : comme ceux-qu’on nomme efprits corporels 8c corps fpirituels. Tels corps fpirituels ou efprits corporels , font appel¬ iez première matière , à raifon qu’ils font adherans & eftroittement liez aux racines», ou principes feminaux dés chofes d’où de» riuent les dons , proprietez 8c fondions V «mains conjointes aux corps . De forte qu’iceux font proprement imbus & douez de cer- ^
«aine induftrie naturelle , & fçauent difcer- *** lt ^ ner les faueurs, couleurs , odeurs & autres qualirez efficacieufes , comme auffi des fi¬ gures , grandeurs , dimenfions& propor¬ tions. Iceux font enclos & cachez en tou¬ tes femences claires , ainfi qu’en des matri¬ ces ; çe qu’on peut recognoiftre quand ils exercent leurs fondions , comme quand dvn petit gland vient à naiftre vn très-haut . ehefûc j & d’vn grain ou femence qui aa
$6 DES MALADIES
dehors apparoïft noire ou blanche forcent pluheurs 8c diuerfes cotileurs, odeurs , ^ faueuts , félon la propriété qu’elle contient inferee dedans foy. Ce qui eft naturel' & propre à toutes fortes de feitiences : De forï te qu’elles ne peuuent rien produire de teîj eftans deftituees de leurs efprits. Et jaçoit qu’à l’exterieür elles femblent n’eftre aucu¬ nement diminuées en quantité 8c grandeur de corps : Si eft-ce que la perte de leurs efprits les rend du tout inutiles à la propa¬ gation & génération : comme ainfî foit què iefdits efprits feuls font autheurs ou caùfcs de telles impre liions , iîgnatures vitales , & de toutes aérions 8c facültez, qu’on ne peut deuëment raporter au rûeflange 8c tempe- ramment , ny aux fimples qualitez elemen- taires de chaleur, froidure, humidité, &fic- cité : comme celles qui produifent désef- feéts femblables à foy, & par' mefme moyen impriment au corps patient leur qualité ex¬ térieure. Ainft le feu rend chaude vne cho¬ ie , la glace 8c la neige font qu’elle devient froide: Mais les fubftances Spirituelles des chofes agiffent comme ori diét félon leur entelechie , c’eft à dirè, par leur verni & fa¬ culté intérieure, qui f appelle entelechie ou perfection . Or les Peripateticiens & quelques Médecins, attribuent à toute la Suhjiance fubftance 8c forme fubftantielle ce qu'ils Ftrbate- déuoient rapporter aux* efprits: à fçaucdt, veuns, fes facültez , vertus , puïflanceà ÿ
dont
DV CERVEÀV. 97
dont ils ne veulent recognoiftre autre cau- fe que la; fubftance &’ forme fubftantielle, qui difpofent & meuuentou altèrent quel¬ que chôfe par leur eriteiechie : non qu elles mettent cela en cffeéfc par qualité fenfibie comme les Elemens : mais par la fecrette vertu & puiflance de leur forme fubftan* ~ tiellei comme pour exemple , la chaleur du gingembre n’eft pas, manifefte ny fenfibie à l'attouchement j ainfi que la chaleur du feu Et l’occülte vertu & action d’iceluy gingembre ne s’apperçoit point qu’elle ne loir efmeuë par la chaleur de l’animal. Ce qui eft le propre des puifïânces occultes ou facilitez: cachées félon aucuns,qui eftiment 8c dient 'quecelafeJaiâ: par lent ele chie* comme di<ff a efté.cÿidèfTus. -f, ;{-
Quantaux Hermetiqücs,ce que ceux-là donnent à la forme fubftantiellejilslerap- portent âufdits efprits , & aux trois princi « peshypoftatiques , c’eft à dire,au fel , mer¬ cure $6 fouphre^ attribuans au fel 8c mercu¬ re , les faueurs & côuleauyduec les facilitez de deterger , ouurixj mdndifier, euacuer 8c de ppeferuer le corps de toutécorfuption, ne plusse. mdinsque le, baUfme-r Mais au fouphr.e , les odeurs aueules vertuis 8ô *prç- prietez deiconfolider q agglutiner-^ & d*aji- paiferles douleurs. k'ÉeUemenfqtfon peut recognoiftre par cela combien peu de dif-? fereur iiyaentre,l’vne& l’autre fe«5te , 8c qu’il efi. plusffaçile qu’on ne croit , de les G
DES Si Al AD I É î accorder enfemble .
Maïs pour retourner à nos efprits , nous, auons fuffifamment enfeigné qu e toutesdes aftionsde toutes chofes leur font propre¬ ment & feulement deùës: Ioind que fî tels cfFedstant iHuftres 8c admirables leur font attribuez, la doctrine ôc demonftration en feront plus faciles à comprendre , que fi on les adiuge aux formes OU à toute la fubftan- ce : Autrement ce feroit de mefrne que fî nous alliô s cher chef bien loin, à fçauGifaü ciel, c e qui eft chez nous , vo ire enrios proi près mains; vice qui eft'd’autant plus ordi¬ naire à pluficurs qu’ils ignorent l’anatemiè intérieure des corps efquels on peutapper- ceuoir, mefmeà veiië d’œil, les efprits par- ticipans de vertus admirables , & Capables Diuerf Radions merueilleufesra -> Lefquëls éfpriçs tjfeüsdes félon laldiuerfité des fsmences, fubftânceS écrits. & principes hypoftatirques aufquels ils font-7 attachez,&efquels il font contenus comme .en doubles matrices,produifent auflidiuers «fièds.iles vns <^vne forme plus corporelle, ies. autres d’vhe plusifpintuelle rÇafcefte diftin^ion fe trouue.'eïttre les efprits; que lesvnMont plus carpurjels, tes autres plus
ipiçitaeis y les autres ;tren»ënt l’bn03edeüx; Jÿesjneqcufi^üx vaporeUx &iaqtfêu3f , font .plusYolatiles 8c s’exhalent: du corps lespre- -rniers dç tous : Les filbigineux 8c . £uhgi~ neuxyfont plus corporels que- tous les au- ïtzcidc ^todQunet le corps les-déniief s,hqn
D V C E R V E A V. 5>5T
fans grande ardeur de feu : Maisles fulphu- rez, haliteux & huileux qui font comme entrecollez aux volatiles & fixes , partici¬ pent à la nature des vns & des autres. T ous lefquels efprits font certainement douez de diuerfes faueurs, couleurs, odeurs & au¬ tres qualitez aéfciues , félon la variété des natures & fubftancesdont ilsfe font expi¬ rez : foit que cela aduienne par la fecrette & incomprehenfible vertu & operation du feu intérieur & caché en la nature, foir par le moyen de l’art , imitant ladite na¬ ture.
Or poùr veoir lefdits efFèéls des efprits, nous produirons quelques exemples prins de chofes vulgaires & iournalieres , & par confisquent, notoires à vn chacun. Quand le falpetre eft encores meflé auec la terre qui le contient , & dans laquelle ilfiengen- dre , lors auffi que le fouphe n’eft pas enco¬ res defpoüillé & purgé de fa minière-, l’effi¬ cace de l’vn 8c l’autre eft fi foible, 8c telle¬ ment hébété à caufe du meflange desfub- ftances corporelles & terreftres , aufquelles ils font attachez, qu’ils font mefme inca¬ pables d’inflammation. Mais quandils font feparez & deliurez de leurs corps 8c meflez l’vn parmy l’autre, on voit auec combien grandes forces ils agiflent, 8c auec combien grande impetuofité leurs puiflantes vertus fefontparoiftre. . (
G ij
IOO DES MALADIES
Nous prenons ôc mangeons en l’vfagç ordinaire des viandes le Sel commun on marin , nous en allaifonnons les viandes comme d’vn baufme pour les preferuer de corruption. Or en vain plongerez &enfe- uelirez vous vn efcu ou vne drachme d’or en deux cens Hures de Tel marin , car il n’en r eceuroit aucun changement tant petit foit il : Et neantmoins vne once de ion efprit , extrait & feparé du corps, pourra en vu moment refoudre en eau deux ou trois drachmes d’or , voire d’auantage. Nous qj- $ •-> pourrions mettre en auant beaucoup d’au- , très exemples : Mais on nous obieéfcera que cefte vertu Te doit attribuer à quelque cor- rofîf ou acre qualité attachée aufel , côme > aufli aux autres chofes. A laquelle obie- éti o n n o u s auo ns j a cy de u an t faiélrefpo ti¬ re par l’exemple de l’eau forte, qui , apres la dinolution de l’argent , demeure bien acre, mais eftant priuéede fesefprits, lefquelsfe font éxpirez cndiffoudant l'argent , elle n’a plus aucune efficace & eft de nul effeét. Et afin de monftrer plus clairement que telle vertu ne confifte pas en l’acrimonie , nous Tout et apporterons maintenant vn exemple dé Àa’f* lueWü^s natures, qui eftansdeflfituées de '&ïmpL tout:e acrimonie & : de faneur manlfefte, susax, produifent toutesfois de tels effefts admi- riejl pas râbles par les forces & vertus dés efprits <mt a» dont elles font pleines. Prenons les fleurs f<mt fpiritudks de l’antimoine qui n’ayâs nulle
CV - CE RV E AV. ICI
acrimonie,pourueu toutefois qu’on en hoi¬ rie deux ou trois grains, elles efmeuuent & çourmentent le corps fi violemment, & pàrvomiflement 8c par felle,que c’eût chofe dangereufe. Ce que piufieurs miferablés expérimentent trop à leur dommage , les¬ quels s’addonnent pluftoft à des Empiriques ignorans, qu’aux doctes &vrays Médecins qui fçauét bien feparerleremede falutaire du venimeux,' & le faire prendrefeurement 8c en temps conuenable.Prenons auffi pour exemple le verre d’antijnoine , combien qu’iceluy n’ait pareillement aucune faueur, fi eft-ce qu’il produit le mefme effeét que fa fleur, & ce à caufe de certain efprit blanc 8c arfenical contenu en iceluv, qui fe peut ai- fément difçerner au marbre, fur lequel on aura ietté, ledit verre, la poudre duquel fort menue & tref-fubtile eftant expofée à la chaleur du Soleil, durant quelques fepmai- nés, puis prinfe mefme en fort grande dofe, n’aura aucunes forces pour purger ou ef- mouuoir le corps,à caufe que l’efprit d’icel¬ le fe feraexhalé& efuanouy tce que i’ay re¬ marqué ailleurs. Dequoy auffl rendent tef» moignage, ou font indices la grande volati¬ lité 8c fubtilité de l’efp rit, qui toutefois ne pourra pefer fur chaque once d’auantage qu’vngrain,ou demy.
En outre les métaux mefmes, voire tous corps fort maffifs, efquels le vulgaire ne re- eognoir point de vie, 8c qu’il eftime n’eftre G iij
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ro'l 1rs MALADIES
participais d’aucune vigueur, ny de tels ef- '
prits, en ont beaucoup plus grande quanti- . té & de plus nobles.Ce que demonftrent e-, uidemmentleursdiuers'&admirablesef- #eéts, quand vnouurier expert les fçait bien préparer 8c feparer de l’efcorce efpailFe, dans laquelle ils eftoient détenus captifs.
Et tels efprits approchent dè la fimp licite de la nature élémentaire. Ceux qui feplai- fent en leur ignorance, & s’ofFufquent la veuë eux mefmes à leur efeient, ne’peuueht contempler leur grande clarté &merueil- / leux efFects qui fe voient dedans les eftuués ou bains, 8c es eaux métalliques meflées a-, uec grande quantité de tels efprits.
L’or rnefme, qui eft foiide & fixe par def- fus tous lesbaetàux, n’eftpasvuided’iceux Meraetl - efprits, ains eft participant des plus nobles fl/on dê P^US effiçacieux de tous : dont les efFects ïo r, admirables ne Fe pour-r oient aifez expri¬
mer, s’ils n’eftoient vifihles, 8c ne s’apper- çeuoient par la yëuëmefme: Cariceîuy é- ftant'diiTbur' par fôn eorrolîf propre & Fa¬ milier, fi vous y v.erfez goutte à goutte Me peur quél’ebullition ne Toit trop grade.) l’huile du principal vegetable, 8ç la meflez auec la diColution,Eor qui au parauanta-v uoit efté difïbut fe, réduira en chaud : la- quelle eftant puis apres defteichée à tref- petit feu, aura vne vertu 8c efficace fi gran¬ de, que par le feul mouuement 8c fans feu, elle fait paioiftre des efforts de efFects auffi
BV CERVE AV. l<5$
violents- & impétueux que la poudre à ca¬ non , tirant non en haut comme ladite pou¬ dre à canon, mais en bas ou vers terre : de forte que d’vn tel coup elle peut mefme tranfpercer & mettre en pièces vne table de-bois.
Les chofes fufdites ont efté par nous rap¬ portées pour monftrer de combien diffe¬ rentes & admirables vertus font'doiiez tels efprits.
Maisquelqu’vn s’oppofant me dira, pofé Qbitftfé le cas qu’ainfi foit , à quelle fin tendent ces propos?& qu’en coclura t’ô, veu que les ef¬ prits métalliques n’ont rien de cpmmun,ny: aucune c.onuenance auec les mierocofimi- ques ? Il refte que vous ayez faiéfc en vain vn fi long difeours qui n’eft nullement à propos. A cette obieéfcionierefpond qu’il y avn merueilleux accord en la nature tant des métaux & végétaux, que des animaux, lefquels emanez d’vn mefme principe , re-r tiennët fans difficulté lafemblace, vnion,& accord de leur origine, tellement que la nature minérale fe conuertit aifément en la vegetable, & la vegetable en l’animal e,l e£- quelles tranfmutations admirables prouié- nent fans doute de l’alliance,conuenance,& analo gie des efprits balfamiques entre eux, eftant ainfî,que dit a efté, iffuë d’ vne mefme fource, racine & première matière, comme aufli d’vne mefme fornîe,ou d’vn mefme ef-r prit celefte, premier liioteur, qui anime ôç G iiij
ï©4 »es maladies
vitiifîe toutes chofes: Ce qu’a tefmoignè îç Diuin Platon en Ton Timée, difant ainfi; Dieu donc ayant créé cemondefçypetuel^y a in¬ féré quelques femtnces de raifons,& introduit dj- uinement le principe de vie, afin de produire aujfi mec le monde la vertu d*en?edrery lefquels'pgp- pos de Platon,tant de DieuleCreateur,que de cette vdrtu vitâle &rgeneratiue efpandüë en toutes chofes, femblent eftre prins du li- ure de Genefe, dont il auoit eu cognoiflan- ce, comme nous auons dit ailleurs plus am¬ plement.^ Il ett certain que cêtte vertu vita¬ le, pucet: efprit celefte difperfé par tout l’v- iiiuers, & efpars en chacunes choies, eftcè-3, m?»/*1* mefmeque Platon a nommé ame du mondefc’eft à dire, vne vertu efpanduë en toutes chofes qui difpofe &gouuerne tous les corps. Car telle explication fera propre èc conuenable, effcant auflï tirée des paroles dudit Platon, que nous auons alieguçes de. fon Timée, '
* - Or les Philolbphes Payent de ce temps là, ont e*fté cqntrainds de fuiure celte mé¬ thode de philofophcr par lacôlideration ÔC infpeéiian des chofes naturelles de ce mort* de, qui de leur propre nature sot tralitoires^ caduques de corruptibles. Et de vray û elles/ nettoient entretenues ^-retenues par quel¬ que vertu diuiiië, ellcs-fe pourraient efloi? gner de P Ordre & bufauquel chacunes d’i • celles'o'nti êiïd faiârés 8c deftinées des leurs pommencemens : Et icelles eftans defunies
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py CERV.ïA V. IC|
étfeparées , il s’enfuiuroit vne grande conr. fufion éc perturbation de tout le moncle.
Ce que voulant empefcher 8c deftourner cetref-bon & tref-puifïant Dieu, il a félon fa prouidence, fâgeffe & vertu de fonefprit créé la nature vniuerfelle ,pqur, fuiuant Ton decret eternel 8c confeil immuableyen fer- uir comme de cailles fécondés à la confer-^ nation de fon œuure,en afferrniffantî’ou- urage du monde; & ce parle mouuement circulaire, qu roulement perpétuel du glo¬ be celefte & fuperieur, 8c par diuerfes in- Huences de plufieurs aftres 8c eftoilles diffe¬ rentes , comme auffi de feux celeftes , par les mouuemens &: afpe&s des fept planètes,
,& principalement par les vertus aftrales,vi- tales 8c merueilleüfes de çefte excellente Lumière premièrement creée ( qui chaffe 8c pouffe hors les tenebres,priuatiops Seim- puiffancesde toutes chofes) iefquelies don¬ nent vie, ame 8c vigueur à toutesdes chofes caduques d’icy bas. Laquelle lumière iadis efpanduë par tous les feux celeftes , & fina¬ lement amaffée 8c pofée au Soleil coçnme vn abbregé , en defploie fort efficacieufe- Pr>p<h- ment toutes fes vertus, comme de fon pro,- tés du pre domicile 8c feminaire, par les change- mens 8c reuolution's" iournidieres 8c annuel¬ les d’iceluy, à la génération , naiflance & Corruption de toutes chofes.Ce qu’on peut recognoiftr e de iour à autre par lexperien- çe ordinaire. Dieu toutesfois n’apasordon-
Genef. i.
ÏO 6 DES MAIADUS
né que nature auroit tellement foin de celte admïniftration , qu’il fe repoferoit par a- prés, & demeureroit oifif : mais au contrai- revil œuure toujours, tenant le gouuernail en Tes maifis , & flechilfant la nature à fon plaifir , §ç félon fa fagefle, conformément ,aux dons,proprietez & fciences?c eft à dire^ jaux vertus d’anirher, viuifier Ôc engendrer, qu’illuy a départies Ôc à fes femences, par la vertu du mefme efprit qui fe mouuoit,ou (comme veut S. Baille) gifoit fur les eaux: le tout félon la parole qu’il a proférée de là bouche: Queia terre produijejemence viutfian- te * ertAmeviuante.
Entre les caufes qui defpendent touf- jours des premières, il y aeertainevertu bal-, famique ou àltrale, & vn efprit celefte (vie des ehofes, ôc qui agit le premier és chofes caduques d’icy bas ) lequel defploy c pre¬ mièrement fes forces en la nature élémen¬ taire, comme en la première & plus f mple . créature dp toutes, ôc icelle nature élémen¬ taire les efpdnd premieremenren lanatute minérale, -comme en fon .premier fruicfc: d’qu elles font par apres tranfportécs en la vegetable, ôc finalement delà vegetable en l’animale. ' •>
Quand celle première elfence fpirituclle commence à fe former vn corps és entrail¬ les de la nature metallique(lequel corps elle s’y approprie premieremét) ce qu’on y voit ' àu préalable eft vne certaine humeur va-
D V CERVEAV, ÏOJ
poureufe , Tubtilc , balfamique, nitro-ace- tcufe, en laquelle gift fecretement tant la vie de l’indiuidu futur, c’eft à dire de la cho- fe finguliere qui en doit nailire, que fa con- ■> feruation.La nature vegetable,à fçauoir les plantes fuccnt 8c efpuifent celle vapeur, dont elles le nourri lient & entretiennent? la conuertilïant par leur coétionpropre 8c naturelle de nature minérale ènvegetable.
Par ce moyen ladite vapeur eftainfifu- blimée, afin qu’elle deuienne plus vitale, fpirituelle 8c plus celelle, & fe transforme en feu balfamique, 8c eau de vie tref-pre- cieufe 8c fort excellente qui s’engendre en toutes plantes,fur tout es aliment eufes,foit froides foit chaudes, comme nous auons dit plus clairement ailleurs. Et c’ell ce qui non feulement prefèrue les plantes des mauuais accidens extérieurs, mais anlïi prolonge la continuation des nouuéaux indiuidus,& ar- roufe, nourrit, entretient 8c conferue l’ellat vniuerfel de toute la plante, par la bénigni¬ té de ladite humeur fpiritùelle 8c vitale. Quant à la nature fenfitiue & animale, elle prend de la vegétable,c’eftà dire des plantes comme de fon aliment, ladite vapcurfpiri- tuelle , fub^tance célefte 8c balfamique, qû’elle rend beaucoup plus excellente, plus celelle , plus viue , & en toutes maniérés ; pius parfai&e 8c fpirituelle, en Tomme' bien autre que celle qui auoit eflé és plan¬ tes. Car celle fubftance balfamique, vege-
f,0'8 -D E S MALADIES
table, viuifiante par la vertu des efpritsde' la conco&ionque fait la nature fenfitiue^ à fçauoir és pélicans & vaifTeaux vitaux d’i¬ celle nature fenfitiueou de l’animale , fe parfait en quinte-elfence bien autre , &■ beaucoup plus noble que celle qui fe cuit 8c parfait ordinairement és ventricules natu¬ rels des plantes. Mpis le microcoûne qui eft l’homme, y eu qu’il fe nourrit de plante? pii végétaux 8c -d'animaux, c’eft. à dire que pour fa nourriture il extrait leur quint, ejfences, ôc cet efprit balfamique, le diftile, fublime ôc circule par fa concoétion propre Ôc naturelle , ainn faicte par art chymi- que , c’eft à dire que par fes vertus, végéta,
' tiuë, fenfîtiue & animale, qu’il contient toutes en foy , il l’agite , demene , enaigrit Sc efclaircit, le roulant & le pourra enant en tous endroits, de forte qu’il parfaict le nectar de vie tref pur, fort fubtil Sc celeftc , à. fçauoir la chaleur naturelle, ou pluftoftie feu vraiement ceïelte, autheur 8c conferua- teur de la nature humaine : le feu dije e.the- . re, l’efprit celefte, le baume vital & fort precieuxqu’Ariftote par fon efprit fublime, méditant 8c pénétrant mieux qüe les autres Philofophes , a recognu eftre l’origine & fondement de toute génération ôc corru, ption des chofes naturelles, quand vers la fin de fon troifiefme liure de la génération
ides animaux,il efcriUoit ainfî* T oute puiflan- <?e d'amc-Jemble eftrt participante de quelque
D V C ïRV'EÀV. loV
autre corps , p/*« diuin que ceux qu'on
appelle Eléments . £/ comme les âmes different Tes •unes d’auec les autres en clarté & abfcurïtê: Ænfi eff differente lanature du corps: Car elle contient enjoy une fernence qui efi caufe de toute ja fertili¬ té 3 a fçauoir , vne chaleur qui n ef pas innée & n’enfuit aucune telle faculté : mais l effrit contenu en la femence ou corps e fumant, & La nature dont il eft participant fe rapporte par proportion a Te- lement des efioiles. Parquôy le feu n engendre au¬ cun animal , auffi ne voit on point que lescTofes efpaijfes ou fiches ou humides: proditifent rien: mais la chaleur du Soleil & des animaux , non feulement celle qui ejl détenue dam lafemece jmais auffi en quelque excrement non naturel, a prin¬ cipe dé vie. C’ efi pour quoy les çhofes dures , mol¬ les , lentes , raides , affres & polies, fe peuuent faire par chaleur & froidure , mais la propre forme & effence de chacune d’ icelles „ ne prend nullement Jon origine des Elemens-
Or comme Pefprit c'elefte & viral des Racine i» chofes qui r efide en leur quinte eiTence ce- Uvit, lefte, eft le directeur, gouuerneurî&con- feruateur deleur vie&eftât : Ainft les au¬ tres font plus impurs &corrôpus, prouenâs d’excremens & impureté?. des chofes. qui x
abordent & a (Taillent lefdits efprits vitaux en plufteurs manieres,voirç en nnlesamor- tiffént. Mort à laquelle l’homme a êfté a£* fubjetty par le péché , eftant. à caufe d’ibe- l-uy prjué de la vie perpétuelle qu’il auoit de'[£ çççeuë par 1’infpiration. dVn fouffle diuin mon.
auant fa clieute.. La terre auffi a tellement cite, maudite à fon occafion , qu’il riy a;rien en 1 vniuers , qui puilTe euiter les aiguillons Mon <jut £e }a m0rt s & s'en garentir. Laquelle mort
neftantqu’vne feparation , dilfolution 3 & . çonfumption de cet efprit,& baufme ra- /! dical de vie , par le moyen duquel feül lame eft conjointe & demeure auec le corps/ Ce <|u on peut bien apperceuoir es corruptions des métaux , & quand ils font mangez de fouille ; es frùidts , quand la vermine les ronge, & es troncs des arbres, quand ils viennent à fe confumer de pourriture- Lef- q u elles deprâûations & corruptions ref. , (emblent aux gangrenés & amortiflemen’s , des membres de l'homme qui les confom- ment peu à péü;, d’autant qu’vn tel baufme ’ centra- fi -corrompt & vient à mourir. Or en telles des corruptions , indices d’vne mort tres-çep- taine. Il y a rieahtmoins des feminaires de quelque autre vie , dont s’engendrent plu- fieurs fortes de vers és fruiàts , ’arbres corps humains, tant au dedans qu’à l’exte- rieur, lefquels quôy qu’ilfus de corruption, "fftanrs toüfesfqis participans de vie,ne pei|- 'ûent prouenir d’ailleurs que des efprits vi¬ taux: Ctrhf ’qui font aùcünement efpifts ne laiflent de retenir la nature de leurs pa- ~jt éns.impurs & corrompus, pour finalement - K, -f "produire des firuidts conuenablcs à leur - "naturelle baufme d vne vie plus pure, & de Yru.iéts plusfâin^edant vaipci*& efteint.
tien
vers.
üv; C E r’v'e a V. lit
Telles corruptions doiicques font les matrices & fettfinâir es où reildét les efpVîts venimeux & peftilents donc s’engendrent en nos corps diuerfes maladies , les tranf- plantations ordinaires defquelles nous àf- feurent , & font croire pour tres-certain, que tels effeéfcs procèdent dé racinés vitales Ôc fetnences fpirituelles.
Finalement, pour mettre -fin àla'derfiiere A?tT* différence des efprits fufdits , touchant lef-* quels nous auons effcé contraints de faire vn *
difcours d’vne fl longue fuitte de propos & de l’eftendre plus loin que par aduenture noftre fïibjet ne permettoit, Nous con¬ cluons , qu’outre les efprits douez des qua- litez aétiuesdont auons fai mention, foit bonnes, foit mauudifes , il s'en trouue de tels qui leur font oppofez : à fçauoir, queli ques corps fpirituels s’ efuanouiffans prom¬ ptement , n’ayansaucuneefficace, vertu, & faculté, voire eftans deftituez de toute fcience j foit que ce foient vapeurs fimples.
Toit vaines fumées 8c ombres fugitiues: de corps & d’autres -èfprits , laquelle derniere . forte d’efprits voyages , eft biencogncuë& recogneiie des Dogmatiques , comme de ceux qui fouuent font mention en leurs li- ures,de vapeur, fumée, haleine,exhalaifon, expiration, flatuofîté, vapeur haliteufe, chaleur fumeufe 8c ignée, fueur vaporeufe, humeur exhalante , humidité venteufe , de fubftance haliteufe, de qualité puante ou
il 2 '*>'**■ M A t A OIES M
{entant le bruflé, d’ellence fpirituelie, de inauuais air , de fumées excremëntëufes^ d’excremens fuligineux & de fuperfluitez vaporeufes : Mais en vàin fe prononcent tellesparoles dit tout inutiles, entant qu’el- - I lés n’orit autre fondement que des vaines 'qualitez-, dont ne fortent aucuns beaux ef: fedts , comme des efprits actifs & balfamf ques , foit bons, foit mauuais. Ce queiious aùons demonftré par vn difeours aifez-long, afin qu’on fçache que nbftxeoKie, conféraav tion & fântë , '-confident eh leur dit baufme pur, celefte & radical : Ainfi qu’au contrais- / ré noftre'indifpofîtion Ôc deftrüéfcioajslen^ '
tenu eu- fuit de leur impureté & malignité. Apprie- -***i"* en nons en outre que la cure.& réparation des yoyt»n- defauts qui fouucntesfois nous tiennent en ■* *' îangüèur,ne. confifte pas au feul * tempera* ment & mixtion des Elemens , ny és feules , qualitez premières de chaleur , froidure , : humidité & fiecité : mais.lesj eaufes & re- medes de ces defauts & iadifp ofitions. fe do iuent pluftoft adiuger autbaume radical, .celefte, qumte-eflence desrcmedes,&aux çfprits mecbaniques infeiez en iceluyj que Pamcelfe dit eftre cachez enlab.yfme delà terre , lefquels fe manifeilent en cerrains
' temps pour engendretfesinedicaments,&: ic.eux médicaments. ayitopjtûM fii4ldfditsë£-.
prits rieEonfiidutçsÈ<^sidêft®œtâ^«ms^^ p-ofeht qudqiiep.eu>dé.tempsieh leurs.abyf* mes , ne pomians eftre lamoÆJdis par huile corru-
©V C ER VE AV. 1*5
Corruption des chofes naturelles. Mais il me femble que i’entéds le brait & les moc- queries de piüfieurs qui fe perfuadent que par ce moyen on introduit vne doctrine nouuelle, & dont on n’ouyt onques parler, voire qui répugné à leur Philofophie. Ayez ie vous prie,vn peu de patience mes amis.
Celle opinion n’eft pas lî vaine, friuole ÔC inutile que vous n’y deuiez point appliquer voftre eiprit,& qu’elle ne puifle efleueriuf- qu’au ciel les yeux de voftre entendement par trop fichez en terre.Car elle ne viét pas du feul Paracelfei mais, comme nous aüons roonftré plus amplement en vn autre lieu, elle s’accorde,& eft conforme aux opinions des Socratiques touchant les .Idées , dès Stoiciens touchant la caufe conioin&e 8c conferuante , d’Anaxagoras quant à l’amas 8c concrétion des atomes, & finalement de l’autheur de la Diete, quieft Hippocrate fé¬ lon le iugemenn des Hermétiques.
Mais que répliqueront ils aux Herméti¬ ques, quand par bonnes & folides raifons Semtnies ils pafteront outre, & fpuftiendront queles'4^**Ke; femences mefmes ne fontpas feulemét dift- ***/ polées à eftrè animées , maislef ont aufli a- *
duellement^ N e voit on pàs bourgeonner, croiftre & reuerdir beaucoup déplantés ar¬ rachées de terre & priuées de Pâli ment fpi- rituel qui entrer enoit leur vigueür,germer, croiftre, & reuerdir? Doit on mefpriferdC reietter comme abfurde 2c erronée , leur H
„4 DES maladies
opinion qui a, pour âppuy&defenfe, Pau- ^nlTliu thorité de fi grands & tant anciens Philofo- 7'Unou. phes, voire l’approbation des modernes,à •
utile Phi . fçauôir de François Patrice, & principale- ' lofbphit ment de ce grand & fubtil perfonnage de - Aslvnu ■n<jj^re ^lecle Iules de l’Efcale, l’vn defquejs *tn’ elcrit , que la femence vit parfaictement, niais de perfection feminaleq ’autre combat fort vaillamment l’opinion contraire de Ferncl tirée du liurc qu’il a faiét, touchant . ie.s.caufesfecretesdeschofes? Cariiprouue ’
" Sc demonftre par raifons tref-fermes, & fur
tout par l’author ité d’ Ariftote mefme, que l’ame.ou formedu Lyon ou du cheual eft a- ctuellcment,& non en feule puilîancè, dans'
„ . la femence du lyon & du cheual, de que la
leipcnoe; du ljon &• du cheual eft lyon & cheual imparfait, qui par fueeeffion de temps, eft amenée à perfection parla feule . forme du lyon & du cheual, laquelle for¬ me eft la principale partie de l’elfence,com- : me, auftî la pqufe efficiente de l’animal; for- mé,_dije, qui ne paroift.pasàlaveuc, &ne> s’appcr.çoit par attouchement ny par aucun - I fens, niais, eft eofnprjnfe par le feul difeours r de la raifon & de l’entendement , où il faut . aiftinguer entre la ; génération & perfe- , - ction, de forte que celle-cv loit exempte de toute corruption, mais cellc-la. cnfoitfuf-; ccprible, à’ caufc que la perfection n’admet f poinr la dliflblution.& feparation des fub- iihnçegiîy leur résolution en la matière prim
D-V C F. R V E A V. U$
mitiue/chofes neantmoints qui font requi- fes à la génération, car elle Remployé feu¬ lement à la compolition & mixtion dès cho- fes di(Toutes: mais la perfeétioft remet le tout en fon entier, 8c fe conlcrue pluftoft ~ que de p ermettr e qu’ils’en diminue ou per¬ de quelque chofe : Ce que l’experiençc or¬ dinaire demonftre allez chacun iour es grains 8c femences. Le mefme fe voit aulïi eni’œuf, d’ou le poullin eftant efçlbs, on ne trouue rien qui foit relié dedans la coquille, toutes les parties intégrantes d’iceluy, c’ell à dire les trois fubftances hypoftatiques, à fçauoir , la membrane, l’aubin So le moi eu (qui à vray dire reprefentént fort bien le mercure , lg fôulphre & le felfeftansfoî- gneufement gardées de alTemblées fans au¬ cune diminution' où dilïïpation, afin que la / forme du poullets’en par race, 8c en refulte»
Audi ne doit on pas e ft i inet que les Her¬ métiques (oient tant ignorahs 8c h peu ver fez en îaPhilofophie Péripàretîqueap- promiée de tous, que pour confîrmèr leur opinion, ils ne fçacheàt :biend$ftinguef dç jytfim- remarquer la différence entre le' premier frie tnm aéfe'ôuslapuiirance eifenèi éllèj qmh’ejft pàs’' la propre -lubftance corporelle & totàlede la chofe, mais quelque chofe d’elTentiel en **■"***' la fubftance, ayant puilFance 8c vertu d’agir, qui n^en peut îMmSj^^réTepâf^^FaifBn dequoynon l’appelle propriété- ou affeéHon propre; ElSentrê l’atfteLêcondde-ià'pnilîkfi- H ij ,
llG DES MALADIES
ce qüi fe nomme energie , ou aétion,àfçà- uoir la puilfance naturelle,& qui dépend du tempérament quand elle agit. Or tout ainfï qu’on ne peut nier qüela forme & elïenee du cheual ne fe doiüe attribuer au poulain durant fajeunefle , voire qu’il ne foit en ef- feÇt ôc actuellement cheual, ne plus ne moins que s’il eftoit parfaiÇt en aage, quoy qu’il ayt moins de forces qu’vncheùal plus aagé, ou que fa femence ne foit en maturité pour engendrer , de laquelle toutesfois il. n’aura, faute pour procréer vn animal fem- blable à fôy quand il fera paruenu en aage parfaiÇt: De mefme les Hermétiques en— feigiient que la chofe mefme, c’eft à fçauoir l’ame ou forme eflentielle eft en toute fe¬ mence par ce premier aéte , mais nullement par le fécond, lequel précédé le premier a- Cfee au compofé au feul regard du temps, non en effeCt: attendu que la chofe mefme, c’eft à dire, la forme fubftancieïle exilte a-i Ctuellementauili entière & parfaiéte enl’v- ne qu’en l’autre femence, à fçauoir. meure. & non meure :v eu femblablement que le poulain le. cheual auancé en âge font en
effeét autant çheuauxTvn que l’autre^ car la forme ne laiffe d’eftre entière en tous- deux, combien que les parties compofees (à la perfection defquelles eller,tra.uaille conti¬ nuellement) (ont feul smmt commencées & encores imparfaiÇhes,jCar comme. nqu& auons dits elle tend . & Remployé. à leur;
DV CERVïAV. 117
perfection.
Mais iî quelqu’vn obieéte aux Hermétiques que celte perfection eftla generatiô, quand le cheualfe forme & engendre delafeméce du malle Sc de la femelle,ou que le ehefne fe procréée du gland, attendu que le cheual ny le ehefne n’eftoient pas au parauant, & qu ainlî la fejnence de l’animal & le gland du ehefne ont alors cefle d’eltre ce qu’ils eftoient au parauant? A cefte obïeCtion les Herineriques refpondront qüe la liibltan* ce du premier ade, qui en la femence du cheual ou dans le gland eft la forme ciren- tielle, comme dit Âriftote,n’eft nullement engendrée au cheual ou au ehefne, mais qu'icelle forme eftentielle infeparable , à parfaiét léfdids cheual & ehefne par le fé¬ cond Se dernier ad equiparauànreft oient feulement commencez Se imparfaites au çompofé. Gar l’aéte fécond qui dependdù tempérament & pjrxtion , eft en quelquè forte vn accident auquel furuient la géné¬ ration au regard de la fubftance corporelle-, produite du tempérament par la forme1: Se non à î’ade, c’eft à dire à la forme quifüfe^ Elle tref-fimple Se fans aucune mixtion. Quand donques nous voyons croiftrenatu- rellementjfoit vn poulain ou quelque autre chofe fembable, il ne faut pas croire qüe ce qui croift foit la forme fubftâncielle , veu que le plus ny le moins n ont aucun lieu en
icelle, mais c’eft le cheual qui croift, c’eft a
‘ ' " ^ *H ig
Ohitftlo
Ilg ' t>.E S >.r A t/A t» IES ;
" fçâuoir tout le compote du dicuafeii quoy ‘ paroift alors manuellement la forme qui " eltant au, préalable deftjtuée d’organes 8c de corps quoy qu’entiere, demeuroit occulte & cachée. . ■ -
Quant à l’ame raifonnable de l’homme* Vbomme. il o’ÿ a personne, excepté quelque mefc chant Protâg.ore ou, Epicure}qui rappelle en doute que Dica le Créateur ne l'ait for- v ~mçé au commencement* 8c par l’efprit de fa
bouche infpirée au premier homme, dans lequel èftaht infùfe pa,r la mefrne vertu, il a voulu qu’elle, demeurait immortelle: De force qu’âpres i’extinction 8c aneantilfe- ment des, aut r e s faCui t e z^ à fç au o ir v e g e t a- tiue 8c fenlltiüe en l’homme mort,lafeule,
. apje raifonnable furuit éternellement, q irrEn fin , pour conclure & mettre fin à cet argument , concédons que J’ame eft feule¬ ment -par puüïancç , non a&uellement és . femenCes des chofes : . Car mon intention • n’eft pas -d’entreprendre : la defenfe ny de r ' l’^n^ ny de fautre opiriion. Il faudra toü-
resfois qu’on m’aduoiie comme chofe bien £4fAaineeqjie .telles fèmences font pleines d’efprits, ainfi -que nous auonsdemonffrc cy dellus, 8c que toutes les actions , vertus ■% & facilitez de.ehacunes chofes , melrnc des
inanimées,8c fuiuant l’opinion de plufieurs, de celles aui&qüi.font mortes , fe doiuent pluftoft attribuer à leurs formes eirentielles qu’à'leur tempérament, félon les fuffifantes
BV CERVEAV. lie) '
raifons que i’ay mifes en auant. Et par cbn— fequent , -que les Hermétiques adiugeans telles énergies & faculté z à des fubftancés ipirituelles ou diuines(çôme parle Ariftote) approchât plus prés de la doétrine d’ Arifto¬ te que les autres, qui fuiuans vn certain Empedocles" s’efloignent fort loin d’icelle.
Par cecy, voit-on combien eft vtile la perquifttion de telles chofes , laquelle nous accommoderons particulièrement aux ma¬ ladies dot eft qüeftion, afin que leurs caufes eftans defcouuertes, nous en tirions & ap¬ proprions vn naturel &: vray remede..
Chap. XI.
Comprenant irB(Jènçei différences ,&-caufcs des quatre maladies fu fines , auec U réfuta¬ tion de t 'opinion materielle &grofiere au en ont Us Dogmatiques.
Para ce l sé l’vn des principaux Her- f
metiques, approprie librement à quel- filin F a- ques maladies les noms.de certains terne- raetlfi. des, afin que.par le nom de la maladie , on
fçache quel remede luy eft propre & fpeci- fique: Commequand il appelle l’epilepfte. tantoft mal vitriolé , tantoft verdet , à rai-i fon qu’elle trouue fon remede en l’efprit ÿerd duvitrioL Par foisilimpofeaux ma=
H iiij ;
116 CES MALADIES
ladies , des noms prins de leur caufe effi¬ ciente, comme quand il nomme auffi ladite Épileplie, mal vitriolé , d’autant qu’à Ton . opinion elle prend fa fourced’vne vapeur mercuriale vitriolée , qui fexpire d vne hu¬ meur, d’vn tartre , ou d’vu mucilage airugi- neux , qu’à celle caufe ils furnomment de f poirreau : veutoqtesfoisqu oit le doit plus toft âppeller mucilage vitriolé , à raifon qu’il reffemble mieux au vitriol qu’au poir- Origine reau: Car il emporte âuec foyles teintures dilaffaut & impreffions -malignes , âcres & acides^, tÇtieçt*’ non du poirreau, mais du vitriol , & parin- ferualîes de temps les exhale ôc mefle d au¬ tant plus facilement auec les.efprits vitaux & animaux , qu’elles font auffi toutes fpiri- tuelles, & fymbolifent ou confpirent plus toft auec lejs chofes fpirituelles qü’auec les terreftres , dont le cœur & le cerueau, aihli que dit aeftécy deflus } en recherchant le uege de la partie dolente-, font aflaillis& affiegez , foit que cela prouienne d’obftru- «ftion , foit d’acidité vitriolée1, .eftreignant êc ferrant les arteres carotides : tellement que la faculté vitale en eft empefchée de paffer au cerueau , foit auftlque telles con- üulftons procèdent de la fubftance des ven¬ tricules du cerueau , eftrecie par la mefme acidité & ftipticité : ou bien d'vn fel armo- niac fort acre , qui eftant en ladite humeur- pieque & defçhire les menyngés plus fen- ubles, dont s’enfuit la deprauation , voire
ia priuation des principaux offices & fon¬ dions de lame, à fçauoir , de l’intelligence* de la mémoire & du difcours de la raifori , tantoft plus , tantoft moins , félon que la qualité de l’humeur mercuriale vitriolée, où fon acidité &virulence effc plus ou moins maligne : Car nous fommes tous fubjets à vne infinité de vapeurs, qui de diuers en¬ droits du corps montent en noftre cerueau :
Mais fi. elles n’ont cefte propriété & nature vitriolée, les epilepfies n’en prouiendront point , aufquelles félon le tefmoignage d’Hippocrate mefme,les melacholiques fôt peitr<jU9y plus enclins que les autres : Les melancholi- UsmeU». ques ( dit-il ) deuiennent facilement épileptiques, theliquet & les epilepttques melancholiques. Et ce d’au— tant que telles gens abondent en humeur vitriolée, acide, telle qu’éftlamelancholie, comme nous auons dit auparauant.
Les petits enfans font fort fubjets à cep ur€JU(^ mefme mal, non à caufe qu’ils ont le cer- iesp„its ueau pituiteux : Car fi la caufe de l’epilepfie enfans ou de fa fœur l’apoplexie, confiftoit fimple- enclins à ment en la feule pituite , chacun y feroit en-* qdepft* clin, ce qui répugné à l’euenement : Comme ainfi.fpitque nous voyons plufieurs hydro¬ céphales exempts de telles maladies, quoy qu’ils ayent le cerueau remply d’humidité aqueufe: mais c’eft à raifon qu’en l’eftomac > ' de plufieurs fe fait vh amas de laid aigre & mal cuit, lequel venant à fe corrompre, ac¬ quiert vne telle nature qu’il dégénéré en
m 6-ES MALADIES,'
quelque venin airugineux, verd & vitriole, ce qu’on peut remarquer es matières de.ee- fte couleur qu’ils reiettent & vomiffent,dôt ils endurent delref-grandes douleurs,^ de. uiennent plus enclins à ce mal. C’eftpour- quoyl’epilepfte eft nommée d’Auinccnne maladie puerHe ou mere des petits enfans, mais il l’euft qualifiée plus proprement du furnom de maraftre. ; ;
Xièpinipn Quant aux caufes des Apoplexies, que dt G*lun çajjen dit eftre vne mefme chofe auec Cel- hTcaujh lès de l’epilepfie, & qu’il fou^ient n’éftre veneneufes ny douées. d’aucune qualité a- ^ylexieÿ/ ctiuennais affeure que c’eft Amplement vne *pl*ffi* jhu tueur froide & efpaiffe telle que femble ejea ^Ur~ eftre la pituiteeou femblablement, il ne met autre differéce entre ces deux maladies,. ii grieues &borribles,finon que l’apoplexie s’engendre par l’entiere priuation de kt puiiTance animale dont les nerfs font defti- tuez, mais que fepilepfie prouient du mou- ■ uement depraué, lequel eftdiuifé en quatre efpeces, à fçauoir, tremblement, palpita^ tion, concuffion & conuul'fioii : dont les deux dernieresfetrouuét enl’epilepfïe^co- me veulent fes difciples , & principalement les mouuemens conuulfifs. Cefte opinion di-je cft trcf-abfurde, fuiuant laquelle on afligne toufiours la caufe de l’apoplexie à v- ne feule humeur froide & craffe, aufti n’eft elle moins ridicule que celle qui afferme, que Fepilep fie procédé d’vnc mefme caufe;
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DV 'CE R VE AV. 11$
laquelle nous auonsja fuffifamment refutée & explorée par beaucoup de raifons qui en vain feroient icy répétées, ayans à cefte fin déduit amplement les opinions de l’vne &r f autre fie<fte,tant Hermétique que Dogma¬ tique Xur cefte matière. Lefquels Dogma¬ tiques neantmoins prefque tous d'vnmef- me confentement font confifter les caufes des vrayes apoplexies en la quantité d’vnc humeur pituiteufe, qui en vn moment rem¬ plit tout àcoüples ventricules, tel qu’eftic fcntiment d’Ægineta, & celuy de Galien au lieu fufallegué, ôùil efcrit: que les Apople¬ xies &conuulfions font caulées par vue hu¬ meur -pituiteufe, ou melanchoLique. Pour autant (dit-il) que l’efpaifiëur eft commune à toutes deux, dont il inféré que la caufe & fourcë du mal refide en l’efpaiffeür de l’vne 8c l’autre humeur qui boufchent les pores.
S’il eft ainfi,d’où vient que la précipita tioh de ce mal eft fi grande, &fon aflàutfi foudain qu’il fe fait envn inftant,& comme par vn tourbillon inopiné àb b at&t errafte le malade,de forte qu’auec raifon elle prend fa nomination du verbe grec qui
vaut autant à difb que pfoûerner, ou ietter par terre, d autant que ceux qu’elle enua- hit , fëmble eftre comme touchez du ciel, .ou frappez de quelque foudre. Dites moy, ie vous prie, les matières de nature craffè,& pesate, qui sot difficiles à mouuoir(au iuge- ment de tous les Médecins) p eüuent elles a-
114 DES maladies
uoir celle propriété d’exciter vn mou'ue, ment fi foudain, précipité & tant horrible î Carrelle humeur efpaifté ne fe peut amalfer dans le cerueàu/inon par quelque interual- ie de temps & peu à peu, comme ainfifoit que fa génération ne Te puifle faire en vn moment, ny auec précipitation. Cepen¬ dant quand elle s’alfemble, ou quvne par¬ tie d’icelle s’eftamalTée, le cerueau en eftant ; remply,- comme on peut conieélurer, pour- quoy demeure elle li long-temps oyfiue auant que fufciter le paroxyfme, fans pro¬ duire nul effeél au parauant linon long-tcps apres, & ce finalement le fruiét meur de l’a¬ poplexie : veu qu au moins elle deuoit, & pouuoit faire precqder quelque moindre mal , comme vn grand appétit de dormir, , ’j bu quelque autre pefanteur allbupilfante? On dit qu’aucuns tels auant-coureurs ont açcouftumé de précéder comme la pefan¬ teur, douleur & tourno'yement de telle, la faim de dormir, lefquels precurfeurs néant- moins font indices de vapeurs fpirituelles dont le cerueau eft remply, & qu’à caufe de fon imbécillité il ne peut digérer ny difiï- per,ou euàcuer par les emonéioir’es deftinés à cellé propre filmais en eft rendu nubi- leu'x, troublé Sc capable de conceuoir tels lymptomes, pluftoft que de croire qu’ils prouiennent d’vne humeur crafle, laquelle s’eft amaftee au cerueau, & y relide pourvu temps. . ~ >
DV C E R V É A V. 11S
N’auons nous pas fuffifamment "tefmoi- gné qu'en plufîeurs petits enfans,tant pitui¬ teux qu’autres, on âpperçdit dés tumeurs pleines d'eau,fîgnifians que leur cerueau eft remply d’humidité, lefquels toutefois n’en¬ courent point l’apoplexie, &ne fentent au¬ cun des fUfdits lignes precur feu rs, à fçauoir lapcfanteür, tournoyemét, endormifTemét & douleur de telle, qui neantmoiris fur'uie- nent aux yurongnes & grands betiueurs de vin par les fumées ôc vapeurs de la trop grande quantité de vin qu’ils ont beu, les¬ quelles font môtées au cerueauîEtveu qu’i¬ celles vapeurs font fpirituelles, non efpaif- fes,chaudes,ny froides, elles produifent tels effe&s dedans le cerueau : voire y caufent quelquefois vil endormiflement li profond, & vn fommeil tant difficile à interrompre, que lefdits yurongnes n’en peuuent eftre deliurés & priuez, que les vapeurs ne foiét entièrement difiipées. Qui plus eftlemel- me Hippocrate a laiiTe par efcrit fur la fin de fon liure touchant lés flatuofitez^que celle maladie prenoit fa fource dés vents. Et à la fin du liure des petites glandes,1 il efcrit çes paroles : Si le cerueau eft rongé de quelque ehofe, il fonffre v ne grande perturbation^ entende- * tncnt fc depraue, & l^cerueau met en csnuul/ion & diftraSHon l’homme tout entier qui én (by mefi- me ne- profère aucuneparele, mais eft jiffiquê >.&■ ctft e indtjpojiîion fè nomme fideratton.- "■ -
N’âpperçoit on pas femjblablementqus
1x6 dses maladies
tels fymptomes^ont excitez par des fumées 1
& vapeurs de charbons ? Et aullinevofton pas tomber en vn moment, voire fouuent perdre l’haleine comme apoplectiques, ceux qui eftans aftoupis dorment en. lieu où font retenus, & d’où ne peuuent s’exila^
1er les vap eurs fiiligineufes d’vn feu de char¬ bons ardents ? Les caufes de tels fympto- mes ne fe doiuent elles pas rapporter à tel¬ les exhalaifons fuligineufes, chaudes,acres, corroliues, pénétrantes, & de grandes for¬ ces qufrempliflent le cerüeau pluftoft qu’à des obstructions de cerneau neés de la vif- coûté & pefant eux de telles humeurs efpaift les & froides;
opinion Parquoy. nous- concluons fuiuarit l’opL a:s Her - nion des Hermétiques , qif il me faut ipas », toufiours attribuer les caufes de telles apo- .plexiés à certaine pituite- froide 8c efp.aiS'é^ éd’itpo- ou à» quel que autre humeur femblableunais fltzie. pluftoft: à des exhala.isps.n.çbuleufesquldnt monté a u ce r u e au , & y font enclofesne plus ne moins que les nuées efpanduës en l’air: qui eftans pleines d’eau ‘d’humeuf non feulement froides &ftmplement humides, mais ayanev vne qualité efficacieufe &.aéH~ ue, foitqp’clle foit falée,foit mercuriàle,ou fulphurée , elles fe glacent & congèlent à l’inftant, comme il peut, aduénir à caufe de Tefprit yimqlé & glacial qui s’y eft ttanf- porté, Tén^jnaladie naiÿ êU .Vh-UCibirient 'ÆiccUcf^'^,,&..eQBgeUsiqn':qujs;^i3fe®
DV CE R V E A V. _ _ U?
vitriolée produit par fon adftriéHon 8c coarctation. Et de-là prouient fans doute l’apoplexie, tantoft grieue , taritoft legere, félon, la vertu & abondance tant de la quantité que de la qualité des matières.
Mais nous auons ja cy deflus en tant de lieux, 8c E clairement defçouuert TinEgne 8c admirable vertu coagulatiue de l’éfprît , vitrioléjaquelle demeure inuincible au mi¬ lieu des' flammes, où fuiuant l’opinion com¬ mune toutes chofesfe diffoudent, & nôob- ftant le feu, elle fait efficaciëufement paroi- ftre les forces qu’elle a de congeler: De for¬ te quil feroit ennuieux & fuperflu4’ en par¬ ler d’auantage.
Entre les .Dogmatiques, Auincenne me femble auoirlc mieux rencontré quant à la recherche dès caufes def apoplexie, atten¬ du qu’il les rapporte à certaine matière de qualité, ftiptique ©u a d ft r ing e rit e : ÇV/e opila* ttoft, dit il, (parlant de l’apoplexie) fsfait qudd ce qui caufe delà douleur , ou ce quiempefcbe, oufe meut par mouuemenî de contraclion, efi paruenu au cerneau, ou bien quelque qualité furuenante en. iceluy qui le rend adftrîngem <&c. Aurefte nous aduoüons bien qu’aucunes apoplexies ^en¬ gendrent- au El- d’ au très caufes, comme â\n phlegmon ou inflâmation- :çPvh âpofteiEO, ou de quelque effufion de fang dans le çer- uèau par ouuerture ou rupture d vne vèiq¥s eh quoy. nous né voulons pas contredire aux Dogmatiques. 7
Ï2.S DES MALADIES ^
Outre ce nous auons touché quelques autres caufes de l’apoplexie en défendant le party des Dogmatiques, à fçauoir l’arreft de refpric,quand il eft etnpefché de fe tranf- porter 8c communiquer au, cerneau, par f’obftruâriô des arter es carotides & des vei¬ nes iugulair es,à caufe par aduantur e des va¬ peurs adftringentes 8c malignes qui refer¬ rent 8c fendent plus eftroittes telles parties, ou pour autres caufes; où nous auôns pa¬ reillement allégué l’authorité d’Alexandre Benoift en la circoncifion du prepuçe fans douleur ny fentiment. Audi auons nous1 dit que ceûe maladie peut eftre fufcitée par contufion , 8c par fraéture du crâne 8c au- ' très, caufes fcmblables. Mais nous ne fai- fonsicy nulle mention de telles apoplexies, en la cure defquellçs nousfômcs de mefme aduis que les Dogmatiques, 8c approuuons comme eux la faignée, qu’on peut mefme repeter fouuentesfois : principalement fi on a recogneu par lignes que le mal pro- uient de phlegmon ou d’autre effufion de v fan g dans le cerueautAins nous parlons en
ce lieu des vrayes apoplexies dont l’origine eft.inf erne 8c occulte, laquelle eftant feule¬ ment 8c limplemcnt rapportée à vne hu¬ meur efpailTe 8c froide ,ce fera çhofe ridicu- . lé 8c de tnauuais gouft aux leures des Her- meiqques qui ont vn palais bien fauourant. la para- : îjM chofes fufdites. , pn déduira auffile$ fyfte, vraies caufes de la paralylie, çfquelles de-
génerenc
B V € E R V E A V. ÎÏ?
generent fouuent les apoplexies, comme nous -auonsja cy deuant fait entendre. Car telle humeur vitriolée, ou glace liquéfiée di (Toute par vertu naturelle, ou par.fecours artificiel,^ difp.erfée en quelque endroit di| eerueau,QU par tout iceluy, voire a?anft>or* tée en l'etenduë des nerfs par tout l’efpine du dos,vexant,engourdi(rànt 8ç afïpupiïlàht ^ ;
telles parties par Ton acidité conftipante, mrnUs piordicante êç acre, félon que telles a çiM? à$9H- te z vitriolées ont accouftumé d'agaèer, re¬ ferrer & hebeter les dens, telle humeur vh? triolée, di je, ou glace produit pu amène telles maladies & fymptomes, corne les ep? gourdilTëmens & endormiflèmens de merp-? bres,que nousauos dit eftre auanteoureprs & voifins de la paralyfie, d’où aulîi Ton peut facilement recueillit que f’apüplexie s’en*, gendre de mefmes eaufes, à fçâupir 4’ YM humeur crue, adftringente & aceteufè, non pas jfimplement froide & efp.ai(Te,çar corn? bien voions nous iournellement de deflm? xions du eeyuèau en la poiéferine, dont ïéf parties nerueufes. font remplies, fans e^ gourdiffement ny endormillement, & fans . tranfport de Tefprit animal en iceliesi danl auffi les membres eftant arroufez, ou ecm-a blez de çefte defluxion, nelaiflent toutefois de retenir leur rnQuuement & fentiment,
Femel s’eftudiant | rechercher exa£t^ ment & fubitement les eaufes de la goy Wf a les deduiç de tehçf defeionSjQÙ tQWi if@J!
î?0 DES MAI ADI ES
les membres ne font point abbatusou e'fto- nez,ny priuez de fentiment, dequoy les plaintes ôc cris des malades rendent fuffi- fant tefmoignage. Telles font les raifons que les Hermétiques obieélent aux Dog¬ matiques fur celle qüeflion.
Au furptus les vns& les autres affignent Caufedu mefmes caufes du tournement de telle, Z7nUe quand' ils le rapportent à des vapeurs hali- tejle. tueufes ôc fpirituelles.Neantmoins les Her¬
métiques, ainll qu auons dit çà Ôc là en ce traitté, diuifent en parcelles chaque chofc interieure,confiderans aulE attentiuement, ôc recherchans fubtilement chacunes par¬ ties de l’anatomie. D’ou vient qu’ils affer¬ ment que telles vapeurs du exhalaifons qui caufent les vertiges,prouiennent de refînes, car très, où foulphres contenus dans l’efkK mac , ou autre vifeere, ou bien d’vne fub- flance de fang plus onétueufe ôc fulphurée: lefquelles emportent auec foy la teinârure d’vne fuye noire fort effîcacieufe pour tein¬ dre ôc noircir, toutesfois fans nulle acrimo¬ nie telle qu’en contient le fel armohiac en fes exhalaifons mercuriales , comme il fe voit és fumées de certains bois qui entrai- . lient quant & foy les exhalaifons du fel ar- D iutrs moniac,dont tels bois produifent abondan- ejfeSisdts celles élleuans ôc tranfportansés yeux qui exhalai- en font frappez ôc infe&ez de rougeur <fe- ** ns‘ acrimonie. Cequinadmet,&:neprouienr
pas de la fumée^ c&halaifon d’vne eau fun-
DV CE5.VE AT. Ï$I,
pie, ou d’vn bouillon gras, ou des vapeurs excitées & efleuées de l’eau ou de la terre en temps nubileux. Car les fumées ou ex- halaifons qui font càufes de tels vertiges, n’apportent aucune douleur, à raifon qu’eU les n’ont aucune nature de fel, mais de refî¬ ne, d’huile 8c de fouphre, c’eflpourquoy il n’en procédé nulle acrimonie,mais elle pro- uient toute des Tels, ainfi que tefmoigne l’experience ordinaire, car ces fumées on- élueufes font bien noires &efpaiires,def~ quelles aufE on extrait vneteinélpre noi¬ re : mais elles n’ont rien de mordicant Si acre comme les fels. Or tout ainh que ces fumées s’expirans des fels, caufent des don* leurs, migraines, veilles 8c piufieurs refue, ries, de mefme les on&ueufes fufçîtent feu¬ lement des tournemens de tefte, 8c telles maladies obfcures & noices,fans acrimonie ny fentiment de douleur, foit quelles ayene leur fiege aucerueau, foit quelles naiifent d’ailleurs, par la propagation de la caufe ef¬ ficiente du malrcomme quand par les veines ou arteres inferieures êc extérieures du cer¬ neau, il monte en l’artere de la membrane choroide vne certaine fumée noire, laqudU ayat inegalemét tournoyé çà ÔC la és artères ou cauitez du cerneau, efroeut diuerfe- ment les humeurs , agite les efprits ani¬ maux , Sc engendre le vertige Amplement ainfi nommé/eion que telles fumées feront plus @tt moins efpaiftes gç noires,
132. *>ÊS M At ADIES
Ce yertige Amplement ainfi dit, proce* de aufli quelquesfois tant du ventricule que des entrailles mai difpofées,par Ample com¬ munication de certaine vapeur trompeufé
füfcitée par quelque humeur corrompue* Toutefois de quelque caufe que ces fumées foient excitées, A elles font vrayemënt r efi- neufes 8c remplies de tein&ur e noire, alors s’engendre vne maladie vrayement fcoto- matique ou vertigineufe: en laquelle l’en* rendement eft obfcurcy de tenebres, 8c la veuëtroublee3de fortç que le patient eftime que la telle 8c tout le corps luy tourne en roué. C’eft pourquoy il ne fe comporte pas en forte qu’il demeure ferme (comme diék Auincenne) ains il tombe 8cc. Dont il ad- uient quelquesfois que non feulement il perdla veuë, mais fa ràifon 8c fon iugemenc viennent à eflre. priuez de toute cognoif* fance. Ce qui procédé de telles fumées fort noires, qui offufquent grandement la clarté 8c fplendeür de nos efprits, les rempliflans de tenebres fort efpaifies quiôbfeurciflènt leur lumière à la femblance du Soleil, qui couuert de guilées tref-ëfpaiffes & fort noi¬ res, ne nous peut départir fa lumière.
Mais n’entend-je pas qu’aucuns fe moc- quent à caufe que ie recognois en nos corps des refines & gommes, dont fe peut extraire vne noirceur propre à teindre } ar- reftésvoûs vn peu icy,mes amis,& faites dil- Xeélion du fang, afin que par l'anatomie â’ï*
BY CERVEAY, ïtf
èeluy vous appreniez qu’il contient beau¬ coup plus de fortes de teindures noires que je ne vous raconte. Voyez le laid, qu’on dit eftre vn fang bien cuit, 8c en exprimez la jfubftance fulpnurée, ou le beurre, lequel e- ftant embrafé ou enflammé, combien ie vous prie tirera on de fuy es noires, ayans la vertu de noircir ï La noirceur attachée à la membrane, monftre âflez que le fang nour- ridant l’humeur vitré & eriftallin en l’œil, depofe 8c quitte en ce faifant fes excremens hoirs. Remémorez vous aufli, &eonflde- rez attentiuement çe que i’ay enfeigné, touchant l’analogie 8c fympathie que les métaux ont auec les végétaux, 8c les végé¬ taux auec les animaux, par ce moyen com¬ prendrez vous facilement ce que nous di¬ rons icy, Vous m’aduoüerez, ce croy-je, que le laid des animaux retient la teinture, vertu & impreffion des herbes, dont ilsfe repaiirentj. Quefivousl’ofeznier,voilales vaches qui ayans mangé des aulx, vous don¬ nent du laid Tentant les aulx: voire le ren¬
dent de mefme couleur que les fleurs quel- \ les ont mangées. Apprenez donc par cela combien eft vray 8c folide ce que i’ay dit touchant l’analogie , accord & fympathie des chofes entre elles. C’eft aflez voire trop parlé de l’effence, différences, fieges 8c cau- fes de cefdites maladies , 8c ce conformé¬ ment aux opinions tant Dogmatiques que
des Hermétiques.
B E £ MALABIEâ
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Chap. XII.
Méthode que tiennent les Dogmatiques en U cure de l’Epilepfte , monfkrant aucuns ve~ tnedes^dont les .Anciens fe feyuoient en ge¬ neral és paroxjfmes ou acce % de U mala*. diee ' /
J t eft maintêftahtteffipsd’entrepfendrelâ cure de fi grands maux, Sc par mefme mé¬ thode propofer les plusexquis, elegans, ôt feurs remedes dont le fertTvne & l’autre fe*, été, afin que ceux qui font afiaillis de telles; maladies en reçoiuent quelque profit bon fruiéh Car le principal bütdvilvraÿ <8c fidele Médecin eft d’exceller plüftoft en effeét qu’en parole, attendu qu’on ne guaric pas les maladies par eIoquence,foit Hebrai- que. Grecque, ou Latine, mais elles fe.de J ftruifent par remedes deuëment Sc conue-*, nablement préparés & adminiftrez félon l'art, moyennant qu’on senferue en temps' opportun»
Pour donques Commencer àtraitterde la cure de ces quatre, maladies, fuiuant la méthode qu’auons ja tenue, nous commen¬ cerons par l’epilepfie, à laquelle nous ioin-; «Irons en leur rang les aütres maladiesqui l’auoifinét. En premier lieu,nou$ prodüirôs
BV CUTEAV.
tous les remedes communs, dont s’eftferuy la plufpart des Dogmatiques. Apres quoy nous mettrons enauant l’ordre & corre- éeion que les modernes y ont adiouftez, puis en fin nous prefcrirons la droite ma¬ nière de façonner,& reformer tels remedes communs, foit au chois des fimples, foit en leur préparation, félon i’ingeniofité & in- duftrie de§ Spagiriques & ’Hermetiqües. Auffi ne paierons nous pas fous filence les fpecifiques preferuatifs , 5c tref-excelléns fecrets 5e magifter es, qu’ils prenêt ordinai¬ rement rat des végétaux que des métaux 8c minéraux. Et talcherons de ce faire fi fa¬ cilement que le public en puilïe remporter quelque fruiét, Ne nous efloignans point > de la méthode curatiue des Dogmatiques, laquelle au contraire nous fuiurons d’aufiî prés qu’il nous fera pofllble en l’vfage 8c adminiftration des remedes pratiqués entre iceux : afin que par ce moyen nous prote- ftions,& faifions profeflion d’auoir mutuel¬ le correfp.ondance/&: concorde auecieeux, laquelle nous délirons eftre toufiours entre¬ tenue parmy nous-, 8c auflipour monftrer que nous ne fommes rudes 8c ignorans, ny amateurs de fchilme , comme on nous açcufe.
L’epilepfie donc, pour finalement venir au propos, & Commencer par celle mala¬ die fi grieue & horrible, à laquelles toutes perfoanes tant hommes que femmes font I ihj
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egalement fubieCts, fans aucune confiera^ tion de leurs âges,veu mefmes qu’elle abor¬ de lés petits eiifans âu berceau, à raifon de- ■Ami ?. quoy Auicehhe comme ja nous auons dit cy Atmoifl deiliiS, l'appelle mere des petits ehfans. L’e- ù/ms pilepfie di-j e, requiert deux fortes de cure, tbs.Se ÏVhe prophylactique j ou pour preferueè l'autre Therapeutiqüe,ou pour guarir. Cel¬ le cÿ a lieu és aîîauts & par oxy fmes,afih do- àer lacaufe Conioincte du malprefent,mai$ l’autre fert à empefcher la génération delà çaüfe antecedente,oü matière qui faiét nai- ftre l’epilepfie: laquelle génération ne fë peut faire que par fucceffion de tempï; quoy que l’affaut du mai & le fruiCt meur dé fes fymptomes fe falïent en vn moment au p oinct de temps indiuidut Ouilfautcon- liderer que parfois elle dêûient fi furieufe & violente que traittant le pauure malade âuec outrage cruauté, elle ne l’abandon-
îie point que premièrement elle pe fait mi- fèrablement fait mourir d’yiï genre de mort le plus eftrange qu’on fçauroir excogiten Ârtt.U»,' C’eftpourquoy Aretée a efcrit-,Q<« repilepfie /« 'wfi- ^ V*e ^0rte variable & monfirueufe,
aPel^e des Latins morbtis comitialis, laquelle ' efi terrible, fort aiguë & très danger eufe en fes ac-
cez : v eu qu'un f eul affaut a quelquesfoù emporté l'komire.Vaul dit le mefme au liu. 5. chap. ifi Comme ainfi fait donc que ce fie maladie efi en quelques vnsfon aiguë, elle caufefoudain la mort , tant. par fis frequentes irritations, que par la vio -
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îenci de [es fymptùmes. Nous la deuons auiÊ fconfiderer comme vne maladie langoureu¬ se & de long rraict, en tant qu’elle excite di- iiers paroxy ânes tantoft plus rares, tantoft plus frequens, maintenant plus longs,main» tenant plus Courtsî lefquels durent iufqu’à ï’extrefme vieiîleife , voire iufqu’au tom¬ beau, & ne Te termine point auant la mort.
Çe qui eft confirmé par le fufdit Paul, quâd 11 adioufte encor es à ce.qu’âuorts cydeflus rapporté de luÿ: Qu en quelques vus elle s’ eft end fi loin , que fi Findijpofition ne cejfe enuiren l'ange de puberté, oh an temps des purgations lunaires t ott des imprégnations : ou bien fi elle fiiruient apres ce temps la, on en meurt fort [ouuentfinon que puis apres il y [oit pourueu par quelque remede conue- nable.
Outre cefte obferüation necelTaire ah Olfitaa- Médecin, touchant l afpreté 8c longue du- t,0? re~ rée de çe mal, il doit auffi neceiîairement,& J^turT foigneufement prendre garde à la nature, différences & caufes de la maladie, au tem¬ pérament, à l’aage ôc au fexe des malades, afin de trouuet & prefcrire le vray,legitime & afTeuré moÿefi d’y remedier. On pourra bien ordonner quelque cure generale pour'
.toutes Epilepfies : inais celle qui prouient du cerueaü,en requiert vne particulière qui doit autre que celle del’Epilepfie procédant du ventre, ou d’autres membres plus efloi- gnés. Et tout ainfi que celle qui s’engendre de fa morfure d vn fcorpion, ou de quelqttc
IjS DES MAIADIÊS
autre caufe externe, veut auoir d’antres të- medes que ceux dont on fe fert contre les epilepfies nées de corruptions & venins qui